Surf Time n°6 jun/jui 2006
Surf Time n°6 jun/jui 2006
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°6 de jun/jui 2006

  • Périodicité : bimestriel

  • Editeur : Free Presse

  • Format : (270 x 355) mm

  • Nombre de pages : 56

  • Taille du fichier PDF : 11,6 Mo

  • Dans ce numéro : Ré(tro)volution... le fish, queue de poisson de l'histoire du surf ?

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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8 RETOUR SUR EVENT D'Ecosse à Tahiti De l’Écosse … La fin de la tranquillité sur les vagues écossaises de Thurso ? Du 25 avril au 3 mai dernier s’est tenu le Highland Open de Thurso, sur le désormais célèbre spot du Nord de l’Ecosse, pas loin du 60° parallèle. Internet, vidéos, reportages à profusion dans la presse spécialisée, ça y est, le Nord de l’Écosse est sous les feux de la rampe. Le surf en eaux froides est en train, sinon de devenir à la mode, du moins de devenir une tendance forte chez les Searchers à la quête de vagues vierges. Du Canada aux Lofotens en passant par la Norvège, les échos de vagues plus parfaites les unes que les autres nous reviennent régulièrement. Du côté des vagues parfaites, la réputation de Thurso n’est plus à faire. Connue de par le monde sous la dénomination de « Nias du Froid «, la droite située à l’embouchure de la « Thurso river « est sans conteste une vague de grande classe. Si pendant des années, les locaux se comptaient sur les doigts d’une main, cette époque est désormais révolue. Chris Noble et Andy Bain, les deux locaux les plus connus le savent. L’évolution des combinaisons et la médiatisation du spot sonnent le glas d’une époque. Leur attitude face à ce phénomène nouveau est mitigée. Chris et Andy sont avant tout fiers de voir leur vague reconnue comme une vague de classe internationale. Une vague connue depuis des lustres par les globe surfers. Chaque année voit son (petit) contingent d’Australiens, de Californiens et quelques Allemands faire la route jusqu’à cette pointe isolée, au 59° parallèle Nord. Mais jusqu’ici, ils n’avaient jamais vu un seul Français, Espagnol ou Portugais débarquer. Et encore moins des Brésiliens… Alors bien FAUT BIEN SE RÉCHAUFFER... LE SURF SHOP LOCAL, LA BONNE ADRESSE ÉGALEMENT POUR DÉJEUNER. LA VAGUE DE THURSO, À L’EMBOUCHURE DE LA THURSO RIVER ET JUSTE EN FACE DU CHÂTEAU DE LORD THURSO ! sûr, ils sont un peu inquiets, même s’ils se disent que la température de l’eau (10/12° au mois de mai) devrait au moins éviter la déferlante de « surfers wankers «. Ambiance… Pas de doute, il faut quelque temps pour s’imprégner de cette ambiance unique, à la fois maritime et granitique ; de ce mélange entre mer, landes, châteaux et climat impitoyable. Pauvres Brésiliens ! Se retrouver là à se jeter dans une eau à 10° sans avoir le temps de s’acclimater… Et pourtant, rien à faire, personne ne s’est plaint de la rudesse des conditions météo. Des conditions météo qui passaient allègrement du grand bleu et une température extérieure atteignant généreusement les 12° (tout le monde FAUT BIEN SE RÉCHAUFFER... LE SURF SHOP LOCAL, LA BONNE ADRESSE ÉGALEMENT POUR DÉJEUNER.L.M. en short et tee-shirt dans les rues au moindre rayon de soleil) à l’averse de grêle en quelques minutes seulement. Les trains de dépressions s’enchaînent, les coups de vents aussi. Heureusement, la qualité de la vague est telle que même avec un bon force 8 à l’anémomètre, elle reste surfable. À tel point qu’à 11 heures du soir, les mêmes Brésiliens étaient encore à l’eau, profitant de la mer moins ventée et plus lisse en soirée. Car c’est aussi là une des magies du spot. Dès le mois d’avril, il fait jour de 5 heures du mat à 23 heures, garantissant des sessions sans fin sous des lumières rasantes exceptionnelles, un régal pour les photographes. La compétition. On aura tout eu. Des vagues à Thurso pendant deux jours, deux jours de flat permettant de visiter les alentours (surtout les distilleries de whisky pour certains) avant de recevoir un autre swell sur le spot de Brims Ness, autre perle locale. Brims Ness ! Un bowl qui concentre la houle de façon impressionnante. Nul doute que si jamais vous tentez l’aventure, Brims Ness vous sauve la mise en cas de manque de swell. Une vague courte et puissante, au take off ravageur… De manière générale, les vagues de ce coin de l’Écosse demandent un certain niveau. Houle puissante, dalle granitique prête à vous recevoir… L’Ecosse n’est pas une destination pour les débutants, ni pour les frileux ! Après une semaine de batailles acharnées, la finale se jouera àL.M. Brims Ness. Russell Winter s’impose finalement devant Bernardo ‘Pigmeu’Miranda, alors qu’Aritz Aranburu et Luke Munro complètent le podium. Et si vous ne le saviez pas encore, les quatre finalistes du O’Neill Challenge gagnaient au passage leur ticket pour le Tahiti O’Neill Mission trois semaines plus tard, du 27 mai au 5 juin dernier…. Bon à savoir : La vie est chère en Ecosse (comme en Angleterre). Se loger est hors de prix. Comptez au moins 15 à 20 euros la nuit pour un backpacker (celui de Thurso s’appelle Sandra’s Backpackers, l’endroit est couru, mieux vaut réserver (01847 896888). Pour un hôtel équivalent à 2*, comptez 60 euros minimum la nuit. Le bon plan est donc de venir en campingcar (bien isolé) pour dormir et cuisiner. La plupart des spots se situant sur des terres privées, pensez à demander l’autorisation avant de traverser les terres d’un fermier ou d’un châtelain. La bible du surf en Angleterre est publiée par les éditions FOOTPRINT (Surfing Britain), à commander aux éditions YEP (www.surftrip.net). LE NEWS GRATUIT DU SURF• NUMÉRO # 5 6 V. 3 D.POULLENOT/ASP
avec O’Neill A tout seigneur tout honneur, Russel Winter, vainqueur du O’Neill Highland Open trois semaines plus tôt est le premier à se jeter à l’eau, sans prendre le temps de mettre son lycra. Il profite de l’instant, essayant une seconde encore, de ne garder en tête que le côté idyllique du voyage, retardant l’inévitable, le moment d’entrer en lice pour un contest. Car il s’agit bien d’un contest. Y ajouter le mot Freesurf ne change rien à l’affaire. Quand il y a un prize money de 25 000 $ pour le vainqueur… L’averse de grêle et la douche écossaise sont remplacées par une pluie de mousson, des averses comme seuls les tropiques sont capables. Remplacées ? Pas tout à fait, Day II, vers 11 heures du soir, la pluie battante se transforme en pluie de grêlons ! Il faut un moment à tout le monde pour se rendre compte que le martèlement sur la tôle du navire est bel et bien celui des glaçons frappant les œuvres vives du bateau. Le pont se couvre de glace en un instant. Le moment est incroyable, au cœur de la nuit tropicale, ramassant la glace à pleines mains, on ne peut s’empêcher de croire en un lien improbable et soudain entre les terres écossaises et ce coin de Polynésie. Nous sommes à Tahiti depuis deux jours, le temps de mettre la Mission en route. La Mission ? Tout ce qu’on sait, c’est qu’on doit retrouver huit surfers (les quatre finalistes du Highland Open et quatre surfers invités tous frais payés par O’Neill) et au moins le double de photographes, pour embarquer sur un bateau de croisière de luxe de 38 mètres de long, le Haumana, et partir à la recherche des meilleures vagues du coin… On sait aussi que Raimana Van Blaster et Arsène Harehoe seront nos guides ! … à Tahiti 1. 2. 4. 1. COUCHER DE SOLIL SUR MOOREA. 2. LE JET REVIENT DE CHECKER LES VAGUES PENDANT QUE TIM MCKENNA PRÉPARE SON SPEED BOAT. 3. BIENVENUE SUR LE HAUMANA POUR UN CONTEST AU GOÛT DE PARADIS. 3.S’IL Y EN À UN QUI S’EST TRÈS VITE ACCLIMATÉ, C’EST BIEN LE RÉUNIONNAIS HUGO SAVALLI. LE BRÉSILIEN BERNARDO « PIGMEU « MIRANDA (À DROITE) N’A PAS EU TROP DE MAL NON PLUS À SE METTRE DANS L’AMBIANCE. Première Mission. Survivre à une journée au Sofitel de Papeete. Il y a pire. Thon cru au petit déjeuner, croissant à la confiture de coco, le tout pris directement sur la plage. Pour le moment, la mission ne semblait pas impossible. Les surfers arrivent les uns après les autres. Russell Winter, Bernardo ‘Pigmeu’Miranda, Aritz Aranburu et Luke Munro, les finalistes de Thurso n’en reviennent encore pas d’être là, dans le luxe et le décor de carte postale de l’hôtel. Ian Walsh, Ry Craike, Noi Kaulukukui et Hugo Savalli complètent la liste de surfers en partance pour la Mission. Le temps de faire connaissance et tout le monde se rend à la Marina, impatient d’embarquer et de prendre la mer. Tout le monde est bouche bée en voyant enfin le bateau. Notre bateau ? Difficile à croire. On s’attend à chaque instant à voir débarquer un bus de touristes américains fortunés, et les voir monter sur le bateau à notre place ! Mais nous ? ! Sur ce bateau ? Il y a erreur. Pas grave, on va faire ce qu’il faut pour remplir la Mission. Moyennant quelques efforts d’adaptation… Le lendemain, le réveil (6 heures !) se passe en plein lagon et sous un ciel de cinéma. Les nuages effilochés rougis par les premiers rayons de soleil annoncent une journée magnifique. Les speed boats chargent leur cargaison de boards, de surfers et de photographes. La mise en route est déjà rodée. Plus ou moins consciemment, une hiérarchie s’installe ; fini les errances du premier jour. La Mission est vraiment lancée. La tension monte entre les surfers. Elle devient de plus en plus palpable (et encore, on était au pic à batailler avec eux pour se placer) et atteint son paroxysme lors du débriefing vidéo et du jugement. Partis avec l’idée d’un format volontairement flou, pour se laisser la possibilité d‘évoluer, les organisateurs dont Matt Wilson doivent se rendre à l’évidence. La formule (les surfers se jugent eux-mêmes et classent les prestations de 1 à 8 pour chaque journée, le vainqueur au général remportant le pactole) demande à être revue. Et là, le constat est rapide : retour dans la vraie vie. On a beau être au Paradis… Les surfers sont d’accord au moins sur un point : pas d’accord (sic !) pour que la totalité du prize money ou presque (à l’origine, il est prévu que le second n’empoche que 5 000 $ contre 25 000 pour le premier) ne se retrouve dans les poches du seul vainqueur. Histoire de ne pas avoir fait le voyage pour rien, ils ne veulent pas prendre le risque de tout miser sur la première place, une première place à laquelle tous ne peuvent pas prétendre. O’Neill en la RUSSEL WINTER PASSE À UN CHEVEU DE LA VICTOIRE… ET PERD 17 000 $ AU PASSAGE. DIRE QU’IL AVAIT LES NERFS SERAIT UN EUPHÉMISME… MAIS MIS À PART CE « DÉTAIL «, IL SE SOUVEINDRA TOUTE SA VIE DE SON PREMIER BOAT TRIP ! personne de Bernhard Ritzer, l’instigateur de cette compéte pas comme les autres, trouve rapidement la solution et détend tout le monde en rallongeant le prize money de 10 000 $. Une discussion saine en fait, qui a permis à chacun de se mettre un peu moins la pression. Et de se reconcentrer sur la mission et son côté freesurf. La semaine se déroule sur le même format. Chekup et prise decision à 6 heures du mat, 7 heures les speed boats emmènent les surfers et les photographes pour une première session, 11 heures retour au bateau pour le repas (de luxe), 14 heures, re-départ en speed boat, 18 heures retour au bateau à la nuit tombante. La semaine se passe… De passe en passe. Celle de Teahupoo bien sûr, mais aussi Big Pass, Little Pass, Vairao Pass, Chaque jour, une nouvelle vague sert d’arène à la Mission. Avec une constante : un accueil exceptionnel de la part des locaux (la présence de Raimana et d’Arsène n’y était sans doute pas étrangère) ! Ry Craike, habitué à l’âpreté des lineup australiens, n’en revient toujours pas : « he man, tu te rends compte, les locaux avaient le sourire, ils nous ont tous dit bonjour et ils nous ont laissé autant de vagues qu’on voulait ! Incroyable, nulle part ailleurs dans le monde je n’ai connu ça ! C’est le paradis ici ! » Eh oui, c’était le Paradis, mais ça n’a duré qu’une semaine. Et à la fin, il fallait bien un vainqueur, et c’est Ian Walsh qui s’impose, devant l’incroyable Russell Winter, qu’on aurait volontiers déclaré vainqueur. Mais au final, il s’agissait bien d’une compéte, avec son jugement, ses erreurs… Des erreurs qui pourront sans aucun doute un jour faire progresser le format actuel des contests. Et rien que pour ça, c’est Mission accomplie mon colonel ! En attendant de revenir améliorer encore et encore la formule. Par exemple, l’année prochaine aux Tuamotu pour le O’Neill Mission 2, le retour ! BILL MORRIS/O’NEILL 3. LM. LE NEWS GRATUIT DU SURF• NUMÉRO # 5 6 V. 3L.M 9



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