22 R A S T A F O R R I D E Pieds nus, pull en chanvre et short recyclé, on pourrait presque le prendre pour un prophète. D’a illeurs, tous ceux qui ont rencontré Dave Rastovich le savent, ce gars rayonne d’une énergie positive. Leader du mouvement freeride, c’est également un acti v i ste engagé qui n’hésite pas à aller au carton. Ne rien faire comme tout le monde c’est parfois essayer de changer les choses, Rasta way ! LAURENT MOLITOR Rasta dans sa maison de Brunswick Heads (NSW, Australie). À ses côtés un vrai surfboard écolo, entièrement réalisé en bois. Preuve que l’alternative aux mousses polyuréthane est envisageable. On te voit souvent surfer des barrels de fou sur des fish tout petits, quel est l’intérêt ? C’est vraiment mieux ? J’ai une approche du fish assez spéciale. D’abord, je ne surfe jamais un fish dans 30cm on shore, j’ai horreur de ça. Quand c’est petit, je préfère mon super fish de 9 pieds, qui ressemble plus à un longboard. Par contre j’ai développé des planches spéciales pour surfer les tubes entre six et huit pieds. J’utilise alors des twin fins nouvelle génération, j’ai l’impression de voler sur l’eau avec ça. Twin fin et pas fish ? Oui, c’est un point important à préciser. Le fish est un design très précis, si on le change ce n’est plus un fish que l’on surfe. La forme du tail, des ailerons et l’épaisseur sont les éléments principaux qu’on ne doit pas changer. Moi je surfe des twin fins, c’est-à-dire des planches à deux ailerons, qui n’ont pas grand chose à voir avec le fish traditionnel. Elles ressemblent beaucoup à des short boards classiques, sauf qu’il y a un aileron en moins. Tu développes toujours tes planches avec Dick Van Straalen en Australie ? Pour les twin fins, je travaille plus avec Akila Aipa à Hawaii. C’est intéressant, par ce qu’il mixe les templates fait pour Dane Kealoha par son père (Ben Aipa), avec des designs d’aujourd’hui. En résumé, ça me permet de surfer de twin fins haute performance qui héritent d’une histoire énorme, puisque ça fait trente ou quarante ans qu’ils travaillent dessus ! Le flow de ces planches est vraiment incroyable. Tu fais attention aux matériaux qui entrent dans la fabrication de tes planches ? J’essaye beaucoup de nouvelles choses. Il y a pas mal de gens qui arrivent avec des nouvelles matières. En ce moment, je teste des pains de mousse faits à base de soja. Le but étant de trouver un moyen de réduire l’impact de la fabrication des planches sur l’environnement. J’ai aussi une planche totalement en bois qui marche très bien. Avec celle-là il y a zéro impact ! STÉPHANE ROBIN Propos recueillis par Steph Robin |