# DOSSIER Ils sont bien làpagnie La robotisation est déjà une réalité pour l’armée de Terre. Depuis plusieurs années des unités l’utilisent régulièrement à l’entraînement ou en missions. Et le gain tactique est déjà palpable. 6 # Juillet/Août 2019 - TIM 306 DANS LE DÉSERT MALIEN, un groupe de combat du génie s’apprête à reconnaître une zone potentiellement piégée. Au CENZUB 1, une section de combat bloquée par l’ennemi cherche un itinéraire de contournement. À première vue, rien ne relie ces deux unités. Et pourtant, chacune d’elle va utiliser un système robotisé pour accomplir sa mission. L’emploi de robots ou de drones n’est pas une nouveauté pour l’armée de Terre. Depuis des années les spécialistes du génie, du renseignement ou de l’artillerie en sont des utilisateurs réguliers. « Les sapeurs interviennent dans un environnement permissif, explique le colonel Geoffroy Balsan, chef de corps du 13 e régiment du génie (13 e RG). Nous avons toujours cherché à placer un système entre l’homme et le risque potentiel. » Si l’emploi des robots de déminage est bien connu, d’autres systèmes sont utilisés régulièrement par les unités du génie. Commandé en urgence opérationnelle en 2011 au plus fort des combats en Afghanistan, le Drogen 2 sera finalement employé dans les opérations au Mali. À Valdahon, l’adjudant Thomas, du bureau opérations instruction du 13 e RG, forme chaque année plusieurs téléopérateurs. « Ce drone était destiné à la reconnaissance d’itinéraires et plus précisément à la détection d’éventuels insurgés prêts à déclencher leur IED au passage des convois. Aujourd’hui ses performances optiques, de jour comme de nuit, offrent une capacité de renseignement terrain et de surveillance particulièrement appréciée dans le désert. » Seule détentrice du Drogen, la com- de contre minage du 13 e RG s’auto relève en BSS pour assurer les nombreuses missions demandées. « En complément du Drogen et en attendant l’arrivée du NX70 3, nous sommes équipés d’un drone de gamme intermédiaire, explique le caporal-chef Ayoub. Il faut moins de deux minutes pour disposer d’un système opérationnel en vol en mesure d’éclairer l’itinéraire du convoi. Sa taille et sa facilité d’emploi nous permettent de le déployer très rapidement quelles que soient les conditions.. La plus-value de ces vecteurs est incontestable et reconnue par les unités sur le terrain. Il n’y a plus de mission majeure sans notre contribution. » LABORATOIRES DE LA ROBOTIQUE Véritables laboratoires de la robotique, les unités du génie exploitent aussi bien les systèmes volants que terrestres. Le robot de reconnaissance Minirogen 4, est un exemple concret de la mise en pratique des besoins. « Le système a surtout été testé en entraînement en particulier lors de séquences de combat en zone urbaine, explique le SCH Théa de la 2 e compagnie du 13 e RG. C’est devenu un outil indispensable lors de nos rotations au CENZUB. Le robot s’approche des zones ou objets potentiellement piégés en toute sécurité pour évaluer la menace et le niveau technique d’intervention nécessaire. » Si les sapeurs sont aujourd’hui des habitués de la robotisation, les militaires des autres armes ne sont pas en reste et s’approprient progressivement des matériels ultra modernes déjà prêts à être utilisés en opérations. |