Denali Vinson Aconcagua Depuis le début du mois de mars, Matthieu Bélanger, 32 ans, originaire de Montpellier, et Loury Lag, 33 ans, de Biarritz, sont en expédition direction le Denali. Ce périple en Alaska les mènera jusqu’à Anchorage le 7 juillet, si leurs pronostics se révèlent justes : c’est un rythme fou pour tenter de déloger Mike Horn et Børge Ousland de leurs trônes, détenteurs du record sur la partie à ski, avec l’approbation de ce dernier : comme ils sont la nouvelle génération, il faut qu’ils prennent la relève, fassent tomber le record et apportent quelque chose de nouveau dans la discipline. « Je voulais trouver un défi sportif qui me fasse repousser mes limites. Quitte à me lancer corps et âme dans un projet, je voulais que ce soit une première », précise Matthieu. En ligne de mire donc pour ce chapitre 2 du projet Icarus : le Denali (6 190 m). 135 jours au total. Matthieu et Loury seront les premiers Français à le faire. « Notre objectif est de 30 km/jour en moyenne, sachant qu’une grosse journée, c’est du 20 ou 22 km/jour, développe Matthieu. La plupart Elbrouz PROJET ICARUS Kilimanjaro Everest Le chapitre 1, réalisé par Matthieu Bélanger en 2017 (Loury Lag ne faisant pas encore partie du projet à l’époque), comptait une traversée de la Patagonie à vélo qui s’est conclue par l’ascension de l’Aconcagua (6 962 m) en solo. Les chapitres et les sommets suivants, calqués sur la liste de Reinhold Messner, s’échelonnent sur les six années à venir : le Dénali (6 190 m) ; l’Elbrouz (5 642 m) et le Kilimanjaro (5 892 m) ; le Puncak Jaya (4 884 m) ; l’Everest (8 848 m) ; et enfin le Vinson (4 892 m). Certains chapitres ne comprenant pas d’ascension seront consacrés à rallier les sommets entre eux par tous les moyens possibles, non motorisés, et en relevant des défis inédits. Puncak Jaya du temps, on aura des vents de face, et on se rattrapera avec les vents de travers ou dans le dos pour kiter et accélérer, et faire 150 bornes dans la journée au lieu de 20. Et élever notre moyenne à 30 km/jour. C’est le but sinon, il va falloir vraiment accélérer. Une journée comme celle-là tous les dix jours nous suffirait, mais il faudra les avoir… » 3 000 km de ski sur la mer gelée du passage du Nord-Ouest. 90 kilos de matériel dans les traîneaux. 1000 km de vélo à travers l’Alaska. Puis l’ascension du sommet par la voie nord, qui est loin d’être la plus facile. Pourquoi se donner tant de mal et se compliquer la vie à ce point ? Retour en arrière. En vadrouille à travers la planète pendant cinq ans, c’est au fin fond du désert australien où les conditions de (sur)vie sont dignes d’un écran 16:9 que Matthieu mûrit son projet du haut de ses 24 ans. « C’était un peu Mad Max. Je travaillais dans la plus grande exploitation de moutons au monde. C’était absolument immense. On était en motocross toute la journée avec le manager audessus de nous qui vole en avion. On communiquait 54 THE RED BULLETIN ICARUS-PROJECT.COM |