Soldat en prière devant la tombe de ses camarades (détail) (Vivier-au-Court). # TERRE D’HOMMES HISTOIRE 52 # Mai 2019 - TIM 304 ARDENNES La guerre Texte : Odile JURBERT – Photos : Arch. dpt Ardennes Apparues dans la seconde moitié du XIX e siècle, les verrières patriotiques commémorant batailles ou conflits connaissent leur apogée après la Grande Guerre en France et en Europe. Moins connues que les mémoriaux nationaux et les monuments aux morts, elles suscitent néanmoins depuis une vingtaine d’années intérêt et études. EN PREMIÈRE LIGNE sur la frontière belge, les Ardennes vivent la guerre sous occupation allemande jusqu’en octobre-novembre 1918. Malgré le poids des autres guerres, ce conflit reste dans la mémoire collective comme un traumatisme majeur. Rien d’étonnant à ce que, ici comme ailleurs, les vitraux relatifs à 1914- 1918 constituent la plus grande partie des verrières patriotiques des trois guerres. Seules les églises sont concernées alors que dans le nord de la France et en Belgique, on en trouve aussi dans les édifices civils. Dans les Ardennes, 11% des églises sont ornées de vitraux patriotiques alors que le département de la Meuse en compte jusqu’à 150. Leur répartition géographique, très inégale, peut être mise en relation avec la zone de front qui a fluctué dans le sud du département et avec la pratique religieuse, plus forte dans les campagnes que dans les régions industrielles où les vitraux patriotiques sont absents. La réalisation de ces verrières, concentrée de 1920 à 1926, court jusqu’en 1939, étape ultime de la rénovation s’il reste des crédits ou si une mobilisation a lieu en ce sens. Les commanditaires sont variés : commune, paroisse, curé, parents, habitants, voire comité franco-américain mais aucune mention n’a été trouvée du » Souvenir français ». |