Surf Time n°9 juin 2007
Surf Time n°9 juin 2007
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°9 de juin 2007

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Free Presse

  • Format : (235 x 300) mm

  • Nombre de pages : 68

  • Taille du fichier PDF : 30 Mo

  • Dans ce numéro : inside Hawaii.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 50 - 51  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
50 51
50 P O R T R A I T S o r t i e de l a m ai s on, S un s et, c’e s t j u s t e a u b ou t de l a r ue. « P i p e l i ne ? D i f f i ci l e de c h o p e r l e s b o m b es, m ê me en s e l e v a n t t ô t l e m a t in. L e s l o c a u x c on t r ô l en t l e u r l i ne u p, j et r ou v e ç a h a l l u ci n a n t qu’on p a r l e de c e s t y p es, l e s D a H u i et t ou t ç a, c’e s t une b a n de de c on n a r d s ! Tu p e u x t e f ai r e r e s p e c t e r c h e z t o i s a n s p our a u t a n t ê t r e un v r ai c on. » N’e m me ne z p a s v o t r e c o p i ne à H on o l u l u s i e l l e a l a c a r t e b l e u e f a ci l e : c’e s t l e p a r a d i s du s h o p p i n g. Xavier Leroy
P O R T R A I T Tr a n c h e de v i e au jour le jour a v e c un de s r a r e s Français payé pour se caler des tuyaux, un point c’est tout ! Dans le bain « C’est la nuit. La fatigue du voyage dans les jambes, on arrive devant la maison du mec chez qui l’on doit séjourner. C’est ma copine Patricia qui a trouvé ça sur Internet, mystère total sur le bordel ! On se pointe à l’adresse indiquée sur le petit bout de papier, 40 584 Huelo street. C’est juste derrière Sunset Beach. Bon spot, je connaissais cette rue pour y avoir dormi trois ans auparavant, dans une autre maison louée par O’Neill. Cette fois ci, un drapeau américain de la taille d une nappe géante flotte à l’entrée, ça plante le décor. Ça sent l’Américain de base à plein nez, à peine entrés dans le jardin, on entend : « Xavierrrr, Patrciiiia » dans un accent toujours aussi « spécial » à mon oreille. Le père est effectivement un bon « caincain », grand et assez fat ; mais super sympa et accueillant ; ainsi que son fils, un skater super doué qui participera pendant mon séjour à une compet pro organisée sur le North Shore. Notre voisin n’est autre que « Uncle Ryan ». Avec Eddie Rothman, c’est un des boss du North Shore. Pas de soucis, je peux laisser mes planches dans le jardin sur les conseils de mon hôte : « nothing’s gonna happened, Uncle Ryan is our friend... » Même si ce genre de gonze représente tout ce que je déteste dans le surf, au moins mes planches seront en sécurité pour une fois. C’est déjà ça ! » Sous la pluie « La saison d’hiver commence doucement et les vagues ne sont pas vraiment au rendezvous. Ce matin, c’est pas gagné. Une journée de flat total s’annonce, avec de la pluie pour couronner le tout ! Hé oui, même au paradis, il peut faire un temps de merde ! La parade dans de telles journées : aller se faire le petit tour incontournable sur Honolulu, qui regorge de boutiques, avec particulièrement le fameux Ala Moana Shopping Center ! Un endroit à éviter si votre copine a la carte bleu facile… Toujours aussi impressionnant en venant là de voir la concentration de Japonais au mètre carré. Honolulu est une très grosse ville, mais aussi la seule de cette importance de l’archipel, située de l’autre côté de l’île, comptez une heure de route depuis le North Shore pour vous y rendre. Heureusement ici l’essence ne coûte pas cher, la moitié moins qu’en France. Le seul problème, c’est que ces caisses consomment dix fois plus ! Par contre, elles sont automatiques donc pour rouler pépère c’est assez sympa et si vous êtes en compagnie d’une blonde, elle pourra la prendre sans caler à tous les stops… » À l’eau « Journée de swell sur le North Shore. La veille, j’ai ramené ma caisse de loc à Honolulu. Pas donné de louer une bagnole pour six semaines, je ferai du vélo à la place. Vélo time ! En fait, la plupart des gens venus pour surfer se déplacent à bicyclette, vu que l’endroit est aussi petit qu’un timbre poste sur la carte. Aujourd’hui, je prends la direction de Puppukea Beach Park pour mater la fin du Pipe Master. Un moment extraordinaire, tout simplement une des plus belle finale de l’histoire du surf. Vainqueur Andy Irons. « Looser » du jour, Slater qui finit deuxième. Après avoir maté ça toute la journée, j’ai bien envie d’aller me coller un petit surf. Avant même le coup de trompe annonçant la fin du dernier heat, on compte déjà plus de 40 mecs à l’eau dans le channel, tous prêts à ramer en direction du pic qui envoie de bonnes bombes... Je me colle donc à l’eau une heure avant la tombée de la nuit. La pluie est arrivée, une bonne partie des mecs sort de l’eau, car plus de photographes à cause du manque de lumière et donc plus de photos pour aujourd’hui... je me colle un peu plus à l intérieur que tout le monde, presque comme si je voulais partir sur backdoor, en espérant chopper une vague qui décale. Avec ce monde à l’eau, c’est le seul moyen de choper une bonne vague. Après quelques petites vagues, je me replace au pic, une série vient de passer et une nouvelle pointe déjà le bout de son nez. Impeccable, les mecs viennent de se gaver et remontent tout juste vers le large... Il n’y a que moi et Wakita (chargeur japonais du Pipe) au pic. La première s’annonce être la mienne. Pas d’hésitation. Late take-off, deep barrel, souffle ; quelques gars qui crient. Enfin une bonne vague sur Pipe. La récompense, après toute cette attente ! » Sous l’eau « Il y a des jours comme ça… Des jours où l’on se lève comme d’habitude et où l’on aurait mieux fait de rester au lit. De la taille, du vent off shore, l’air s’est rafraîchi ce matin. Quand le swell est là, je suis debout à 5h45 pour un bon petit dej. Dehors, il fait encore nuit, le jour ne se lève que vers environ 6h20, 6h30, selon la couche de nuages. Pas de temps à perdre, je chope ma 7 pieds « Clean Cut » que mon pote d’Anglet Johan m’a shapé pour l’occasion, j’enfourche le vélo prêté par Bill, le boss de la maison où je suis, et je file tout droit vers la « Billa House « où m’attend mon pote Thomas Bady. Malgré la pénombre, on peut déjà voir que c’est « on fire ». Ça pète fat, c’est creux, le vent est léger sud-est et la houle de nord-ouest de trois mètres bombarde le reef de Pipe... Le sable qui s’était accumulé sur le bord de la plage par manque de vagues durant l’été a disparu en une nuit. C’est dire la force des vagues qui viennent taper ce bout de côte. Mise à l’eau et passage de barre toujours aussi aisé à Pipe, grâce à la passe. CJ Hogbood et Mick Fanning sont déjà dans l’eau ainsi que quelques beugs, soit pas grand monde. C’est maintenant qu’il faut se bouger pour en choper quelques bonnes, avant que la foule ne se presse avec le soleil et l’arrivée des photographes. Quelques bonnes petites vagues déjà dans la poche, je rame sur cette vague intermédiaire juste avant une grosse série, je la loupe de si peu, de tellement peu… ! Je me retourne et là bien sûr, moment classique. Vielle série de 8/10 pied en pleine poire. Le genre de moment où le temps s’arrête et où tout dure une éternité. Le premier monstre de la série me pète à deux mètre devant le museau. Je suis en plein « Impact Zone «, ma planche ne fait pas un pli et explose en deux morceaux juste devant les dérives. Je détache mon leash avant de plonger sous la suivante, le petit bout de planche qui me restait était plus un couteau en fibre de verre qu’un radeau potentiel pour me ramener vers le bord. Me voilà donc à la nage en plein dans la zone critique, sans planche... Je nage vers le fond, passe de justesse sous quatre vagues et me retrouve au pic avec les autres gonzes, qui eux sont sur leur boards… J’entreprends donc un retour par le channel pour ne pas prendre de risque. J’y croise un photographe qui me lance : « what are you doing ? Where’s your board ? » Je crois que si j’avais été chez moi et que mon Anglais eut été moins imparfait, je lui aurais répondu « du con, je suis venu faire des photos de poisson au large ». Après vingt minutes de galère dans le jus de la passe, j’arrive enfin au bord, un peu claqué. » Age : 26 ans Profession : Free rider Home spot : Biarritz Palmarès : Champion de France et champion de France junior 4 ème séjour à Hawaii depuis 2003. Eaux fortes « Les journées s’enchaînent toujours à une certaine vitesse quand vous êtes loin de chez vous. Ça dépend de votre humeur et de ce qui se présente à vous. Aujourd’hui, c’est belle vague sur Rocky Point, 1m50 bien glassy, bowl droite gauche. Rocky c’est une espèce de studio photo du surf : « L e s v a g u e s s on t p l u t ô t t e c h n i ques, S un s et que j e s u i s en t r ai n de c h e c k e r p a r e x e m p l e : ç a a l’ai r f a ci l e en v i d é o s u r f é p a r l e s me i l l e u r s m on d i a u x, m ai s c e n’e s t qu’une i m pr e s s i on, à l’e a u t u t e f ai s v i t e r e met t r e à l’h e u r e ! » « D a n s l a vie, i l f a u t f ai r e de s c on c e s s ions. À l a f i n du m o is, j’ai r a r e me n t de s t h une s en p o c he, m ai s j’ai de s b e l l e s i m a g e s d a n s l a t ê te. » des vagues creuses, c’est près du bord, et la couleur de l’eau est incroyable, le paradis des photographes. Petite ombre à cette magnifique carte postale : 300 mecs dans l’eau, plus les photographes aquatiques, les photographes sur le bord et les locaux qui jouent leur saison ! Voici l’arène où il faut évoluer et arriver à prendre quelques bonnes vagues pour espérer ramener de l’image pour ses sponsors et les magazines. Je rame, chope une vague et comme d’habitude, un Hawaiien me drope, normal. Je ne dis rien, repars au pic, et discute avec un de mes potes présents. Le gars qui m’a dropé remonte, croit que je me fous de sa gueule et me sort carrément : « You wanna fight ? Let’s fight on the beach, come on ! » Et là, quand vous savez que l’endroit est aussi petit que vos toilettes et que tout le monde se connaît… Il reste plus qu’à se faire tout petit. J’ai recroisé ce mec par la suite et il est même venu s’excuser, ce que je pensais impossible auparavant. Depuis le gars est hyper cool et le séjour s’est plutôt bien terminé ! » Xavier 51



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :