Insermle magazine 34 #41 k L’idée du sport comme acteur de santé fait son chemin. de leur capacité d’endurance, des perturbations du métabolisme glucidique, et une absence de bénéfice de l’activité physique sur la glycémie. L’effet de l’exercice sur l’insulinorésistance impliquerait donc l’autophagie. Autre bénéfice : comme cela a été décrit dans les maladies cardiovasculaires, l’activité physique favorise la synthèse de nouveaux vaisseaux sanguins. « Cette vascularisation va permettre une meilleure répartition, au niveau des muscles, de l’insuline et du glucose, et donc une amélioration de leur métabolisation », explique Patrice Flore. Le diabète s’accompagne aussi de dysfonctionnements des mitochondries impliquées dans l’oxydation des lipides, des dysfonctionnements qui pourraient donc contribuer à l’insulinorésistance, « même si ce n’est pas encore formellement démontré », relativise le chercheur grenoblois. L’exercice active l’irisine, une hormone qui pourrait être impliquée dans l’augmentation du nombre de mitochondries. Or, même si l’activité physique améliore le fonctionnement des mitochondries chez les personnes non malades, ça ne semble pas être le cas chez les diabétiques. Cette limite chez les malades pourrait être due à la présence d’anomalies génétiques qui empêcheraient l’expression des facteurs stimulant le métabolisme mitochondrial. Autre phénomène intéressant, il existe une deuxième voie, indépendante de l’insuline, qui permet l’entrée du glucose dans les cellules. Or, elle est activée lors d’un exercice intense et persiste de 1 à 3 jours. Ce type d’activité permettrait donc d’atténuer les pics d’hyperglycémie qui ont tendance à se produire juste après les repas. Enfin, le diabète peut entraîner des complications notamment cardiovasculaires pour lesquelles les bienfaits de l’activité physique sont montrés depuis longtemps. Et il s’avère que ce qui est bénéfique pour le diabète – meilleure sensibilité à l’insuline, Alfa27/Adobe Stock « Cette vascularisation permettra une meilleure répartition, au niveau des muscles, de l’insuline et du glucose » grand angle oxydation des acides gras, contrôle de la glycémie, baisse de l’inflammation et du stress oxydatif – le serait aussi pour limiter la survenue de certains cancers comme celui du sein. Sport et cancer, des pistes à creuser Diminuer la masse grasse par l’activité physique entraîne notamment une baisse des taux d’estrogènes circulants qui, en trop grande quantité, sont impliqués dans certains cancers du sein. De plus, cette diminution serait renforcée par une augmentation des hormones stéroïdes androgènes et estrogènes (SHBG) qui fixent les hormones sexuelles. Par ailleurs, de nombreuses études ont évalué l’intérêt de l’activité physique une fois le cancer déclaré. Dans celui du sein, une étude montre une diminution de la leptine circulante, une hormone du tissu adipeux qui, en excès, favorise la cancérogénèse et les métastases. Dans le cancer du côlon, on observe une baisse du facteur de nécrose tumorale-α (TNFα), une cytokine qui favoriserait le développement tumoral et les métastases, accompagnée d’une 2C. He et al. Nature, 8 janvier 2012 ; doi : 10.1038/nature10758 2K. F. Petersen et al. N Engl J Med., 12 février 2004 ; doi : 10.1056/NEJMoa031314 2T. Kurdiova et al. J. Physiol., 14 mars 2014 ; doi : 10.1113/jphysiol.2013.264655 2Y. Z. Feng et al. Am J Physiol Cell Physiol., 1er avril 2015 ; doi : 10.1152/ajpcell.00314.2014 2A. Zorzano et al. Biochim Biophys Acta, juin-juillet 2010 ; doi : 10.1016/j.bbabio.2010.02.017 2C. O’Hagan et al. Sports Med., janvier 2013 ; doi : 10.1007/s40279-012-0004-y 2Bénéfices de l’activité physique pendant et après cancer. Des connaissances scientifiques aux repères pratiques, INCa, coll. « États des lieux et des connaissances », mars 2017 |