# TERRE D’HOMMES PORTRAIT CAPORAL-CHEF STEEVE Du Pacifique à la métropole Texte : CNE Maude DEGRAEVE – Photos : ADC Stéphane ROULET LA SECTION FOUILLE opérationnelle spécialisée (FOS) du 19 e régiment du génie s’approche du bâtiment. Les ordres sont clairs, précis. Comme si les mots étaient comptés. Le caporal-chef Steeverépartit ses binômes. L’un s’occupe de fouiller l’étage pendant que l’autre inspecte le rez-dechaussée. « Cette autonomie me plaît. C’est très différent de la compagnie de combat », constate le caporal-chef. La compagnie de combat, Steevey a passé douze ans avant de rejoindre la section FOS. « J’avais envie de découvrir autre chose », 46 # Février 2019 - TIM 301 Après avoir quitté la Nouvelle-Calédonie pour s’engager, le caporal-chef Steeve, 38 ans, a parcouru le monde au rythme de ses missions. Aujourd’hui équipier de la section fouille opérationnelle spécialisée du 19 e régiment du génie, il revient sur ses 14 ans de service au régiment. explique-t-il. Alors, quand cette section s’ouvre en 2015 au 19 e régiment du génie, elle attise immédiatement la curiosité du caporal-chef. Avant de la créer officiellement, le régiment cherche à y recruter des sapeurs de combat. « J’avais déjà fait trois missions avec certains des équipiers. Ils m’ont proposé de les rejoindre dans cette nouvelle aventure, je me suis lancé », expliquet-il. Après tant d’années en compagnie de combat, le caporal-chef rêve d’évolution. Des formations sont indispensables. Après la qualification fouille opérationnelle complémen taire, Steeveobtient celle de fouille opérationnelle spécialisée. « Pendant deux mois à l’École du génie à Angers, nous nous sommes exercés dans des milieux périlleux, exigus ou en hauteur. Il ne faut pas être claustrophobe ni avoir le vertige. » « JE SUIS PARTI SANS ME RETOURNER » Changer de spécialité et découvrir de nouveaux horizons ne font pas peur au caporal-chef. En 2004 après un BEP mécanique-auto, il apprend que l’armée recrute et décide de tenter sa chance. Son choix est alors de quitter pour la première fois sa Nouvelle-Calédonie natale et sa famille pour rejoindre le 19 e régiment du génie de Besançon. « Je suis parti sans me retourner. C’était difficile de s’envoler à 17 000 km, mais je savais que j’allais tenir », se rappelle-t-il. Sa carrière démarre sur les chapeaux de roues avec un premier déploiement au Liban juste après ses classes. Dès lors, Steeveenchaîne les missions : dix départs en douze ans. La Guyane, la Côte d’Ivoire, le Kosovo, la Jordanie, le Mali, Djibouti, la Nouvelle-Calédonie et l’Afghanistan. Deux fois. « C’est la mission qui m’a le plus marqué », remarque-t-il. Sa grosse |