25 IDÉES POUR CHANGER LE FUTUR DOSSIER DICIHAPTIC : QUAND LA PRATIQUE PASSE AU VIRTUEL Appliquant au corps médical des solutions ayant déjà fait leurs preuves, entre autres, pour l'apprentissage du pilotage aéronautique, Didhaptic fait entrer la réalité virtuelle dans la formation des médecins. Cette start-up, créée en 2007 dans la région de Laval, développe en effet des solutions d'apprentissage pour dentistes et autres personnels de santé, leur permettant de s'entraîner sur des situations pratiques sans EDECINE\\pour autant recourir à de vrais patients. Leur première solution se nomme VirTeaSy ImplantPro. Elle s'adresse aux étudiants dentistes et simule la pose d'implants dentaires sur différents types de mâchoires et dentitions, les multiples scénarios étant définis par un formateur. Pour envisager le maximum de situations, une grande partie du travail préparatoire de Didhaptic a consisté en un recensement des nombreuses formes de mâchoires existantes, des différents implants disponibles e'des instruments nécessaires pour les placer sur un patient. Le passage à la pratique s'appuie sur un casque de réalité virtuelle, chaussé par l'étudiant, qui lui sert à visualiser, en images de synthèse, la PLUTÔT QUE DE METTRE EN SITUATION RÉELLE DES APPRENTIS MÉDECINS, DIDHAPTIC PROPOSE AUX FUTURS PRATICIENS DE FAIRE LEURS GAMMES EN RÉALITÉ VIRTUELLE. UN SYSTÈME QUI PEUT PARFAITEMENT S'APPLIQUER À D'AUTRES CORPS DE MÉTIER. GRÂCE, À LA REALITE VIRTUELLE, les apprentis chirurgiensdentistes peuvent s'entraîner sans martyriser leurs patients. Mais, au fait, comment faisaient-ils autrefois ? bouche d'un patient et d'effectuer toutes sortes de manipulations sans jamais risquer la moindre erreur médicale. Un bras à retour d'effort complète le dispositif afin que l'apprenti dentiste puisse "sentir" l'environnement dans lequel il intervient, et éventuellement appréhender les erreurs qu'il commet. Cette solution a été développée avec le concours du Cerv (Centre européen de réalité virtuelle) de Brest, de l'Inria (Institut national de recherche en informatique et automatique) et d'une autre société lavaiboise, Haption, à l'origine du bras à retour d'effort. DES SOLUTIONS POUVANT S'ADAPTER À DE NOMBREUX MÉTIERS Si VirTeaSy a déjà été adopté par des structures de formation médicale comme le CHU Pitié-Salpêtrière à Paris, Didhaptic compte bien ne pas en rester là et adapter sa solution à d'autres pratiques cliniques. Elle présentait aussi au salon "Laval Virtual" l'outil Virtual Handi Tool, développé à la demande de l'agglomération de Laval et destiné à assister des thérapeutes pour résoudre les phobies de leurs patients. Basée sur les thérapies cognitives et comportementales, cette solution permet d'immerger un patient au coeur de son appréhension, sans jamais pour autant le mettre en danger. Ainsi sur le salon, ce système permettait de mettre en situation de "vide virtuel" des individus souffrant du vertige et censés se trouver sur un ascenseur situé à l'extérieur d'un immeuble. En réalité, les cobayes, équipés d'un casque de réalité virtuelle, étaient suspendus par des filins à moins de deux mètres du sol. Cela sous la surveillance constante d'un psychiatre pouvant visualiser sur écran à la fois une représentation en 3D de l'environnement tel que vécu par le patient, mais aussi ses réactions aux événements successifs qui pouvaient survenir. Si Marc des Rieux, le fondateur de Didhaptic, considère cette application comme "une trousse à outils pour thérapeutes", il n'exclut pas de proposer ce système à d'autres types d'activité de formation, par exemple pour des laveurs de carreaux ou de véritables réparateurs d'ascenseurs. Vincent Birebent Pour en savoir plus : www.didhaptic.com 26 SVM JUILLET-AOÛT 2010 |