PAUL COMMENCE À VIVRE AVEC SA BLESSURE TOUT EN VIVANT AVEC UNE ÉQUIPE DE TOURNAGE. quoi – et je suis passé de cela à apprendre comment m’insérer un cathéter de 36 centimètres. Ça m’a méchamment pris par surprise. » Avant que Red Bull Media House ne s’implique dans le documentaire, Red Bullaccompagne Paul dans son rétablissement. Le pilote a été sponsorisé pendant des années et s’est lié d’amitié avec le manager d’athlètes, Aaron Lutze. Ce dernier était présent lorsque Basagoitia est sorti de la salle d’opération et s’est assuré qu’il puisse intégrer pour douze semaines l’hôpital Craig, près de Denver, un établissement de premier ordre pour le traitement des lésions à la moelle épinière. Quelques mois plus tard, Lutze a rendu visite à Basagoitia chez lui, à Reno. Ensemble, ils ont regardé le docu Crash Reel consacré au snowboardeur professionnel Kevin Pearce et à son rétablissement après un traumatisme crânien. « Je savais que Paul filmait son rétablissement, mais il ne savait pas vraiment ce qu’il allait en faire, ce n’était pas clair si cela allait devenir un film, dit Lutze. Quand Crash Reel a été terminé, Paul a dit : «Je veux faire quelque chose comme ça mais pour des blessures à la moelle épinière.» » Après quelques coups de téléphone, le projet de documentaire de Paul est approuvé. Très tôt, il est convenu que tous les bénéfices du film iraient à Wings For Life, une fondation à but non lucratif qui se consacre à la recherche d’un traitement contre la paralysie. Basagoitia s’est envolé pour Los Angeles et a rencontré Fernando Villena, un monteur de longs métrages et de documentaires qui avait été sollicité pour épauler Paul dans ses débuts à la réalisation. À partir de là, Basagoitia a commencé à jongler avec deux réalités qui ont changé sa vie : vivre avec sa blessure tout en vivant avec une équipe de tournage. Interrogée sur la possibilité d’inviter une équipe de tournage dans un environnement familial qui se remet à peine d’une catastrophe, sa compagne Nichole admet Après son accident, Basagoitia a été transporté par hélico à St. George, où il a subi dix heures de chirurgie. que ce n’était pas son premier choix. « Je ne voyais pas cela comme une occasion de faire un film, dit-elle. Mais Paul a eu une idée dès le début : il voulait se différencier et utiliser sa caméra. Il voulait filmer son rétablissement et son voyage. Je me souviens d’avoir entendu : «Nous pourrions en faire un film», et je me disais : «Mais de quoi parlent-ils ? C’est de la folie, c’est la dernière chose dont on a besoin.» » Le documentaire se concentre sur Basagoitia et met aussi en lumière l’étendue des accidents et des expériences qui font partie de la vie avec une lésion de la moelle épinière. Nous apprenons aussi l’histoire de 17 autres personnes qui vivent avec une LM par le biais d’épisodes intercalés. Les membres de l’équipe de production les ont appelés « le chœur dans le film ». « À l’origine, le film ne parlait que de l’histoire de Paul, de son rétablissement, de ses expériences, explique Villena à propos du chœur, une idée qui n’a été mise en œuvre que tardivement dans la production. Mais comme vous le voyez dans le documentaire, sa guérison est carrément miraculeuse, c’est ahurissant. L’idée était la suivante : c’est génial que Paul se rétablisse et c’est intéressant pour le film, mais il y a une histoire beaucoup plus importante. 78 THE RED BULLETIN CRANKWORX/YORICK CORROUX, RED BULL MEDIA HOUSE |