Tennis Revue n°3 mar/avr/mai 2013
Tennis Revue n°3 mar/avr/mai 2013
  • Prix facial : 4,90 €

  • Parution : n°3 de mar/avr/mai 2013

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Lafont Presse

  • Format : (230 x 300) mm

  • Nombre de pages : 100

  • Taille du fichier PDF : 37,4 Mo

  • Dans ce numéro : quart de finaliste surprise à l'Open d'Australie, le Français Chardy rêve tout haut désormais.

  • Prix de vente (PDF) : 1 €

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6 L’EDITO MARION ENFIN SEULE ! Au-delà du résultat de ce 1er tour de Fed Cup du Groupe 2 contre l’Allemagne, la nouvelle capitaine des Bleues Amélie Mauresmo avait déjà remporté une première victoire, à savoir convaincre la n°1 Française Marion Bartoli de revenir en équipe de France. Pensez qu’à 28 ans, la Française n’avait joué jusque-là que deux matches pour son pays en Fed Cup, et encore deux doubles, contre l’Espagne (une victoire) et la Russie (une défaite) en novembre 2004. Cela faisait donc plus de huit ans que la finaliste de Wimbledon 2007 refusait de venir à moins que son père d’entraîneur ne soit avec elle, se privant au passage d’une place aux Jeux Olympiques. Cette fois, elle a (enfin) coupé le cordon. Le palmarès et l’aura d’Amélie Mauresmo n’y sont sans doute pas étrangers. A moins que Marion n’ait enfin ouvert les yeux. En tout cas, c’est une bonne nouvelle, pour l’équipe de France, mais aussi pour Marion. Car si elle est aujourd’hui régulièrement dans les dix meilleures mondiales, son père y est pour beaucoup, sans doute pour 50%, mais le fait de voler un peu de ses propres ailes, de s’émanciper loin de son paternel, ne peut que faire du bien à la Française et lui servir de déclic pour obtenir ce qu’il lui manque encore pour décrocher un Grand Chelem. Allez Marion, enfin seule, même si papa Walter n’est jamais loin… PAR THIERRY TULASNE* Par rapport à la Coupe Davis et la participation des meilleurs, cela pose en parallèle le problème d'un calendrier chargé. Surtout pour les joueurs qui disputent des Grands Chelems pour les remporter. Il y a aussi le problème posé à certains autres qui se trouvent dans un pays esseulé. Ils se disent « je n'irai pas au bout, en étant seul ». Je trouve que certains joueurs ne font pas un bon choix. La Coupe Davis et les tournois du Grand Chelem sont les cinq épreuves qui restent dans un palmarès, qui sont les plus agréables à jouer et à regarder. J'encourage tous les joueurs à disputer la Coupe Davis. Il faut faire en sorte de motiver tout le monde car la Coupe Davis est belle et originale. Après, on peut se poser la question si tous les ans cela ne fait pas beaucoup. C'est une vraie question. La Coupe du monde de football est belle aussi car elle se déroule tous les quatre ans. Quand l'équipe de France a gagné en 2001 en Australie et qu'un mois après on avait dû, de suite, remettre notre titre en jeu, cela n'était pas facile. Cependant, il est difficile de toucher au format actuel de la Coupe Davis. Elle fonctionne très bien comme cela. Mais si on voit que de plus en plus de top 10 ne la jouent pas, c'est qu'il y a un Arnaud Bertrande LES CHRONIQUES LES MEILLEURS DOIVENT JOUER LA COUPE DAVIS Tennis Revue n°3 - mars-avril-mai 2013
problème. C'est un signal d'alarme. Peut-être faudrait-il la faire disputer tous les deux ans ou alterner avec les Jeux Olympiques. C'est une réelle discussion à avoir. Mais la Coupe Davis et les Grands Chelems sont des épreuves qui me plaisent beaucoup et que j'ai envie de protéger. En Coupe Davis, concernant la rémunération, c'est un deal que chaque joueur a avec sa Fédération. En France, le système est favorable pour les joueurs. La Fédération permet à ces derniers de partager leurs bénéfices de manière très équitable avec un tiers pour les joueurs qui ont été sélectionnés, un tiers pour les joueurs qui ont été sélectionnés et qui ont joué, et un autre tiers pour les joueurs qui on été sélectionnés, qui ont joué et qui ont gagné leur match. Cela fait 30% à chaque POUR STEPHENS TOUT EST PERMIS Tennis Revue n°3 - mars-avril-mai 2013 LES CHRONIQUES fois et 10% pour le capitaine. Historiquement, c'est comme cela que les choses se passent avec la Fédération. Quand on voit un Federer (en photo) qui touche entre un et deux millions de dollars pour faire une exhibition, la Coupe Davis sera moins rémunératrice pour lui. En revanche, pour un joueur français, cela fait partie de son plus gros chèque de l'année pour une semaine de tennis. Je ne pense pas que pour les joueurs français la rémunération en Coupe Davis soit leur moteur, mais ils sont bien récompensés. n *Vainqueur de cinq titres (Metz, Bologne, Barcelone, Palerme, Bastad), ancien n°10 mondial PAR EMILIE LOIT* Demi-finaliste surprise de l’Open d’Australie, Sloane Stephens a un sens du jeu très développé pour une jeune joueuse. Elle a une couverture de terrain exceptionnelle. Elle est capable de décrocher, de raccrocher de sa ligne de façon très habile. Très peu de joueuses sont capables de faire ce qu’elle fait. Elle a également un bon jeu de jambes vers l’avant. Bref, elle possède de grosses qualités physiques. Un très bon jeu de contre aussi. Il lui reste encore des progrès à accomplir malgré tout, comme être plus tueuse dès les premiers coups de raquette… L’Américaine possède aussi de très bonnes bases techniques. Avec le travail, c’est une joueuse qui peut devenir complète. Cette victoire contre Serena va surtout lui permettre de ne pas se fixer de limites. A partir du moment où vous battez Serena Williams, que vous jouez une demi-finale de Grand Chelem à 19 ans, tout est permis. Il y a chez elle une part d’inconscient. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle a bien géré sa fin de match contre Serena. J’ai l’impression qu’elle a une vraie mentalité d’Américaine. Elle a réussi à retourner le match contre Serena car elle a une force mentale incroyable. Ce n’est pas un hasard. Elle croyait en ses chances avant de rentrer sur le terrain. La nuit précédant le match, elle a dû se voir gagner. Une victoire comme celle-ci ne tombe pas du ciel. Elle avait préparé ce match de manière précise. Tactiquement et émotionnellement, elle était prête. Elle a tenu devant la cadence infernale que lui imposait Serena, et elle a réussi à la faire craquer. Elle joue juste, ses montées sont justes, ce n’est pas une coïncidence si son taux de réussite au filet a été si élevé. Ses montées étaient tellement précises et efficaces qu’elle avait très souvent une volée facile pour finir. Elle a joué sans complexes car elle était outsider et surtout parce qu’elle est jeune. C’est l’inconscient qui parle. Souvenez-vous de Kvitova. Quand elle est arrivée sur le circuit, elle était outsider, pas attendue, elle jouait un tennis incroyable, sans complexes. On avait le sentiment qu’elle ne ressentait aucune émotion, elle jouait à fond quel que soit le score. Le jour où elle a changé de statut, la pression n’était plus la même, elle a commencé à se poser des questions, elle a perdu petit à petit confiance. Je souhaite bien évidemment à Stephens de gagner un Grand Chelem comme Kvitova l'a fait, mais en revanche je ne lui souhaite pas de perdre confiance d’un seul coup comme la Tchèque. Conclusion : oui Stephens m’impressionne, oui elle peut rentrer dans les 5, mais cela n’a rien voir tennistiquement avec Serena. Il faudra attendre quand même l’année de la confirmation pour savoir comment elle gère les grosses échéances, la pression et le changement de statut. n *Vainqueur de la Fed Cup en 2003 7



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