« Techniquement, on peut rapper sur n’importe quoi : sur de la house ou sur un accordéon. » Vous adorez le rap français ? Vous le détestez ? Vous en êtes un expert ou n’en connaissez strictement rien ? Qu’importe : lisez cet article ! Mehdi Maizi (en photo à gauche), journaliste musical spécialisé dans cet univers et présentateur de l’émission Rap Jeu, vous offre une mise à jour sur la musique favorite des « jeunes ». Pour changer de point de vue sur ce(s) genre(s), ou vous conforter dans vos skills. Il vous l’assure : le rap français est bien plus que du rap. the red bulletin : Mehdi, depuis une dizaine d’années, vous vous êtes imposé comme un spécialiste du rap, et avez interviewé les grands noms de cette musique, souvent présentée comme « la plus écoutée en France ». On vous connaît également en tant qu’animateur du programme Rap Jeu, sur Red Binks, une chaîne YouTube dédiée au rap français. Qu’on l’aime ou non, le rap est partout ou presque aujourd’hui, mais comment le définir exactement ? mehdi maizi : Cela fait à peu près une trentaine d’années qu’il existe en tant qu’industrie musicale en France, et pendant longtemps, on pouvait le résumer à deux ou trois courants, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. En 2020, le rap n’est plus uniquement un genre underground, même si l’on pourra citer des artistes qui pratiquent toujours un rap confidentiel, ou alternatif, mais il est un genre très vaste, extrêmement diversifié, avec plein de sous-genres, comme l’afro trap ou le cloud rap. Comme tous les genres musicaux qui durent, se renouvellent et s’imposent dans le temps, le rap est extrêmement riche, avec des stars, des gens moins connus, des carrières brisées. C’est une musique populaire comme toutes les autres, avec ses contrecultures, ses contre-pouvoirs. L’association « rap et populaire » doit déplaire à ses fans les plus hardcore ? Devenir populaire, c’est la victoire du rap. Même si certains nostalgiques le 70 THE RED BULLETIN TEDDY MORELLEC, QUENTIN MAHÉAS/LA CLEF PROD |