Insermle magazine 44 #41 Vie de l’insermMALADIES NEURODÉGÉNÉRATIVES Les centres d’excellence dynamisent la recherche translationnelle Le 18 octobre ouvrait le premier congrès des centres d’excellence sur les maladies neurodégénératives, créés en 2015 avec la volonté de construire une recherche collaborative au-delà des frontières et des disciplines. L’occasion de revenir sur la richesse de cette mesure phare du plan Maladies neurodégénératives 2014-2019 avec Étienne Hirsch, directeur de l’institut thématique multiorganismes Neurosciences d’Aviesan, qui pilote le volet recherche du plan. Pouvez-vous nous rappeler comment ces centres d’excellence ont vu le jour ? Dans le cadre de la mesure 62 du plan Maladies neurodégénératives, suite à un appel d’offre lancé en 2015, un jury 100% international et indépendant a selectionné 7 centres d’excellence (Montpellier, Toulouse, Bordeaux, Marseille, Grenoble, Lille et Paris) sur 12 candidatures. Ces centres intègrent tous les domaines de la recherche sur les maladies neurodégénératives, de la recherche fondamentale aux sciences sociales : recherche en neurobiologie, recherche translationnelle, recherche clinique, recherche sur les activités de Maladies rares ImmunAID, défi relevé ! Le projet européen ImmunAID, coordonné par l’Insermet mis en soins, recherche en épidémiologie. De plus, ils couvrent les trois principales maladies du plan : Alzheimer, Parkinson et la sclérose en plaques. Et, plus précisément, qu’elle est leur mission ? Ces centres ont pour objectif de renforcer la recherche translationnelle sur ces maladies et d’accélérer le transfert des connaissances et de technologies, en s’appuyant sur les incubateurs d’entreprises locaux et régionaux et sur les centres d’investigation clinique de l’Insermpour les essais cliniques. Ils visent aussi à renforcer la participation active des médecins à la recherche et s’impliquent dans l’enseignement, pour former les étudiants biologistes et médecins au monde économique et à la création d’entreprises. Ils ont enfin pour mission d’attirer des étudiants en mathématiques, physique, informatique ou encore sciences humaines et sociales vers la recherche sur les maladies neurodégénératives, afin de créer un pool d’experts pluridisciplinaires. Après trois années d’existence, quel bilan peut-on tirer ? Les synergies nouvellement créées entre les centres d’excellence permettent d’assurer œuvre en mai 2018, a pour objet l’identification de biomarqueurs destinés au diagnostic des maladies autoinflammatoires systémiques rares dont la caractéristique commune est la présence d’auto-anticorps dans le sérum sanguin, comme la polyarthrite rhumatoïde. Porté par un large consortium international qui réunit 24 partenaires répartis dans 12 pays, ImmunAID comprend des équipes de recherche clinique, biologique et d’ingénierie, des laboratoires de recherche académiques, des PME, des associations de patients ainsi que les infrastructures F-CRIN Inserm/Laurent Prat une masse critique de chercheurs capables de rivaliser avec les centres de recherche étrangers et ainsi d’offrir à la recherche française une forte visibilité à l’échelle internationale. Dans le cadre de la mesure 64 du plan, nos centres ont intégré en 2015 le réseau transnational des centres d’excellence sur les maladies neurodégénératives (réseau CoEN). Très concrètement, cette mesure a permis d’augmenter de manière très significative le nombre de projets coopératifs pilotés par des équipes françaises lors des appels à financement CoEN. Quelles sont les prochaines étapes pour ces centres d’excellence ? À l’issue du plan, fin 2019, il faudra réaliser leur évaluation et essayer de pérenniser le modèle. D’autant plus que le concept a plu aux décideurs politiques, puisqu’il a été repris dans le cadre de la stratégie nationale Autisme avec la création de centres d’excellence dédiés. Propos recueillis par YannCornillier et ECRIN. Ses résultats serviront à créer une nouvelle classification mais aussi des outils d’aide au diagnostic, et auront un impact majeur sur le parcours de soin des patients. Un projet ambitieux par sa thématique, sa complexité et son aspect novateur. M.-C. F. Étienne Hirsch neurobiologiste et directeur de l’institut thématique multiorganismes Neurosciences d’Aviesan |