Tennis Revue n°3 mar/avr/mai 2013
Tennis Revue n°3 mar/avr/mai 2013
  • Prix facial : 4,90 €

  • Parution : n°3 de mar/avr/mai 2013

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Lafont Presse

  • Format : (230 x 300) mm

  • Nombre de pages : 100

  • Taille du fichier PDF : 37,4 Mo

  • Dans ce numéro : quart de finaliste surprise à l'Open d'Australie, le Français Chardy rêve tout haut désormais.

  • Prix de vente (PDF) : 1 €

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22 QUATRE CENTRES D’ÉLITE POUR ÉLEVER LE NIVEAU L’Afrique, parent pauvre du tennis mondial, estce vraiment une surprise dans un sport qui a longtemps été l’apanage des élites ? Non, pas vraiment, les préoccupations des pays africains, la plupart en voie de développement, se tournent davantage vers des sports dits plus populaires, le football en tête d’affiche qui concentre toutes les attentions et attire à lui tous les investissements. En pleine Coupe d’Afrique des Nations, tous les cafés qui retransmettent les matches, d’Alger à Kinshasa en passant par Nairobi ou Brazzaville ont été pris d’assaut pendant le mois de compétition alors que personne ne se souciait, à part les Africains du Sud, d’un Open d’Australie où Anderson (éliminé en huitièmes de finale) était le seul représentant continental dans la tableau final, et également le seul joueur classé dans le top 100. Le tennis est reparti dans les années 50-60, avec la décolonisation, comme il était venu avec les colons quelques générations plus tôt…. sans jamais imprégner le cœur des sociétés africaines. « Dans le sillage des mouvements d’indépendance, il n’y a jamais eu de politique de soutien à notre sport, nous dit Tarak Chérif, le président tunisien de la CAT (Confédération Africaine de Tennis), pas de plans pour construire des terrains ou distribuer des raquettes. Depuis, on souffre d’un lourd déficit matériel. » Vu d’Europe, la situation pourrait paraître homogène ELLE A GAGNÉ ROLAND-GARROS JUNIORS EN 2011 Ons Jabeur, la Tunisienne qui monte Finaliste de Roland-Garros en 2010 (battue par l’Ukrainienne Svitolina), Ons Jabeur est devenue en 2011 la première africaine à inscrire son nom au palmarès d’un tournoi du Grand Chelem, fut-il juniors. Le 5 juin 2011, après avoir battu la Française Caroline Garcia en demi-finale, la Tunisienne de 18 ans est entrée dans l’histoire de son pays en s’imposant face à la Porto Ricaine Monica Puig. Il fallait remonter à 1956 pour trouver trace d’un joueur africain au palmarès d’un Grand Chelem, Mustapha Belkhodja remportant l’épreuve juniors à Paris. 55 ans d’attente pour une belle promesse qui demande toutefois confirmation. Classée 257ème fin janvier, Ons Jabeur a remporté le titre continental en 2012 (championne d’Afrique) et se positionne donc en espoir numéro 1 du tennis féminin sur un continent qui n’existe, dans le top 100, qu’à travers les Africaines du Sud. Avec un style de jeu offensif, et un mental résolument positif, cette fan de Roddick ne se fixe aucune limite. "Je rêve de gagner un jour Roland-Garros et me situer dans les 200 premières joueuses mondiales" déclarait-elle en 2010, alors qu’elle n’avait pas encore 16 ans et qu’elle était classée à la 600ème place. Un an après, elle gagnait Roland-Garros chez les juniors et se rapprochait de la 200ème place. "Ons est une joueuse un peu hors norme, nous dit le DTN du tennis tunisien, Luca Appino. Elle est agressive et a une bonne attitude sur le court. Sa victoire à Roland-Garros a créé un vrai engouement en Tunisie et désormais les jeunes rêvent de l’imiter." Le tennis féminin se serait-il trouvé une nouvelle ambassadrice ? "Elle, en tout cas, rêve d’être la meilleure joueuse africaine de tous les temps et de devenir numéro un mondiale, confirme le DTN qui est également son coach à mi-temps. C’est ambitieux, mais c’est clair et ça résume assez bien son état d’esprit résolument tourné vers son avenir et sa progression." Rendez-vous au printemps porte d’Auteuil si, d’ici là, en vertu d’accords passés entre les fédérations française et tunisienne, Ons Jabeur peut bénéficier d’une wild card. T.B. Tennis Revue n°3 - mars-avril-mai 2013 sur tout le continent car aucune tête hors Afrique du Sud ne dépasse dans les tableaux des principaux tournois ATP ou Challengers. En réalité, les pays du Maghreb commencent à s’éveiller dans le sillage des belles carrières effectuées, hier, par les Marocains El Anyaoui, Hicham Arazi ou Karim Alami, respectivement parvenus au 14 ème (en 2003), 22 ème (en 2001) et 25 ème (en 2000) rang mondial, aujourd’hui par le Tunisien Malek Jaziri (69 ème en juillet 2012), premier Tunisien à atteindre les demi-finales d’un tournoi ATP (à Moscou). « Oui, ça commence à bouger », se félicite prudemment le président de la CAT, tout en regrettant encore le déséquilibre de traitement et de reconnaissance avec le football. « Cette focalisation se fait au détriment des autres disciplines, le tennis en particulier. On s’attache depuis quelques années (2004, Ndlr) à essayer de rétablir l’équilibre en collaboration avec les fédérations nationales qui multiplient les clubs et les terrains, aidés en cela par la fédération internationale. » Le retard est tellement important dans des contrées où le tennis ne représente rien, n’a pas d’histoire, ni de culture, que le chemin sera très long avant d’espérer voir un jour un Africain remporter un tournoi du Grand Chelem après avoir été formé sur ses terres. « Nous mettons en place quatre centres d’élite pour regrouper les meilleurs éléments et tirer tous les jeunes vers le haut », se félicite Tarak Chérif. Après Pretoria et Johannesburg (Afrique du Sud), Dakar (Sénégal), pour les pays francophones d’Afrique de l’Ouest et du centre, c’est à Casablanca (Maroc) que se trouvera le centre super élite du continent, regroupant les meilleurs des trois autres sites « pour faire un maximum de tournois avant de partir en Europe, nous dit l’entrepreneur tunisien à ESPOIR N°1 DU TENNIS AFRICAIN Ndayishimiye, le prodige qui vient du Burundi A 17 ans, Hassan Ndayishimiye est aujourd’hui considéré comme un futur grand. Grandi au Burundi, c’est au Kenya qu’il a posé ses valises dès que son potentiel a été officiellement détecté et qu’une association humanitaire, Pact, l’a pris sous son aile pour l’aider à exploiter son don. Car Hassan a un don et un toucher de raquette exceptionnel. 134ème joueur mondial chez les juniors, il a disputé l’an dernier ses premiers tournois de Grand Chelem à Roland-Garros et à Wimbledon avec l’aide de l’ITF, la fédération internationale, qui lui paie ses voyages et lui octroie une bourse pour pouvoir s’entraîner et suivre une scolarité à peu près normale. Désormais installé en Afrique du Sud, au sein d’un des quatre centres de formation d’élite mis en place par la CAT le premier joueur de l’histoire du Burundi à avoir joué, et gagné un match sur le mythique complexe de Wimbledon, fan de Leyton Hewitt, se sait observé par toute une communauté qui attend de pouvoir s’identifier à une idole. "Je suis conscient de tout ça, déclarait-il en début d’année, et j’espère vraiment aider tous les jeunes de mon pays en leur montrant que c’est possible". Yes, they can… T.B.
la tête de la CAT depuis 2004. C’est comme ça que nous pourrons relever le niveau du tennis africain. » En se rapprochant aussi des confédérations plus riches, celle des pays du Golfe notamment qui aspire de plus en plus d’événements et de tournois. « Nous avons de bons rapports avec eux, ils nous offrent des « wild cards » pour nos jeunes joueurs. On a aussi de bons rapports avec la confédération européenne qui a accueilli une vingtaine de nos meilleurs jeunes dernièrement pour un tournoi en Suisse. Les choses bougent, mais ce sport est tellement difficile et ingrat qu’il faut savoir être patient avant d’obtenir les premiers résultats. Déjà, on peut se réjouir de la victoire d’une Tunisienne au tournoi juniors de Roland-Garros (Ons Jabeur en 2011, Ndlr). » Cette réussite, qui demande confirmation, permet surtout aux dirigeants du tennis continental Depuis Nancy où il a posé ses raquettes en 2010, après avoir arpenté la planète et représenté le Maroc jusqu’à la 22ème place ATP, Younes El Aynaoui jette un regard maussade sur la situation du tennis africain. Quel regard portez-vous sur le tennis africain ? Un regard désolé car je vois le tennis se développer partout sur la planète sauf en Afrique. Le continent ne dispose que d’un tournoi ATP et WTA, au Maroc, et ne semble pas disposé à prendre en compte la réalité d’un sport qui ne s’y est pas encore démocratisé. Il n’y a guère qu’en Afrique du Sud, au développement économique plus avancé, aux fortes influences coloniales anglaises, que les gens ont les moyens de jouer. Mais on ne peut pas dire qu’ils aient le même look que l’Africain moyen (rires) ! "JE SUIS PRÊT À M’INVESTIR DANS MON PAYS" Et au Maroc, votre pays, où en est le tennis ? A mon grand regret, alors que nous avions, à un moment donné, trois joueurs dans les 50 premiers (Alami, Arazi et El Aynaoui, Ndlr), personne ne s’est accroché à la locomotive que nous représentions. On doit le tournoi ATP et WTA, à Casablanca, au roi Hassan II qui était un passionné et un pratiquant, et où j’ai pu côtoyer les plus grands joueurs pendant 25 ans, bénéficier d’invitations et progresser dans mon pays, "IL FAUT DÉMYTHIFIER CETTE NOTION DE SPORT DE RICHES" Le meilleur joueur de l’histoire du tennis africain Younes El Aynaoui : « Il n’y en a que pour le foot et le demi-fond… » mais je constate que l’équipe de Coupe Davis n’est même plus en pole position en Afrique alors que nous étions dans le groupe Mondial (66ème au classement mondial, battu en 2012 par Chypre et Monaco, Ndlr). Ne serait-ce pas à vous, aussi, de vous impliquer pour aider au développement du tennis dans votre pays ? Si bien sûr, je ne demande que ça. J’ai été un temps conseillé du ministre des sports pour développer des projets sociaux et sportifs, et je suis en train de passer mes diplômes à Roland-Garros pour m’impliquer justement dans l’entraînement des jeunes. La logique des choses voudrait, effectivement, que je rende à mon pays tout ce qu’il m’a apporté. Je suis ouvert à toutes sortes d’initiatives qui iraient dans ce sens. Je fais aussi partie de l’association « Faites le mur », chère à Yannick Noah, et nous essayons d’ouvrir des sites en Tennis Revue n°3 - mars-avril-mai 2013 d’avoir des arguments et des résultats à présenter aux décideurs politiques vers lesquels ils se tournent pour faire bouger les lignes. « C’est effectivement un problème politique, analyse le président de la CAT. Il faut démythifier cette notion de sport de riches car nous n’avons aucune tradition sur laquelle nous reposer. » D’où l’intérêt de confier aussi, peut-être, les rênes du futur aux rares tennismen locaux ayant déjà une expérience du haut niveau. Dans cette logique, le profil de Younes El Aynaoui ne laisse pas le président Chérif indifférent. « Evidemment, nous sommes ouverts à toutes les compétences. Younes représente quelque chose au Maroc, il a fait une merveilleuse carrière donc je lui tends la main. Qu’il m’appelle… » Le contact est pris. n Frédéric Denat Afrique. Nous en avons un au Maroc, près de Rabat, mais nous manquons de subventions. Le tennis est pourtant un sport d’extérieur ! Je suis à Nancy et je regarde la neige tomber et s’il y a bien un continent qui pourrait s’adapter au tennis c’est bien l’Afrique, plus que la Suède. Y’en a marre de ne voir que des blonds aux yeux bleus (rires) ! Et il faut arrêter de dire que le tennis coûte cher car il suffit d’un court en béton et de quelques raquettes que les associations peuvent distribuer. Il ne s’agit que d’une volonté politique et à ce niveau l’Afrique n’a d’yeux que pour le football, avec des sommes considérables dépensées, ou le demi-fond. Propos recueillis par F.D. 23



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