« L’idée était de créer des personnages de fiction qui évoluent dans le vrai monde du rap. » Camara et Brahim Bouhlel. Un pari que ce frais quadragénaire aborde avec le respect des siens, et dont il apprécie les challenges et vertus avant même la diffusion du moindre épisode de Validé. Profitant d’un jour de grève des transports à Paris, nous proposons à Franck une interview et une séance photo dans un studio du XI e arrondissement. Surprise, notre homme se pointe seul. the red bulletin : Vous êtes venu seul aujourd’hui, mais vous pouvez certainement nous expliquer pourquoi votre carrière s’est jusqu’alors construite en équipe ? franck gastambide : J’ai toujours eu du courage pour avancer dans mes projets, à condition d’être bien entouré. Il y a dix ans, quand j’ai créé le programme Kaïra Shopping avec une petite caméra DV, mes potes et mon pitbull, et qui est devenu la première web-série de Canal+, faisant un peu de moi l’ancêtre des YouTubers, j’avais le sentiment d’être un leader d’idées… mais j’avais besoin d’être entouré de gens dont j’admirais le talent, ce qui était le cas de Medi Sadoun. On s’est rencontré au sein du collectif Kourtrajmé, et on est très vite devenus potes. Je voyais alors en Medi Sadoun beaucoup de talent et je me demandais comment on pouvait faire des choses ensemble… Je dis toujours « on » … Je n’ai jamais été individualiste, et je ne le suis toujours pas. L’idée a toujours été de faire des choses en groupe et c’était le modèle de ce que j’aimais : Les Inconnus, Les Nuls, le collectif Kourtrajmé. Cet esprit « équipe » que j’ai toujours à présent. L’union fait la force, je le pense vraiment. Bosser avec les autres veut aussi dire s’impliquer soi-même, dans le même bain que les autres, comme vous l’avez fait dans Les Kaïra, Pattaya ou Taxi 5 ? À l’époque de Kaïra Shopping, j’essayais d’identifier mes capacités, et très vite je me suis rendu compte que j’étais inspiré pour écrire, créer, trouver des idées. J’étais attiré par la caméra, par la technique, le cadre, la mise en scène. J’ai parlé à Medi d’un programme court où l’on pourrait caricaturer nos influences urbaines, banlieusardes, etc. Mais à part lui, personne ne voulait jouer dans nos vidéos, parce qu’on n’était personne. Quand on a présenté le pilote à Canal+, ils ont trouvé ça super et décidé de le produire, alors je leur ai expliqué qu’il allait falloir embaucher de vrais acteurs, mais ils m’ont dit : « Non, vous êtes super, c’est ce que vous avez créé, ça marche parce que c’est vous, c’est vous qui devez interpréter les rôles. » Et voilà comment je me suis retrouvé à faire l’acteur, complète- 40 THE RED BULLETIN |