« Si vous voyez une porte, ouvrez-la ! » C’est la curiosité qui fait naître les plus belles aventures : ce qui pousse les sœurs Anita et Caro Gehrig aux quatre coins de la planète et pourquoi le fait de se bouger les fesses finit toujours par payer. the red bulletin : Vous vous trouvez aujourd’hui en Tasmanie, pour nous parler de votre trip en Iran. Ça vous arrive aussi de rentrer à la maison ? caro gehrig : Bien sûr ! On sera d’ailleurs la semaine prochaine chez nous à Flims, en Suisse. Mais on repartira juste après pour le Portugal, les États-Unis et enfin le Canada. Vous avez sillonné en VTT tous les recoins du continent américain, la Nouvelle- Zélande, la Tasmanie, l’Iran… Le tourisme pépère, ce n’est pas votre truc ? On n’aime pas les voyages standards. En Europe, il y a beaucoup d’endroits géniaux pour le VTT, mais on en connaît déjà tellement. En tant que pilotes enduro, on est habituées aux voyages, mais c’est justement ceux qui vont te chambouler qui sont les plus intéressants. D’où le trip en Iran... C’est ça. Évidemment qu’on y a trouvé des paysages de dingue, mais on n’était pas venues pour ça en premier. Et pourquoi, alors ? Vous pouvez avoir lu ou entendu sur le net et les réseaux sociaux tout ce que vous voulez, rien ne remplacera jamais la confrontation avec la réalité. C’est particulièrement vrai pour des pays comme l’Iran. Visiter ce pays bouleverse tout ce que vous croyez savoir. Ce n’est qu’une fois sur place que vous apprenez à poser les bonnes questions pour comprendre l’Iran. Un exemple ? Lorsqu’on est arrivées à Palangan, un petit village très éloigné des grandes villes, on y a vu des jeunes filles en T-shirt, et des jeunes nous ont même proposé de l’eau-de-vie faite maison… en plein jour ! Alors qu’on entend toujours dire que la pratique de l’islam est hyper stricte dans ce pays. Ce n’est donc pas tout noir ou tout blanc, en Iran, c’est plein de nuances ! Mais ce n’est pas FREERIDING IRAN LE FILM Une équipe a filmé les sœurs jumelles pendant leur trip, pour en livrer un reportage de trente minutes. Au-delà des scènes d’action et des décors naturels d’une pure beauté, c’est l’aspect humain qui est mis à l’honneur, notamment les rencontres avec les Iraniennes, pour qui le VTT représente bien plus qu’un simple sport. Instants magiques garantis ! À voir sur Vimeo et sur freeridingiran.com Téhéran Palangan Khalid Nabi Gorgan Mont Damavand Chiraz LE TRAJET Iran 4 500 km en pick-up pour rallier les top spots d’Iran : début et fin du trip à Téhéran, en passant près de la frontière turkmène et dans le centre du pays. en restant devant ta télé que tu vas t’en rendre compte. Qu’auriez-vous à dire à des fans de VTT qui rêveraient d’une telle aventure sans oser se bouger les fesses ? Comprenez une bonne fois pour toutes que vous avez la chance d’être libre ! Vous pouvez booker un vol sur internet et partir où bon vous semble. Beaucoup de gens, surtout dans des pays autoritaires, n’ont pas cette liberté. C’est encore pire pour les femmes, qui ont souvent besoin d’une autorisation de leur mari ou de leurs parents pour voyager. Rien que le fait de monter sur un vélo, c’est déjà pour elles un acte de rébellion. Comment ça ? Parce que cela leur permet, pour quelques minutes ou quelques heures, de se soustraire à tout contrôle. C’est leur petite bulle de liberté, la chance de se retrouver enfin seules, indépendantes et libres de pouvoir décider ellesmêmes du chemin à suivre. Nous avons compris une chose durant ce voyage, que jamais nous n’oublierons : le vélo est un moyen de libération. 50 THE RED BULLETIN |