T E S T S Alban Wyniecki et Christian Huyghes dans le laboratoire Salomon à Rumilly Les tests qui n’ont pas pu être réalisés Parce que leur réalisation est synonyme de destruction ou parce que les caractéristiques propres à nos tests ne les permettaient pas, nous n’avons pas pu soumettre les skis à différents tests habituellement réalisés pour les skis produits par les marques.• test de finitions : on mesure précisement les finitions, on fait ensuite des premiers essais sur neige avec iso-finition (c’està-dire avec exactement la même préparation et la même finition), puis on mesure à nouveau les finitions. Enfin, on repart sur des essais neige avec iso-finition. On teste donc le vieillissement des carres et de la semelle.• test de résistance des carres : un genre de masse vient percuter le ski, reproduisant un impact de caillou sur la carre pendant la ride.• test de la spatule qui tape : le ski est maintenu au niveau du patin et un appareil tire la spatule jusqu’à un certain point puis la laisse repartir et taper contre une plaque de capteurs qui récupèrent les informations sur le choc. Le test est répété à différents niveaux et la spatule est souvent abîmée ou cassée. Et quelques autres du même type. 86\S K I L A B O\LE NEWS GRATUIT DU MATOS SKI NUMERO 1 0 e = MsKi 2, le CôTé sCienTifique des TesTs Ce sont Christian Huyghes et Nicolas Gache, de la Recherche et Développement des skis de course Salomon, qui nous ont accompagné au cours de ces essais, ainsi qu’Alban Wyniecki, éudiant à l’Ecole Normale Supérieure de Cachan. En simplifiant leur discours scientifique, il existe deux types de tests à faire sur des skis : des tests statiques et des tests dynamiques, les réactions à ces deux types d’essais n’étant pas forcément liées. « Le test statique est un test de résistance, on 1I appuie sur le ski et on voit comment il réagit », nous simplifie Alban. « Ça permet de comprendre la construction de chaque ski et éventuellement de voir les défauts de construction. » • le test de souplesse en flexion : Le ski est maintenu en deux points et l’on mesure la flexion entre ces deux points en mettant en route une masse qui appuie progressivement sur le ski. On mesure ainsi la déformation verticale du ski, sa souplesse. On fait ce test sur trois parties du ski : le talon, le patin et la spatule.• le test de torsion : Le ski est maintenu par une presse au niveau du patin et la spatule est introduite dans un outil spécifique. On met une masse sur un bras de levier et l’on mesure l’angle de déformation du ski. On dispose ainsi la masse à différents niveaux du levier et on mesure les différents angles. 2I « Le test dynamique est plus complexe. On fait un genre de modélisation informatique du ski et l’on analyse son comportement selon des chocs », poursuit Alban. Ces tests-là ont été réalisés au sein de l’ENS Cachan, leurs machines étant particulièrement performantes pour les études sur les vibrations.• mesure par marteau de chocs : On frappe le ski avec un petit marteau à des endroits bien précis. Ces chocs excitent des fréquences que l’on mesure avec un capteur. Selon le ski, et selon sa construction, les fréquences vont varier, et donc le ski va réagir différement verticalement. On en tire ensuite des tableaux de données et en faisant quelques calculs mathématiques savants tirés d’expériences existant dans d’autres domaines, on en tire les fréquences propres. C’est-à-dire quand le ski réagit beaucoup trop fortement, pas comme il le devrait (on a tous l’image du pont s’effondrant en vaguelettes sous les camions, ici, c’est pareil pour le ski). Ces fréquences permettent au final d’en tirer des indicateurs de vieillissement. Auparavant, il aura fallu faire des mesures précises des skis. Le ski est parfaitement plaqué sur un socle afin de perdre tout son cambre, puis on passe un appareil qui pesure l’épaisseur du ski à tous les niveaux. Et on refait exactement la même chose sur une autre machine qui, elle, mesure les lignes de cotes. |