T E N D A N C E S sOus Le signe de LA fAciLité Une année 2008 incontestablement marquée par l’apparition du cambre inversé, ou le ski à rocker. On n’avait pas vu d’innovation aussi importante depuis l’entrée en scène du parabolique, qui avait fait naître une nouvelle façon de skier avec un coupé beaucoup plus facile. Avec le rocker, c’est peut-être une révolution de la même ampleur qui est en train de voir le jour, avec ces palins qui rendent la poudreuse encore plus facile. De manière générale, on remarque que les skis freestyle tendent vers plus de polyvalence, que les skis femmes s’élargissent toujours pour plus de facilité en tout terrain, que les skis estampillés « racing » ne sont pas aussi exclusifs qu’on le pensait (sans aller jusqu’à dire qu’ils sont devenus faciles à skier, mais presque), que les fats (toujours aussi fat voire plus) sont plus maniables, plus polyvalents, bref, plus faciles à emmener partout. rAcing La nouveauté est dans la plaque Pas de FIS cette année dans les colonnes de Ski Labo. Pour une raison simple, les skis homologués FIS sont exclusifs, très typés. Chaque fabricant ou presque propose en plus des FIS une gamme de skis racing « clients », plus accessibles, plus faciles mais néanmoins très performants... Au menu des nouveautés, on note une nouvelle plaque chez Dynastar : divisée en deux parties reliées par une clé centrale qui améliore la transmission de l’énergie de l’avant vers l’arrière, ou encore la technologie « Flowflex » chez Fischer, un système coulissant qui permet au ski de fléchir sans apporter de contrainte ni de pression à la fixation. Des nouveaux systèmes qui apportent plus de facilité dans les conduites coupées. rAce cArve Le ski de racing pour tous La catégorie skicross de l’an dernier change de nom, mais pas tellement de contenu : si le mot n’est plus utilisé par certains fabricants, le comportement de ces skis reste, lui, le même. Issus des géométries des skis de géant, ces skis sont en quelque sorte des polyvalents piste survitaminés, avec une grosse dose de performance. Un comportement qui fait de cette catégorie la catégorie reine de la… location, preuve de la grande polyvalence de ces modèles. Néanmoins, certains fabricants proposent toujours des skis estampillés Skicross, à l’image d’un Crosstiger Carbon chez Völkl ou du Laser SC chez Stöckli. ALL mOuntAin PLus de 80 Ou mOins de 80 mm en PAtin Telle est la question Cette catégorie, qui convient à la grande majorité des skieurs, peut se définir comme la gamme reine des fabricants. Des skis polyvalents qui offrent plus de facilité en peuf tout en gardant une bonne dose de performance sur piste. Il faut pourtant bien distinguer deux options : les skis de moins de 80 et ceux de plus de 80 mm au patin. Les premiers ont un programme 60% piste, 40% hors-piste (mention spéciale pour le XW Tornado de Salomon), les seconds l’inverse. Pas difficile de trouver celui qui sera le plus adapté à votre pratique réelle. Une catégorie remplie de skis tous plus intéressants à skier les uns que les autres, avis à ceux qui cherchent une seule paire de skis pour tout rider, c’est là que vous trouverez votre pépite.freeride Open space À quelques détails près, la catégorie freeride est comme on l’a laissée la saison dernière. Une gamme de plus en plus étendue, puisque 2008 note la recrudescence de grande tailles dans ces skis, plus longs, et donc un peu plus exclusifs, avis aux excellents skieurs qui se plaignaient de ne pas trouver taille à leur ski. Dans le genre ski de freeride race, mention spéciale au Salomon Lab et ses 198 cm. À l’opposé de l’échelle de difficulté, on trouve des skis assez larges (dans les 100 mm en patin) et vraiment faciles à skier en toutes conditions, avec même une belle dose de polyvalence et d’efficacité sur piste (si si !), comme avec le Sugar Daddy chez Atomic ou encore le Watea 101 de Fischer. Un autre aspect important sur ce segment est le poids du ski, un point sur lequel les fabricants (pas tous, malheureusement) ont fait des efforts. Pour que les skis soient plus faciles à porter, plus qu’un détail pour ceux qui crapahutent dans les cailloux ou ceux qui souhaitent les monter en « touring ». fAt And Furious L’apparition du rocker (le nom emprunté au vocabulaire du surf pour désigner le cambre inversé du ski) ouvre une nouvelle porte dans le domaine de la glisse : la poudreuse pour tous, facilitée par ce nouveau shape, à découvrir chez K2 (Hell Bent), Salomon (le Rocker) et Armada (ARG). Les puristes diront que ce n’est plus du ski, on préfère dire que c’est une nouvelle façon de skier, un nouvel équilibre à trouver, pour bien sûr de nouvelles sensations. Et si la première impression est que ça ne marche que dans la peuf (ce qui est vrai sur le bébé d’Armada, qui en plus d’avoir un rocker, est également en lignes de cotes inversées, plus fat au patin qu’en spatule), ces skis qui n’en sont plus s’avèrent après test capables d’un zeste de polyvalence. « Un peu casse-gueule sur piste, mais ça se pilote quand même ». Et surtout ils marchent dans 10 cm de peuf et sont super faciles à manier, preuve que ces skis ne sont somme toute pas réservés qu’aux aficionados de l’héliski. Reste que sur piste vous aurez un peu l’air d’un con, mais une fois dans la pow pow, vous ne ferez que des jaloux ! freestyLe Le ski à tout faire, le switch en plus On le remarquait l’an dernier, les skis de freestyle étaient de plus en plus polyvalents : ils sortent du park sans problème, comme en témoignent le Kamasutra chez Movement et le Twin 79 du shop Ride Doctor. Mais la bonne nouvelle, c’est que les fabricants n’ont pas oublié de penser aux freestylers purs et durs, les énervés du kicker et du rail, ceux que vous ne croiserez qu’au park. Les skis freestyle sont aussi parmi les moins chers des catalogues des fabricants, avec des skis comme le Silencer de K2 à 349 euros, le Trouble Maker à 399 euros chez Dynastar… Pour une moyenne de prix de 475 euros. C’est du coup plus facile d’ouvrir le porte monnaie ! fsBc Fun fun fun Cette catégorie combine le comportement aérien, l’équilibre et la double spatule d’un ski freestyle, avec un caractère en poudreuse affirmé, grâce à une largeur en patin conséquente. Pas de grosses nouveautés dans ce domaine, les FSBC sont globalement réservés aux skieurs techniques (ne ride pas en switch dans la pow qui veut). On retrouve dans le comportement des FSBC la façon de skier des riders d’aujourd’hui : le plaisir avant tout, sans se poser de grandes questions philosophiques. femmes Chéri, j’ai élargi mes skis ! L’ajout d’une catégorie (piste) cette année dans Skilabo reflète bien les gammes femmes de plus en plus variées chez les fabricants. Pas moins de douze modèles estampillés girlie pour Dynastar, idem pour K2 et treize chez Rossignol. On trouve désormais de plus en plus de « vrais » skis de freeride, fats comme il faut. On n’atteint pas les largeurs démentielles des hommes (133 mm pour l’Aramada ARG), c’est aussi une question de gabarit, mais on note une volonté de la part des fabricants de combler ce vide. Sur les plus fats, on flirte avec les 100 mm au patin. Seuls les skis de FSBC n’ont pas encore de pendant chez les filles, à de rares exceptions près, tel le Black Magic de la seule marque 100% girls, Roxy. Un dernier mot : il y a plus de bons skis que jamais, il suffit de trouver le vôtre ! Et la neige ? Même si ça n’a pas été la meilleure année, il ne faut pas croire tout ce qui a pu être dit dans les grands médias, il y en a eu. En tout cas, nos skis à nous s’en souviennent encore. Allez, faites chauffer les semelles, choisissez vos armes et envoyez les pieds ! nOtes On the net Vous l’avez sûrement remarqué, pour des questions de facilité de lecture, nous n’avons pas mis les notes recueillies pour chaque ski, mais des étoiles en guise de curseurs, pour une vision plus globale. Que les plus pointilleux qui veulent tout savoir en détail se rassurent, l’intégralité des notes est disponible sur la version internet de nos tests, sur www.freepresse.com SKI LABO NUMERO 10\LE NEWS GRATUIT DU MATOS SKI\15