Tennis Revue n°1 nov/déc 2012
Tennis Revue n°1 nov/déc 2012
  • Prix facial : 5,80 €

  • Parution : n°1 de nov/déc 2012

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Lafont Presse

  • Format : (210 x 270) mm

  • Nombre de pages : 100

  • Taille du fichier PDF : 33,1 Mo

  • Dans ce numéro : Gaël Monfils a choisi Tennis revue pour afficher son ambition... « revenir au top. »

  • Prix de vente (PDF) : 1 €

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84 « C'EST UNE DES PREMIÈRES FOIS QUE JE M'ARRÊTE, QUE JE VOIS MES POINTS DÉFILER ET QUE LE CLASSEMENT CHUTE. ET C'ÉTAIT UNE PÉRIODE OÙ J'AVAIS ENVIE DE JOUER ÉNORMÉMENT AVEC DES TOURNOIS COMME ROLAND-GARROS, L’US OPEN, LES J-O » Dans quel état d’esprit êtes-vous après avoir été éloigné des terrains si longtemps ? Je ressens une sensation bizarre, mais sympa. J’avais perdu l’habitude et ça me fait énormément plaisir de reprendre mes habitudes, mais c’est bizarre. J’ai une grosse envie de jouer et ça, ça n’a pas de prix. Le tennis, c’est mon métier, ma passion, c’est pour cela que je vis. D’avoir été à l’arrêt a été dur et là j’en profite à fond. Avant Metz, c’était incroyable de refaire mon sac avant de partir. C’était différent d’autant que je l’ai fait avec ma mère. Ça m’a rappelé quand j’étais plus jeune. Pour votre retour, vous avez fait un bon parcours à Metz (demi-finaliste), vous y attendiez-vous ? Le travail paie, j’ai envie de dire et ça c’est super encourageant pour la suite. Ça m’a libéré et fait un bien fou de rejouer des matches de compétition, mais je n’avais qu’une semaine de tennis dans les "Je veux rattraper le temps perdu et donc jouer toutes les semaines." jambes quand j’ai fait ce tournoi de reprise. Mentalement, cette absence n’était pas facile à vivre. Le circuit m’a manqué. C’est comme si on avait pris une partie de moi. Je savoure chaque moment et j’essaie de me mettre un peu moins de pression. Mais bon, même si c’était une reprise, tout n’a pas été parfait. Je suis exigeant et je n’étais pas satisfait car je voulais aller au moins en finale et je perds en demie. Mais malgré cette déception, ce tournoi, de manière générale, est un bon point de départ pour moi, il me sert à me dire que je suis revenu sur le circuit. Je refais à nouveau tous les efforts pour être au top et j’espère que je vais être récompensé. Tennis Revue n°1 - novembre-décembre 2012 Comment vous sentez-vous physiquement ? Je suis content de l’impact physique que je mets dans les matches. C’est positif pour l’avenir. Je suis satisfait de la manière dont j’arrive à répondre. Maintenant, je ne sais pas où je vais aller ni jusqu’où je peux aller. Physiquement, je suis convaincu que je vais être un peu court car j’ai été arrêté longtemps. Parfois, je me sens un peu lourd et là c’est plus dur. Ce n’est pas facile, cela fait mal car je me donne vraiment à fond, je veux réussir mon retour et remonter au classement. Je n’ai pas perdu mon âme de compétiteur donc je me battrai pour revenir. A quel pourcentage de forme vous estimezvous ? C’est difficile à dire. Pendant les quatre mois, je me suis entretenu, mais je n’ai pas pu jouer trop longtemps. Le tennis reste un sport spécial. On a beau courir, faire de la musculation, on perd énormément. Quand on joue, il y a le bras, l’épaule et tout est différent. Je repars de zéro après un été à m’entretenir en suivant notamment les conseils de Marc Raquil, mais sans toucher la raquette. Il faut attendre encore pour voir comment je peux revenir. Dans ma préparation, il faut savoir aussi que j’ai un peu accéléré pour être prêt et faire ma rentrée pour le tournoi de Metz car je trouvais que c’était mieux de revenir en France. En plus, ma mère a pu se libérer et elle m’a accompagné. J’ai fait de bonnes choses, de moins bonnes. Je trouve que je tape bien la balle dans l’axe, mais je pêche un peu plus dans les déplacements. Je ne suis pas toujours en jambes, je dois travailler la longueur de mon revers. Mais je trouve que je sers bien, j’ai retrouvé un bon rythme dans ce secteur. Après, dire quand est-ce que je vais revenir à mon niveau c’est très dur à dire. C’est avec l’enchaînement des tournois et des
matches que le plus dur commence car mon corps n’est plus habitué à l’enchaînement des efforts et au décalage horaire. C’est sur la durée que l’on va juger tout ça et voir comment j’encaisse tous ces différents paramètres. On avait peu de nouvelles de vous pendant ces quatre mois, qu’avez-vous fait pendant votre convalescence ? Je me suis déconnecté du tennis. J’ai fait un petit tour du monde tranquillement. Je suis allé loin et à côté, je suis allé partout. J’en ai profité pour me changer les idées et faire le point sur moi-même. J’ai découvert d’autres choses et tout ça était bien intéressant. Cette absence des courts vous a-t-elle changé ? Non, mais le fait de voir d’autres choses, tu dédramatises vachement après. J’ai vu des choses bien plus importantes que mon sport. Je me suis vu plus patient que je ne le pensais aussi. J’avais une vie normale. De temps en temps, cela fait du bien de se poser, de ne pas avoir à prendre son sac et aller à droite et à gauche. Mais le tennis me manquait, c’est sûr. C’est une des premières fois que je m’arrête, que je vois mes points défiler et que le classement chute. Et ça, c’est super dur, tu vois tous tes efforts passés qui partent en fumée car ton classement baisse. Et puis, c’était une période où j’avais envie de jouer énormément avec des tournois comme Roland-Garros, l’US Open, les J-O. Ce n’était pas facile à encaisser, mais je me suis dit que je n’avais pas le choix et qu’il fallait que j’en profite pour apprécier ce qui m’était donné. Sur quels aspects de votre jeu devez-vous progresser ? Je perds certains matches à ma portée comme à Metz par exemple (6/3, 1/6, 4/6 contre Seppi, Ndlr). Je ne suis pas satisfait. Quant au niveau de jeu, même si c’est de mieux en mieux au fil des matches, ce n’est pas encore du grand tennis, mais j’espère que ça va revenir. Pourtant, quand on vous voit sur le court, on vous retrouve comme avant. Vous pensez que ça va, mais ça me demande énormément d’énergie physique et mentale de faire tout ça. Comme je vous le disais, il va me falloir pas mal de semaines pour revenir bien. Je ne ferai pas des demi-finales ou des finales toutes les semaines. Si je fais demi-finale de chaque tournoi jusqu’à la fin de l’année je serai content, mais je suis lucide et je trouve vraiment qu’il y a du mieux dans mon jeu. De jour en jour, je bouge mieux. Le souffle, c’est un peu mieux, je me déplace mieux, je suis assez tonique, bref, je sens que je suis sur le bon chemin. Vous êtes l’idole de nombreux jeunes. Et vous, avez-vous des idoles dans le tennis ? Quand j’étais petit, je ne regardais personne. Mon seul modèle, c’était mon père qui était footballeur professionnel. Ça me suffisait. J’ai fait plein de sports, du tennis, du judo, du foot. J’avais déjà un tempérament de gagneur à l’époque, mais je n’idolâtrais personne en particulier. J’aime le tennis parce que j’aime le jeu. J’aime donner toute mon énergie sur le court. Pour moi, c’est une manière de m’exprimer. Vous êtes très expansif sur un court. Etesvous comme ça dans la vie aussi ? Sur le terrain, je suis très naturel dans la mesure où mes émotions ressortent beaucoup. Je ne fais pas du cinéma. J’ai été éduqué comme ça. Pour mes parents, le sport devait être un échappatoire, je devais m’y faire plaisir. Je n’avais aucune restriction. Mais dans la vie, je suis bien différent. Je suis un peu plus réservé, mais pas trop timide non plus. J’ai la tête sur les épaules. Quels sont vos objectifs pour la fin de saison ? Je veux rattraper le temps perdu et donc jouer toutes les semaines. Mon objectif est de rester dans les 100 à la fin de l’année, pour être convenablement placé pour débuter 2013. Je sais que je vais revenir, que je vais jouer un tennis convenable. J’ai confiance en moi. Mais sur un court de tennis on est deux à jouer. Propos recueillis par Valérie Pratdessus Une nouvelle raquette pour repartir de l’avant ? Gaël Monfils a fait peau neuve pour son retour sur le circuit. Après quatre mois d’absence, c’est à Metz que le Français avait choisi de faire sa rentrée avec un genou tout neuf et également de nouvelles raquettes. Il a profité de sa longue absence des courts pour essayer de nombreuses raquettes, a été convaincu par la marque Wilson (une Wilson Blade 98 qui sera commercialisée en 2013) et aurait donc décidé de changer de marque de manière permanente pour ce nouveau départ. Il espère que ce nouveau matériel lui permettra de faire une remontée au classement ATP puisqu’il s’est retrouvé 45ème mondial. Cette fin de saison revêt une grande importance pour lui et il voudra notamment briller devant son public à Bercy, et faire quelques bonnes performances pour regagner de la confiance et préparer au mieux la saison 2013. Et les changements en termes de matériel ne devraient pas s’arrêter là puisque le tennisman français aurait également signé un contrat textile-chaussures avec Asics pour 2013. Ce devrait donc être un Gaël Monfils tout neuf que les supporteurs français retrouveront en 2013 pour une saison fastueuse et complète, mais en attendant il faut terminer au mieux cette année 2012 qui ne restera pas dans ses meilleurs souvenirs. A moins qu’il fasse un exploit d’ici novembre comme gagner « son » Tournoi de Bercy par exemple. V.P. 85



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