Soldats de France n°11 jan/fév 2019
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Chronique BD Dans ces conditions, la manœuvre « est devenue inopérante en opération lente, prévisible par l’ennemi retranché sur des positions fortes » (Général Dominique Muller, président de l’association Le mémorial du Linge), confortant l’adage « qui tient les hauts, tient les bas ». Le 15 octobre 1915, les assauts ont cessé et le Linge n’est plus qu’un « point de friction classé ». Des spécialistes ont également souligné que le col, trop excentré et isolé, n’aurait permis d’atteindre, de toute façon, que partiellement l’objectif fixé. Quoi qu’il en soit, le trait détaillé, rehaussé à l’aquarelle, rend parfaitement compte de l’ambiance d’un engagement total et sans esprit de recul. Dans ce « tombeau des chasseurs », avec jusqu’à 80% de pertes, des Français sacrifieront leur vie pour tenter péniblement de prendre pied de manière durable. Face au déluge d’artillerie déployée, l’un des plus importants du front alsacien, tout n’est qu’« éruption de volcans, avalanche infernale de poudre, de métal, écrasement, destruction, cyclone diabolique, vision d’halluciné » (témoignage de Ferdinand Belmont, capitaine au 11 e BCA). Le peu d’abris, l’usage d’armes artisanales ou encore le recours au gaz, transforment le combat en une « guerre de loups » où l’instinct seul permet de survivre. Travail mené à partir d’un des rares documents photographiques d’époque pour une vignette de la page 28. 26 Extraits des pages 61, 31 et 39. Éditions Pierre de Taillac.
Tradition La saga des insignes de promotion de Saint-Cyr 27 Lieutenant-colonel Rémi Scarpa La Grande Guerre a façonné l’armée française dans bien des domaines  : doctrine, équipement, organisation des états-majors... Elle a également donné naissance à des symboles et pratiques qui structurent encore aujourd’hui la vie des unités. Ainsi en est-il des insignes métalliques. Leur naissance est liée à plusieurs facteurs. L’adoption du bleu horizon entraîne le besoin de se différencier autrement pour les unités à forte identité. L’apparition des marques peintes au pochoir sur les véhicules des sections de transports militaires est, en outre, liée à une volonté d’identification visuelle. C’est dans une anarchie des plus totales qu’apparaissent dans les années 1920, les premiers insignes métalliques dans l’armée française, avant que le ministère de la Guerre ne publie en 1937, une décision entérinant leur l'existence, en soumettant leur approbation au commandement. Élèves de l’ESM avec le célèbre casoar et ses fameuses plumes de coq rouges et blanches. Source  : www.defense.gouv.fr Insigne de la promotion du Roi Alexandre 1er de Yougoslavie. Collection particulière. Dans ce contexte, en 1935, va débuter pour l’école spéciale militaire de Saint-Cyr, la saga des insignes distinctifs de promotion. La promotion du Roi Alexandre I er (1934-1936) reçoit en effet la visite du gouvernement yougoslave. Il s’agit alors de commémorer le triste anniversaire de l’assassinat du souverain, tombé sous les balles de partisans Oustachis à Marseille aux côtés de Louis Barthou, ministre des affaires étrangères. Ainsi, lors du Triomphe de la promotion en juillet, un détachement de cadets serbes décide de remettre à chaque Saint-cyrien un insigne souvenir du roi Alexandre I er, symbolisant l’amitié franco-serbe. S’il n’est pas possible de considérer cette broche comme un véritable insigne de promotion, elle est cependant un point de départ évident dont les bazars de la promotion Maréchal Lyautey vont s’inspirer l’année suivante, inaugurant la série des insignes de promotion alors même que le commandement officialisait cette pratique dans les corps de troupe. L’usage n’est pas encore définitif. La promotion suivante, du Soldat inconnu, n’aura pas d’insigne, celui de la promotion La Marne et Verdun, est fabriqué alors qu’éclate la Seconde Guerre mondiale. Pour autant, l’insigne verra le jour dans les années 1950, une fois la tourmente passée. La conception des insignes est alors peu codifiée et les élèves, avec bon goût et sobriété, cherchent à y faire figurer de façon visible le parcours de l’officier illustre dont ils portent le nom. Ainsi, le Maréchal Lyautey est-il évoqué sur cet insigne à la fois par la présence d’un bâton de Maréchal, de l’étoile chérifienne du Maroc et d’un croissant portant le vers de Shelley dont Lyautey avait fait sa devise  : « la joie de l’âme est dans l’action ». Insigne de la promotion Maréchal Lyautey. Collection particulière. Insigne promotion Veille au Drapeau. Collection particulière.



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