Equipement Les sections d’éclaireurs skieurs (SES) français de 1944 présentent, dans les Alpes, un aspect hétérogène, en particulier pour ce qui ressort de leurs équipements. Cette panoplie de matériels individuels très large s’explique par les disparités d’origine des forces et par le « grand mélange » des dotations dans des armées françaises largement amalgamées - et constamment réarticulées - à cette période charnière. Photo de l'entraînement d'une SES à la fin de la guerre. Collection Laurent Demouzon. Les soldats, en béret alpin réglementaire ou fantaisie (avec cor de chasse jonquille) sont plutôt bien équipés : ils portent en tenue de combat la parka blanche (la windjacke en toile à voile) comprenant une cagoule longue en tissu imperméable caoutchouté avec col zippé ou lacé (deux versions), sur laquelle viennent s’ajuster les équipements cuir modèle 1935/37 avec bretelles de suspension soutenant les cartouchières modèle 37, et bien entendu le sac de montagne modèle 1940 avec contre-sanglons cuir pour une meilleure répartition de la charge dorsale. Le bas du corps est bien protégé par le pantalon modèle 38 surnommé « golf », en drap gris de fer foncé pour les chasseurs avec ou sans passepoil jaune (fantaisie) ou kaki pour les RIA. Commandant Julien Monange Les éclaireurs skieurs dans les Alpes (1944-1945) Les SES les plus aguerries appartiennent, dans les mois qui suivent la libération, à la 4 e division marocaine de montagne (DMM), à la 2 e division d’infanterie marocaine, ou encore à la 1 re division alpine (future 27 e division alpine) en formation. On retrouve, dans ces grandes unités de montagne, des bataillons de chasseurs alpins (BCA), et des régiments d’infanterie alpine (RIA), accompagnés de leurs appuis et soutiens. Les SES de ces régiments, composés de soldats « frontaliers », c’est-à-dire montagnards ou d’indigènes bien entraînés, ont principalement vocation à être engagées dans des missions de reconnaissance de points ou de zones d’accès difficile dans un massif alpin encore sous la menace, loin d’être résiduelle, des troupes de montagne allemandes ou des alpini de la république sociale (fasciste) italienne. Photo d'une SES du 6 e BCA à Valloire en mars 1945. Collection Laurent Demouzon. Pour les patrouilles par grand froid, une salopette blanche de skieur en toile de coton imperméable complète l’ensemble formé avec les bas de laine « ski », là encore bleus ou kakis en fonction du corps, et surtout les fameux brodequins de montagne modèle 1940 à bouts carrés, servant aussi bien de chaussure de marche que de chaussure de ski et dotés d’un cloutage renforcé appelé « à ailes de mouche ». 10 |