Françafrique Jacques Chirac et Omar Bongo en 1975, à Matignon. 96 - SPECIAL ENQUETES N°4 > L’affaire Elf L’« affaire Elf » quant à elle éclate en 1994 sous la conduite de la juge d’instruction Eva Joly qui ouvre une information judiciaire contre X pour abus de biens sociaux. A l’origine de l’affaire : le versement jugé douteux par la compagnie pétrolière de 787 millions de francs en faveur du groupe Bidermann, une entreprise de prêt-àporter. Ce n’est que le début d’une vaste enquête aux multiples ramifications et acteurs (politiques et grands patrons) débouchant sur un immense réseau de corruption. On y croise Maurice Bidermanndonc, Loïk Le Floch-Prigent, PDG d’Elf-Aquitaine de 1989 à 1993, André Tarallo, le PDG d’Elf-Gabon, Alfred Sirven ou encore Roland Dumas et Christine Deviers-Joncourt. Durant la période de présidence de Loïk Le Floch-Prigent, plus de trois cents millions d’euros L’homme d’affaires André Guelfi (G) patientent, le 6 octobre 2004 dans la salle d’audience de la 9 e cour d’appel de Paris, avant de comparaître lors du procès en appel de l’affaire Elf. auraient été ainsi détournés, au moyen de multiples manœuvres frauduleuses aboutissant à la condamnation des deux PDG et à la relaxe de Roland Dumas ; Alfred Sirven décédant d’un malaise cardiaque en 2005. > L’Angolagate A l’instar de celui de Jacques Foccart, le nom de Jean-Christophe Mitterrand est indissociable du dossier de la « Françafrique ». Alors que l’Angola, ancienne colonie portugaise vit les heures sombres d’une guerre civile opposant le parti du président élu, le MPLA de José Eduardo Dos Santos, à l’Unita de Jonas Savimbi, son chef d’Etat fait appel à la France pour une vente d’armes. La France, par les voix de François Léotard (alors ministre de la Défense) et de Charles Pasqua (ministre de l’Intérieur), tous deux au gouvernement d’Edouard Balladur, lui oppose une fin de non-recevoir : on ne peut livrer d’armes à un pays en guerre. C’est alors qu’intervient Jean- Christophe Mitterrand, ancien responsable de la cellule Afrique de l’Elysée et fils de François Mitterrand, dans la mise en place d’une diplomatie souterraine. Il se charge de mettre en relation le président angolais et l’homme d’affaires Pierre Falcone, proche de Jean-Charles Marchiani et de Charles Pasqua. L’affaire est conclue et porte sur la livraison d’armes pour un montant de quatre milliards de dollars par l’intermédiaire de la société Brenco, dont M. Falcone est le président et Arcadi Gaydamak, un homme d’affaires russe. Le procès du trafic d’armes vers l’Angola entre 1993 et 1998 se soldera par les condamnations de Jean-Charles Marchiani et Charles Pasqua, ainsi que Jean- Christophe Mitterrand. La Juge Eva Joly face à l’affaire Elf. |