Cas concret 8/I Un gros travail de cohésion peut être adopté par l’ensemble du dispositif pour lutter plus efficacement contre les snipers comme le rappelle le colonel Michel Goya : « Nous adoptons un réseau radio commun, et je demande que les sentinelles signalent le plus précisément possible les agressions. Les personnels du bataillon reçoivent la consigne de transmettre tout renseignement à la garde. Mais nous nous heurtons à un nouveau problème : les désignations d’objectifs par radio, en ambiance de stress, sont des plus imprécises. Il nous faut plusieurs minutes pour comprendre ce que nous annoncent les sentinelles et identifier à peu près d’où viennent les tirs. Il faut donc trouver un moyen de supprimer ces distorsions. Je fais alors appel à un bon dessinateur et lui demande de dessiner tous les alentours du bâtiment de Skanderja, à la fenêtre près. Chaque bâtiment est baptisé d’un prénom, et chaque fenêtre reçoit un numéro. Je prends un télémètre laser et calcule les distances de tous les bâtiments environnants. Le croquis est Sur Sniper avenue, les Français du bataillon d’infanterie n°4 protègent la population civile des snipers en accompagnant les passants avec un VAB (véhicule de l’avant blindé). Xavier Pellizzari. ECPAD. La surveillance des zones les plus convoitées par l’ennemi est renforcée. Il s’agit souvent de secteurs propices aux embuscades et au camouflage. Les horaires des tirs et le calibre utilisé sont également étudiés pour connaître au maximum les possibilités de l’ennemi. Des tendances sont donc dégagées : les tirs sont plus intenses pendant la nuit et pendant les heures de repas. Enfin, la protection des éléments français repose sur l’utilisation de containers entourant les zones de vie et l’installation d’écrans comme des bâches en plastique de part et d’autre des rues, le tout renforcé par des patrouilles nocturnes. ensuite photocopié en de multiples exemplaires et largement distribués, avec une version réduite pour les sentinelles. » Panneau d’avertissement « Attention snipers » dans une rue de Sarajevo en 1994. Photo Dominique Viola. ECPAD. L’armement est sans cesse en adaptation. Les Français disposent d’armes plus sophistiquées et plus puissantes comme le fusil américain Mac Millan calibré en 12.7 millimètres avec une précision jusqu’à 1000 mètres de distance, capable de percer les murs ou encore le véhicule de l’avant blindé (VAB) équipé d’un canon de 20 millimètres. Comme le souligne le colonel Michel Goya, les tactiques les plus simples, à l’image de la lutte anti-snipers appliquée à Sarajevo en 1993, sont souvent les plus longues à mettre en place et à optimiser. |