le Japonais Fuji fut l'un des premiers à entrer dans la danse photo-magnétique. Fujix, son petit appareil à disquettes, est resté à l'état de prototype. Appareil magnétique noir et blanc jamais commercialisé, le QV 1000-C, destiné aux professionnels, affichait les images sur un mini-écran avant de les expédier par modem. Même destin pour le Konica KC-32A. Son fonctionnement, très simple, tient plus, lui aussi, de la vidéo que de la photographie. Aujourd'hui à la portée du grand public, le boîtier photo-magnétique Ion, de Canon, permet de visionner les images à l'écran de télévision. MAGAZINE L'image se rapproche chaque jour un peu plus de l'ordinateur : à peine s'était-on habitué à la voir numérisée par des scanners que la voilà saisie directement à la source par de nouveaux appareils photo. En lieu et place de la traditionnelle pellicule, se trouve désormais une disquette. La photo ainsi obtenue, transmissible par modem, peut être retraitée ou retouchée à loisir grâce à des logiciels graphiques déjà bien connus dans le monde de la microinformatique. Et, tandis que des appareils photographiques magnétiques longtemps réservés à un cercle de professionnels conquièrent un plus large public, apparaît une génération encore plus perfectionnée de boîtiers entièrement numériques. Les premiers à bénéficier du haut de gamme sont bien sûr les professionnels. Ainsi, les reporters du Time, aux Etats-Unis, réalisent déjà des photos avec un appareil révolutionnaire, né de la collaboration entre Kodak et Nikon. Appareil dont l'Agence France-Presse pourrait bientôt s'équiper. Les photographes de studio fixeront sous peu un élément spécifique supplémentaire — un "dos" numérique — à leurs appareils de moyen format, reliés à un Macintosh. Certains d'entre eux, tels que Rémy Poinot ou Frank Horvath, commencent à prêcher la bonne parole des technologies magnétiques et numériques en exposant leurs nouvelles images. A la fin du mois de septembre, le grand public, quant à lui, découvrira plusieurs modèles d'appareils à disquettes au Salon de la photographie, du son et de la vidéo, porte de Versailles à Paris. Le nouveau modèle présenté par Canon, qui pour moins de 15 000 F peut être connecté à un compatible IBM, y tiendra la vedette. Cette percée est suffisamment remarquable pour que l'on s'interroge sur l'avenir de la photographie traditionnelle, celle de Daguerre et de Nicéphore Niepce, qui im- Des centaines de milliers de cellules composent une mosaïque miniature me un film ou du papier après exposition à la lumière. Vieux de plus d'un siècle et exploité par les professionnels comme par le grand public, le procédé dit de photo "argentique" en référence au nitrate d'argent qui compose les films et les papiers utilisés pour le tirage, se voit en effet concurrencé depuis quelques années par un autre procédé, radicalement différent, celui de la photo magnétique. A la base, l'idée de stocker les images sur un support effaçable (une disquette) en se passant des phases de développement et de tirage que connaissent les films. Objet, à l'heure actuelle, d'une vaste campagne publicitaire, du fait de la commercialisation massive de plusieurs appareils, la technologie de la photographie magnétique tient plus de la vidéo que de la photo argentique traditionnelle. L'idée ellemême n'en est pas nouvelle (voir encadré), mais il faudra attendre le début des années quatre-vingts pour qu'un industriel, Sony, lance un premier prototype d'appareil photo magnétique, le Mavica. Son fonctionnement, semblable à celui des appareils commercialisés plus tard par d'autres constructeurs japonais, s'apparente à celui des caméras vidéo ainsi qu'à certains scanners. Pour être enregistrée sur une disquette, l'image doit être présentée sous la forme d'un signal électrique. Cela est possible grâce à une des réalisations les plus extraordinaires de l'électronique miniaturisée : le capteur CCD (pour Charged Coupled Devices). Derrière ce nom de code, se cache une minuscule mosaïque rectangulaire composée de cellules disposées en lignes et en colonnes. L'image optique qui vient les frapper est transformée en un ensemble de points ou pixels (une cellule correspond à un pixel). Chacun d'entre eux est ensuite codé sous la forme d'une quantité de charges électriques pour les trois longueurs d'onde fondamentales (celles du rouge, |