CENZUB est habitué à fournir des équipes de test ou de démonstration. Pour l’occasion les militaires de la force adverse, tous spécialistes du combat urbain, se concentrent sur la plus-value du système automatisé dans un combat qu’ils maîtrisent parfaitement. » Le but de ces journées est de placer les systèmes dans différents environnements et des situations tactiques prédéfinies. Cette rencontre est une première pour l’armée de Terre. « L’intérêt est de coupler deux visions, affirme le colonel Sébastien premier chef du »battle lab» Terre. D’un côté les opérationnels »purs» de l’autre les industriels en train de développer des idées. C’est un processus novateur en parfaite conformité avec l’idée de création de la nouvelle unité que je commande. Nous mettons tous les acteurs sur le même terrain pour que chacun comprenne les contraintes de l’autre. Aucune table ronde ou réunion ne remplacera les impressions du chef de groupe après une matinée de combat. Grâce à ce retour d’expérience nous pouvons exprimer plus clairement nos priorités. » « Nous gagnons en efficacité, confirme Thierry, un ingénieur de la société Arquus présent pour toute la semaine. Il nous arrive de développer des systèmes considérés parfois comme des gadgets pour les utilisateurs. Au CENZUB, ils nous exposent directement leur besoin et nous pouvons adapter nos programmes de recherche en conséquence. » ASSURER LA COHÉRENCE DES PROGRAMMES Autre acteur incontournable de tout futur programme, la Direction générale de l’armement (DGA) est aussi présente. En charge de la stratégie d’acquisition des matériels, elle doit être associée dés les premières Les systèmes automatisés étapes du processus en étroite collaboration avec l’ensemble des partenaires. À l’heure où les Armées accélèrent leurs recherches vers les systèmes automatisés, l’agence innovation Défense (de la DGA) assure la cohérence et la validité des programmes. « À nous de bien comprendre le besoin opérationnel, le traduire en faisabilité et cibler ensuite les industriels les plus à même d’y répondre, explique le commandant Paul, de l’AID/innovation défense lab. Cette expérimentation au CENZUB en est l’exemple le plus parlant. Le programme a démarré en septembre 2018 et sept mois plus tard nous sommes sur le terrain. Nous avons travaillé sur le fond et l’armée de Terre, notamment la STAT, sur la forme. Avec ce partenariat nous travaillons plus efficacement et plus vite. Nous avons aussi l’avantage d’être autorité signataire ce qui permettra de pouvoir acquérir les prochains robots déployés en 2020 pour les phases de test en opération. Dans tous les cas, nous tenons à garder une vision pragmatique et entièrement tournée vers le terrain. » La semaine se termine à peine et chacun se prépare à la prochaine étape. Les systèmes automatisés aéroterrestres sont aujourd’hui une réalité pour l’armée de Terre, l’expérimentation du CENZUB a démontré la volonté de tous de fournir le meilleur aux soldats engagés en opérations. n Le saviezvous ? Le centre de formation des drones (CFD) de Chaumont accueille tous les télé-pilotes et opérateurs de l’armée de Terre. Plusieurs systèmes ont été testés au CENZUB sur différents terrains susceptibles d’être rencontrés en opérations. TIM 306 - Juillet/Août 2019 # 9