Chronique BD Dans ces conditions, la manœuvre « est devenue inopérante en opération lente, prévisible par l’ennemi retranché sur des positions fortes » (Général Dominique Muller, président de l’association Le mémorial du Linge), confortant l’adage « qui tient les hauts, tient les bas ». Le 15 octobre 1915, les assauts ont cessé et le Linge n’est plus qu’un « point de friction classé ». Des spécialistes ont également souligné que le col, trop excentré et isolé, n’aurait permis d’atteindre, de toute façon, que partiellement l’objectif fixé. Quoi qu’il en soit, le trait détaillé, rehaussé à l’aquarelle, rend parfaitement compte de l’ambiance d’un engagement total et sans esprit de recul. Dans ce « tombeau des chasseurs », avec jusqu’à 80% de pertes, des Français sacrifieront leur vie pour tenter péniblement de prendre pied de manière durable. Face au déluge d’artillerie déployée, l’un des plus importants du front alsacien, tout n’est qu’« éruption de volcans, avalanche infernale de poudre, de métal, écrasement, destruction, cyclone diabolique, vision d’halluciné » (témoignage de Ferdinand Belmont, capitaine au 11 e BCA). Le peu d’abris, l’usage d’armes artisanales ou encore le recours au gaz, transforment le combat en une « guerre de loups » où l’instinct seul permet de survivre. Travail mené à partir d’un des rares documents photographiques d’époque pour une vignette de la page 28. 26 Extraits des pages 61, 31 et 39. Éditions Pierre de Taillac. |