Une combinaison spatiale est testée dans une chambre de mesure de l’université d’Innsbruck pour vérifier son système radio. technologiques. L’un d’eux est Serenity, un simulateur de combinaison spatiale. La combinaison de protection, développée en coopération avec des universités internationales, protège contre la poussière, le froid et la contamination et fournit de l’oxygène. Elle communique également avec l’astronaute qui en est revêtu (cf. page précédente). Serenity n’est pas la seule nouveauté pour laquelle les chercheurs de l’ÖWF ont fourni une assistance de tous les instants. Certaines des technologies qu’ils ont testées lors de simulations martiennes antérieures font même maintenant partie de la vie quotidienne. Ainsi, des neurologues de l’université d’Innsbruck ont mis au point un instrument qui détecte la fatigue extrême pouvant présenter un danger. Cet instrument analyse l’activité des ondes cérébrales en fonction des fluctuations du diamètre de la pupille. Aujourd’hui, il aide même la police dans plusieurs pays d’Europe de l’Est à retirer de la circulation les chauffeurs de camions qui ne sont pas en état de conduite. Les missions de l’ÖWF jouissent aujourd’hui d’une telle réputation internationale que des chercheurs du monde entier leur soumettent des projets avant chacune d’elles. Quelques dizaines de ces projets sont sélectionnés et intégrés à la mission. Ainsi, pendant la mission AMEDEE-20 en partenariat avec l’agence spatiale d’Israël, les astronautes analogues testeront des avions et des robots autonomes avec l’intelligence artificielle. Une autre expérience permettra d’étudier les modifications de la flore intestinale de l’équipage causées par une alimentation déséquilibrée dans un environnement isolé et soumis à un stressimportant. Les scientifiques du Forum spatial autrichien sont maintenant si réputés dans leur expertise que même la NASA fait appel à eux. « Lorsqu’un problème délicat survient, dit Grömer, la réaction fréquente est : «Demandez aux Autrichiens.» On ne saurait éprouver une plus grande gratitude. » Mais à quel point les fantasmes de science-fiction d’ÖWF sont-ils ancrés dans le réel ? Et quelle est la probabilité que toutes les connaissances acquises soient appliquées un jour par de vrais astronautes martiens ? « Le premier astronaute martien est déjà né et la première mission martienne habitée aura lieu dans vingt ou trente ans, en 2050 ou 2060 », affirme Gernot Grömer, sûr de lui. Le fait que nous ne soyons pas encore techniquement en mesure de le faire en 2020 n’est pas un contre-argument pour lui. « Bon, nous n’avons pas en ce moment même de fusée prête à décoller dans le hangar, dit-il. Et il faudrait aller de l’avant avec le développement des imprimantes 3D car on ne pourra certainement pas s’en passer sur Mars. » Mais ce sont là des problèmes qui peuvent être résolus, soutient-il. « La volonté sociale d’aller de l’avant avec les voyages dans l’espace manque toujours. Avec un effort collectif, il serait facile de trouver les pièces manquantes du puzzle. » Il estime que les politiques L’habitation martienne Vue aérienne de la station Kepler dans le désert du Néguev (Israël). Une nouvelle station, techniquement plus avancée que celleci, sera construite pour la mission AMADEE-20. Système de relais radio Assure la communication avec le centre de contrôle de mission. « Une mission sur Mars coûterait en moyenne à chaque Européen l’équivalent d’un menu Big Mac par an. » 56 THE RED BULLETIN FLORIAN VOGGENEDER |