# IMMERSION 26 # Février 2019 - TIM 301 Deux hommes et une vingtaine de minutes sont nécessaires pour décontaminer un VBCI. prise depuis un PC provisoire à Mailly-le-Camp. Activé 24 heures sur 24, il assure la fluidité de la manœuvre. « Nous sommes au service du capitaine, assure le commandant Philippe du 1er régiment de chasseur et chef du CO pour l’exercice. Notre rôle est de lui donner les ordres types d’un état-major pour le mettre dans la situation tactique d’un combat au sein d’un GTIA. S’exercer en terrain libre nous permet ainsi des élongations plus importantes pour travailler de manière plus fine nos systèmes de liaisons et de transmissions. » UNE CURIEUSE ANIMATION Treize kilomètres plus au nord de Labraux, le village de Somsois se prépare à accueillir les fantassins d’Épinal pour la prochaine étape. Au centre du bourg, le caporalchef Anthony – 5 e régiment de dragons – grime un blessé par balle fictif. Dans quelques minutes, il vérifiera sa bonne prise en charge par l’unité. « Je regarde tout d’abord l’analyse faite sur le soldat touché, explique le militaire du rang formateur au sauvetage au combat. La prise en charge est un moment crucial. La pose du garrot, la position latérale de sécurité et l’envoi du message d’évacuation médicale sont autant de gestes simples, mais vitaux. » En contrebas de la rue principale, les groupes de combat débarquent au milieu des passants surpris par cette curieuse animation. Spectateur attentif de la manœuvre, le général Charles Palu, commandant la 7 e BB, observe l’avancée de la section. « Je passe le plus de temps possible sur le terrain, souligne le général. Cela me permet d’avoir une image la plus précise possible du niveau opérationnel et des points à travailler. Le terrain libre offre une richesse différente des camps et permet de sortir des schémas types. C’est essentiel. » Après quelques instants passés auprès de son commandant de brigade, un sergent de la 5 e compagnie reprend sa progression. Le binôme de tête vient d’apercevoir un combattant ennemi au sol. Rapidement, le sous-officier sécurise la zone et ordonne à l’équipe de tête de prendre en charge le blessé. Sous le regard attentif du CCH Anthony, le bilan est rapidement fait, le garrot est posé et le message MEDEVAC 3 envoyé. C’est un sans-faute. La tension retombe à peine lorsque l’équipe chargée de sécuriser la zone annonce la découverte d’une munition non explosée. L’ordre est donné à la section génie du 3 e RG d’entrer en action. Un jeune sapeur regarde la roquette d’un air un peu angoissé. C’est un de ses premiers gros exercices et c’est à lui de faire le compte-rendu à son chef de groupe. Le contrôleur, spécialiste génie, vient lui prêter mainforte. « Regarde bien. Tu vois les ailettes déployées ? - Non. - C’est certainement une roquette non tirée. Fais ce compte rendu à ton chef, il saura quoi faire. » Aussitôt, le jeune sergent décide de déplacer la munition avec un système simple de corde et de renvoi de force, toujours suivi par le contrôleur. « Contrôleur n’est pas le terme exact, je suis surtout un conseiller, affirme le capitaine Laurent de l’état- major de la 7 e BB. Ce type d’exercice permet de revoir les fondamentaux. C’est l’occasion d’instruire les plus jeunes et de permettre aux plus anciens de réviser. » Dans son VBCI, le capitaine prépare déjà le prochain bond sur la carte. L’animation haute imprime un rythme dense, chaque minute, kilomètre ou mouvement de terrain est mis à profit pour s’entraîner. « LE NRBC A REPRIS TOUTE SA PLACE DANS LES EXERCICES » En fin d’après-midi à proximité du camp de Mailly, la journée du SGTIA semble s’allonger. Le capitaine reçoit un message radio : « Vous venez d’essuyer un tir d’artillerie, suspicion d’usage de gaz toxique, passez en niveau 2, attendez instruction pour vous rendre en chaîne de décontamination. » Moins d’une heure plus tard, la longue colonne de véhicules est escortée par une unité de circulation vers une zone désaffectée du terrain militaire. Dans leurs tenues dignes des films de science-fiction, les spécialistes du 2 e régiment de dragons (2 e RD) attendent les soldats devant des couloirs de tresses jaunes. « Les troupes à pied : couloir de droite, les pilotes vous serez appelés un par un avec vos véhicules, en attendant, restez sur place. » La nuit tombe lentement sur la zone, à peine troublée par de hauts phares fixés sur des groupes électrogènes. Dans le halo de l’un |