32 Franck MURA brice faradji DE la boxe au Fitnessil n’y a qu’une corde à sauter Six fois Champion de France, vice-champion d’Europe en 2008, Champion du Monde WBF en 2005 et 2006, le boxeur Brice Faradji mène, à 34 ans, parallèlement à sa carrière de professionnel, une activité de professeur de fitness. Passionné par son sport, il a choisi de s’en inspirer pour créer le « Jump Fit », une discipline originale et ludique. Vous multipliez les activités et combattez toujours, comment vous préparez-vous avant un combat ? Vous savez, rares sont les boxeurs qui vivent de la boxe. Nous sommes bien obligés de concilier notre vie de boxeur avec une autre vie professionnelle. La journée d’un boxeur pro change en fonction de l’échéance qu’il a. Par exemple, avant un combat, nous avons une période de préparation de 5 semaines qui va crescendo. On se prépare en faisant des santésportmag.com f é v rier 2010 témoignage combats avec des sparringpartners qui simulent la boxe de notre futur adversaire. Puis, plus on approche de la compétition et plus l’effort est intense, plus on va affiner et faire du spécifique. La préparation est physique mais aussi mentale. La différence entre deux bons boxeurs, elle se fait là. Quand il n’y a pas d’échéance sportive, je m’entraîne toujours régulièrement. C’est important car cela permet d’avoir l’acquis pour ensuite pouvoir entrer dans une préparation d’un combat. Et la récupération ? Il y a deux types de récupération. La récupération totale quand vous ressentez une grande lassitude et le besoin de tout couper, et puis bien sûr la récupération active. Là, il s’agit de faire autre chose. Un boxeur peut faire du vélo, aller nager, faire de la marche, se détendre en allant au cinéma, se changer les idées. On récupère physiquement et psychologiquement. Vous blessez-vous souvent ? Non car je fais de plus en plus attention. J’ai en quelque sorte des « capteurs » qui me permettent d’être alerté et de lever le pied quand il est temps. Une blessure arrive souvent quand on est fatigué ou mal échauffé. Je prends le temps de m’échauffer 30 à 40 min et surtout j’écoute mon corps. Vous êtes professeur de Fitness et vous avez créé le Jump Fit, une discipline qui fait la part belle à la corde à sauter. Comment vous est venue cette idée ? Vers l’âge de 7-8 ans, j’ai fait de la danse, du breakdance, puis ensuite de la boxe Thaï et, vers 14 ans, de la boxe anglaise. Parallèlement à ma carrière de professionnel, j’ai donné des cours dans des maisons de quartier puis je suis arrivé au Club Med Gym. Là, j’ai eu l’idée de donner un cours de Fitness boxe et je l’ai rendue accessible en faisant un mix de la danse de mon enfance avec le style aérien très délié de ma boxe. Alors, en quoi consiste le Jump Fit et qu’apporte-t-il comme bienfaits ? C’est une discipline inspirée de l’entraînement des boxeurs. Elle alterne sur une musique au rythme soutenu des exercices de corde à sauter et de shadow boxing qui sont des enchaînements de mouvements de boxe effectués dans le vide. Et ce durant 8 rounds de 3 min, comme un vrai match de boxe ! C’est assez physique mais il existe 3 niveaux de pratique (débutant, intermédiaire et expert). Les bienfaits sont très nombreux, 15 min de corde à sauter équivalent à 45 min de course à pied. Vous renforcez votre ceinture abdominale, vos quadriceps, vos fessiers, votre coordination, votre souffle, votre dos, vos bras, vous développez votre endurance et votre résistance. C’est une activité très complète quand on sait bien sauter. Vous savez, la corde à sauter est le premier combat du boxeur, c’est un combat avec son propre corps, celui qui permet de le connaître. Nathalie Pradeau |