12 SEBASTIEN PICOLLET/SAINTÉLYON2014 RENCONTRE } i au ravitaillement. Enfin, je suis suivi et soutenu par la team Asics qui est sur le bord de la route. Modifiez-vous votre entraînement pour cette course ? Oui et non ! Je travaille moins les dénivelés en fin de saison, notamment car cette course est roulante. J’insiste donc plus sur les entraînements de vitesse. J’essaie aussi de faire une ou deux sorties de nuit, d’environ une heure, une heure et demie. Pas plus longtemps car il ne faut pas se fatiguer avec une sortie longue de nuit. D’autant que, toute la saison, il y a beaucoup de départs très tôt le matin, ce qui fait que l’on court au moins une heure de nuit. Comment gérez-vous votre sommeil pour les courses longues, notamment celles qui se courent de nuit, pour être performant le jour J ? Je ne change rien du tout. Je suis un couche-tard, donc un départ à minuit ne me pose aucun souci. J’essaie, cependant, de dormir le plus possible afin de ne pas avoir de dette de sommeil. Ensuite, on n’est pas si fatigué sur la SaintéLyon. La course a une distance de 72 kilomètres, ce n’est donc pas un ultra. Auquel s’ajoute l’ambiance, les dix milles frontales qui illuminent la route..., tout cela apporte beaucoup d’adrénaline et d’excitation. En revanche, il vaut mieux éviter d’arriver sur la ligne de départ avec une dette de sommeil. Il faut bien se reposer avant la course. Et faire une sieste l’après-midi pour être frais le soir. 4F W L’AMBIANCE, LES DIX MILLES LAMPES FRONTALES QUI ILLUMINENT LA ROUTE..., TOUT CELA APPORTE BEAUCOUP D’ADRÉNALINE ET D’EXCITATION. santésportmagazine NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2015 11 Question alimentation, avez-vous un secret pour les courses de nuit ? Je ne change pas, non plus, mes habitudes. Je fais surtout plus attention à mon apport en calories car avec le froid, on perd plus de calories que dans une course d’été. Je prends donc une barre toutes les heures et j’ai ma gourde avec ma boisson énergétique. Et avec un départ à minuit, on peut prendre un bon dîner avant. Que trouve-t-on dans votre sac à dos pour la SaintéLyon ? Il y a beaucoup de ravitaillements sur la SaintéLyon, je prends donc un porte-bidon simple. Je m’habille en conséquence afin d’être bien couvert et de porter des vêtements réfléchissants comme la gamme Asics, Lite-Show. Dans une interview à Track&News, vous dites que vous avez gardé « des séquelles d’un grave accident à l’adolescence qui [vous] handicapent lorsque les conditions sont très humides et froides ». Quelle est cette blessure ? Lors de cet accident, je me suis brisé la jambe, de bas en haut. J’ai eu deux fractures : tibia-péroné et cartilages de la cheville. J’ai été bloqué deux ans sans sport alors que j’étais justement en sport-étude. J’ai repris, à mes 18 ans, par du vélo car je ne pouvais pas courir. À 30 ans, je me suis réellement remis à la course à pied. Vous parlez dans cette interview de douleur au tendon d’Achille. Est-ce cela ? Oui, dans la zone du tendon d’Achille. Ce dernier est constamment en tension à cause d’un blocage au niveau de la cheville. Mais la douleur n’est pas immédiate. Elle est croissante au fur et à mesure que je cours. Je n’ai pas eu de soucis sur mes participations à la SaintéLyon, malgré le froid. En revanche, lors des ultras, type Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB), la douleur se déclenche après 7-8 heures de course. Et elle devient insoutenable. Que vous ont dit les médecins sur cette douleur ? Je devais repasser une batterie d’examens mais je n’ai pas eu le temps. J’ai quelques explications : les tissus sont vraiment très abîmés, il y a un problème d’irrigation, il y a des calcifications osseuses, j’ai aussi une jambe plus courte, un centimètre de différence, donc il y a des tractions sur le tendon. Au niveau tissulaire et circulatoire, j’aurai toujours des séquelles. Mais je travaille dessus avec du vélo en plus de la course à pied. Je l’assouplis. Et aujourd’hui, j’arrive à courir des longues distances sans trop de difficulté. Avez-vous un objectif pour votre participation de cette année ? Au départ, j’avais en ligne de mire les championnats du monde. Mais j’ai été malade. J’ai donc l’envie de faire quelque chose sur la SaintéLyon, de donner le meilleur de moi-même. Cet événement est redevenu un objectif prioritaire cette année. |