Bartoli a butté en finale de l’Open GDF Suez 2012 contre Kerber. un plateau qui plaît au public ». Tel est le leitmotiv « Composer du directeur du tournoi de l’Open Sud Patrice Dominguez. Créé il y a deux ans, le tournoi (qui n’a pas eu lieu en 2011), autrefois Grand Prix de Lyon, arrive à séduire de nombreux joueurs du top 20. De quatre en 2010, ils sont passés à six lors de la dernière édition. Un signal fort pour l’ancien DTN français. « On s’assure de leur présence trois mois avant le début du tournoi ». Avec un budget de 3,5 millions d’euros conforme à son statut de tournoi ATP 250, 5ème dans la catégorie ATP, le tournoi héraultais ne peut pas se permettre d’accueillir un Federer par exemple qui, pour sa seule présence, coûte 800 000 euros au bas mot. Le tournoi basé dans le Languedoc-Rousillon à Montpellier a une autre approche. « On compose le plateau avec majoritairement des joueurs français et aussi des joueurs locaux, mais aussi de très bons joueurs du top 10 comme Tomas Berdych (vainqueur en 2012, Ndlr) dont nous sommes très contents » précise Patrice Dominguez. Avec 12 joueurs français engagés dans le tableau final, l’Open Sud 2012 a pu avoir le plus grand nombre d’engagés français dans un tournoi hexagonal de l’ATP hors Roland-Garros ! Le tournoi dispose aussi avec Richard Gasquet, régional de l’étape puisque né à Béziers, d’un nom capable de séduire toute une région pour venir se masser à l’Arena de Montpellier. Etabli depuis 20 ans et bénéficiant d’une grande visibilité, le tournoi de l’Open GDF Suez peut lui compter sur un certain standing pour attirer les meilleures joueuses du circuit WTA. « La politique du tournoi, c’est d’utiliser les bonnes opportunités qu’il y a pour certaines joueuses de venir participer à un tournoi à Paris dans de très bonnes conditions. Les contacts avec les joueuses sont pris six mois avant le début du tournoi. Paris mérite les meilleures joueuses mondiales » lâche Régis Brunet, co-directeur du tournoi parisien. Le tournoi, qui a lieu à Coubertin, est organisé par IMG qui, outre le fait d’organiser le tournoi, possède dans ses rangs des joueuses comme Maria Sharapova, les sœurs Williams ou Marion Bartoli, qui sera la tête d’affiche de la prochaine édition 2013 en compagnie de l’Italienne Errani (n°6 mondiale) et de l’Américaine Venus Williams (vainqueur à Paris en 2002). Un avantage certain pour la direction du tournoi de pouvoir compter sur le carnet d’adresses d’IMG et celui d’Amélie Mauresmo triple lauréate de l’épreuve et co-directrice du tournoi ? « On est un tournoi qui appartient à IMG. On est indépendants malgré tout. On est là pour essayer de réaliser la meilleure édition possible. Que ça soit chez IMG ou pas, c’est exactement pareil. Notre connaissance des joueuses est plus intéressante parce qu’on a effectivement tendance à bien les connaître elles et leurs calendriers pour pouvoir en bénéficier » avoue néanmoins le co-directeur de l’Open GDF Suez. La place des deux tournois dans le calendrier est primordiale. Au contraire d’un Masters 1000 Paris Bercy qui voit arriver des joueurs lessivés par les cadences infernales tout au long de l’année et qui souffre de la Tennis Revue n°2 - janvier-février 2013 proximité avec la Masters Cup, l’Open Sud tire un avantage de sa place dans le calendrier (du 4 au 10 février prochain) pour pouvoir avoir un plateau de qualité. « Les joueurs sont encore frais et reposés, dans l’enthousiasme. Ils doivent prendre des points au classement. C’est un acquis pour eux » précise Dominguez. L’édition 2013 est d’autant plus avantagée qu’elle se jouera cette fois-ci une semaine a- près l’enchaînement Open d’Australie-Coupe Davis alors que l’an dernier elle était intercalée entre les deux événements. Dans le même temps, l’Open GDF Suez (du 28 janvier au 3 février) voit les premiers échanges sur le court Coubertin une semaine après la finale dames de l’Open d’Australie ! Difficile alors pour les « PARIS MÉRITE LES MEILLEURES JOUEUSES » joueuses étant allées loin dans le tableau australien d’encaisser les 16 775 km qui séparent Melbourne de Paris, avec le décalage horaire que ça comporte et la débauche d’énergie liée à la quinzaine du tournoi. « C’est la meilleure semaine et la meilleure période de l’année qui permettait d’avoir un tournoi indoor dans un calendrier WTA chargé. Ça permet aussi à certaines joueuses qui perdent rapidement avant les quarts de finale de l’Open d’Australie de disputer notre tournoi et de se préparer pour la Fed Cup car la plupart des matches de Fed Cup ont lieu en Europe » relativise Régis Brunet. La tenue d’un tournoi, un exercice périlleux dont s’acquittent bien Montpellier et Paris qui ne vivent pas le sort d’un tournoi comme Bombay, Kitzbühel chez les garçons, Portoroz, Zurich chez les dames, qui ont été tout simplement supprimés. Des nouveautés sont même prévues pour l’Open Sud. « On aura quatre courts à l’intérieur de l’Arena l’an prochain, c’est unique au monde » annonce Patrice Dominguez, directeur du tournoi depuis 2010 et pas peu fier de cette annonce. Ne reste plus qu’aux principaux acteurs des deux tournois d’assurer le spectacle sur les courts. Mais ça, c’est une donnée que les directeurs de tournois ne peuvent pas maîtriser. n Elton Mokolo 37