54 REPORTAGE IMMOBILIER HLM : des abus pas très modérés ! Combines, magouilles et passe-droits, en dépit des promesses des politiques, la sélection des candidats aux logements sociaux est toujours aussi opaque. Selon l’Insee, 1,2 million de familles, dont 500.000 en très grande difficulté, attendent une HLM (habitation à loyer modéré), alors que bon nombre de ces logements sociaux sont « attribués » et occupés par des élus et des « copains ». Surtout, le temps d’attente pour l’attribution d’une HLM avoisine les 2 ans dans les grandes métropoles… et 8 ans en Île-de-France ! Pour gérer ces 4,3 millions de logements à loyer réduit, pas moins de 755 organismes ! On ne construit pas assez ! Pour loger tout le monde, il faudrait Conditions d’accès à une HLM fixées par la loi Les conditions d’accès fixées par la loi sont la citoyenneté française ou, pour les personnes étrangères, un titre de séjour régulier, des conditions de ressources et l’obligation de ne pas être propriétaire d’un logement adapté à ses besoins. Par ailleurs, 5 publics sont définis STOP ARNAQUES - OCTOBRE - NOVEMBRE 2015 comme prioritaires : les personnes en situation de handicap, les mal-logés et/ou défavorisés, les personnes hébergées temporairement, les personnes mal logées reprenant une activité après une période de chômage de longue durée, les victimes de violence conjugale. Depuis 2007, le dispositif DALO (Droit au logement opposable) fixe à l’État une obligation de résultat en matière de logement. Ces demandeurs sont considérés comme « ultraprioritaires » et les organismes doivent impérativement loger les candidats désignés par les préfets. construire 150.000 nouveaux logements par an. Or, en 2014, les organismes HLM ont fait sortir de terre 85.000 logements… et détruit 17.000. Faites le compte ! Et pas question pour les sociétés d’économie mixtes (public/privé) de pallier le manque puisque les subventions de l’État, sans lesquelles les comptes d’une HLM ne sont pas équilibrés, ont été réduites de 40% depuis 2008, passant de 800 millions d’euros en 2008 à moins de 450 en 2014. Enfin, crise oblige, le taux de rotation, c’est-à-dire le nombre d’appartements libérés par leurs locataires, est tombé au-dessous de 10%, un chiffre bien insuffisant pour permettre de loger les nouveaux demandeurs. Des abus réguliers En avril dernier, la Cour des comptes a dénoncé des abus en Île-de-France, constatant que près de la moitié des locataires de logements sociaux (47%), |