Laura Robson, élue révélation de l’année par la WTA, n’est plus la même depuis son aventure olympique avec Andy Murray. ROBSON ET WATSON, LES LOCOMOTIVES Le tennis britannique féminin va-t-il enfin réussir à trouver un successeur à Jo Durie ? La joueuse britannique a brillé sur les courts du monde entier dans les années 80. En 1984, elle avait atteint le rang de 5 ème joueuse mondiale. Depuis cette période et à part quelques exploits ici ou là, les joueuses britanniques ont disparu des radars du tennis mondial. Face à ce constat, la fédération a voulu réagir en revoyant de fond en comble le système de détection chez les jeunes et en sollicitant les services de coachs pas forcément connus, mais expérimentés comme Zeljko Krajan. Les effets ne se sont pas fait attendre puisque cette saison 2012 aura été celle des fins de série négatives. C’est d’abord Laura Robson qui en septembre, à Canton, devenait la première britannique à se qualifier pour une finale d’un tournoi WTA depuis Jo Durie, à Newport, en 1990. A 18 ans, la jeune britannique ne parvenait pas à aller plus loin et remporter la finale. Mais cette victoire dans un tournoi WTA que les Britanniques attendaient depuis 1988 est arrivée quelques semaines plus tard avec la victoire d’Heather Watson qui s’est imposée face à Chang Kai-Chen en finale à Osaka (7-5, 5-7, 7-6). A seulement 20 ans, elle succédait Tennis Revue n°2 - janvier-février 2013 Vainqueur à Osaka, Heather Watson (20 ans) incarne le renouveau du tennis féminin anglais. ainsi à sa compatriote Sara Gomer, vainqueur de l’Open de Californie en 1988 : « Ça fait long, c’est vrai, mais le tennis britannique est sur la bonne voie, je pense. Aussi bien chez les filles que chez les garçons avec Andy Murray, on a fait de bonnes performances cette année. Je suis contente d’avoir participé à ces succès. Il y a des jeunes prometteurs qui arrivent. Moimême, je n’ai que 20 ans et encore beaucoup de progrès à faire. » Plus jeune joueuse du top 100, Laura Robson s’est révélée à l’US Open en éliminant Kim Clijsters et la Chinoise Na Li. Elle a atteint les 8èmes de finale. Mais Tim Henman situe la montée en puissance de Robson plus tôt qu’à l’US Open. Pour l’ancien tennisman anglais, ce sont les Jeux Olympiques de Londres qui ont agi comme un révélateur pour elle : « La carrière de Laura a pris une autre tournure depuis qu’elle a disputé le tournoi olympique en double mixte aux côtés d’Andy (Murray). Avant le mois de juin, elle n’avait qu’une victoire contre une fille classée dans le top 50 et depuis elle en a remporté neuf. Il ne faut pas oublier qu’elle n’a que 18 ans. C’est très jeune. Avec Heather Watson qui n’a que 20 ans, elles portent sur leurs épaules les espoirs de nombreux Britanniques qui aimeraient voir des filles briller de nouveau. » Au lendemain de sa médaille d’argent décrochée en double mixte avec Murray aux J-O, Laura Robson a engagé un nouveau coach Zeljko Krajan. Ses performances aux J-O et à New- York lui ont apporté une énorme confiance tout comme sa collaboration avec son nouveau coach : « C’est vrai que cela l’a beaucoup aidé aussi » reconnaît Tim Henman « avec l’arrivée d’un nouveau coach, on ne sait jamais trop ce que ça peut donner, soit c’est un succès, soit c’est un échec. On sent qu’elle est en osmose avec son entraîneur, elle suit bien ses conseils pour progresser. Elle est sur la bonne voie. Il faut qu’elle se concentre sur ses objectifs, pas sur ce que les gens attendent d’elle, sinon elle pourrait ressentir trop de pression et déjouer. » Le talent de Laura Robson a dépassé les frontières de la Grande-Bretagne puisque l’ancienne grande championne américaine Chris Evert a même twitté à son propos : « Une étoile est en train de naître. » A l’instar de Laura Robson (53 ème mondiale), Heather Watson (49 ème mondiale) a donc ex- 79