Héros des temps modernes, les trois d’Efterklang nous font à nouveau la surprise. Sublime. Associés au batteur finlandais Tatu Rönkkö, Casper Clausen et co. enflamment la sphère pop, on n’a nulle envie d’éteindre l’incendie. Inventif et bondissant, ‘ii’brandit tellement haut l’étendard de la musique made by Scandinavians qu’on deviendrait jaloux. Quelques échos de crooners plantés dans le coeur, une multitude d’envies électroniques envoyées dans les guiboles, pour un disque qui va compter au moment du bilan 2016. Non, peut-être. ON STAGE 08/04 More Music I Concert Gebouw, Bruges 09/04 Motel mozaique I Rotterdam (NL) Liima texte Fabrice Vanoverberg I photo Thomas M. Jauk Tatu et l’île fantastique J’adore ton bonnet jaune, mon rayon de soleil du jour. Casper Clausen : « Je suis content que ça illumine ta journée par ce temps maussade. C’est le genre de truc que tu portes quand tu sais que tu vas passer une bonne journée. » Comment Tatu et toi vous êtes-vous connus ? Casper : « En 2012, on cherchait un nouveau batteur pour Efterklang. Parmi la dizaine de personnes présentes lors de l’audition à Berlin, il y avait ce gars. Vu qu’il avait amené plein de bons biscuits, on l’a engagé (rires). Non, il est tout de suite sorti du lot. Je me souviens qu’il avait apporté une boîte à meuh et la connexion s’est faite naturellement. Il a joué deux ans avec nous dans Efterklang et après cette période, on se sentait prêts à faire un truc ensemble. » Quel a été le déclic ? Casper : « C’est l’invitation d’un festival en Finlande, dirigé par le violoniste Pekka Kuusisto et qui s’appelle Our Festival. Ce gars est un des meilleurs violonistes au monde, on l’a rencontré lors d’une de nos dates à St Jacques de Compostelle. Après le concert, il est venu nous voir et nous a proposé une résidence. Il voulait que nous composions de nouveaux morceaux pour son festival. Pour nous, c’était aussi le moment de faire quelque chose avec Tatu. En prime, c’était en Finlande, Tatu est finlandais et nous avons passé deux semaines dans une petite maison à Jyväskylä, à trois heures au nord d’Helsinki. » Dit comme ça, on dirait que c’est au milieu de nulle part... Casper : « Tatu ne dirait pas ça mais pour moi, c’était clairement au milieu de nulle part. » Tatu Rönkkö : « En fait, c’est une région avec plein de lacs et de forêts, où vivent plein de petits animaux, mais pas d’ours ou de rennes. Après la résidence, nous sommes redescendus près du lac Tuulasa où avait lieu le Our Festival, à une petite heure d’Helsinki. » 08 Casper : « C’est le lac où Sibelius et d’autres fondateurs de la culture musicale finlandaise vivaient et comme à son époque, il y a toute une série de petits concerts près du lac, dont le nôtre. Mais on y jouait aussi de la musique pour piano de Bach, Pekka s’est produit en compagnie de Samuli Kosminen, le batteur de múm... » Ça doit être un événement incontournable de l’été en Finlande. Tatu : « Oui mais c’est en même temps très intime et cosy. On y entend des collaborations qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Pekka est un gars super curieux, qui ne s’intéresse pas qu’au classique. C’était la première fois qu’il proposait une résidence et c’est tombé sur nous. J’ai appris qu’entre-temps, le système des résidences continue, c’est cool. Pour nous, ça a été comme ouvrir une boîte où nous avons trouvé toute une série d’influences. Non seulement musicales, mais aussi des rituels finlandais comme le sauna ou passer du temps dans la nature. Ce sont des trucs qui ont une influence sur toi, consciente ou non. » Casper : « Quatre chansons de l’album ont été créées là-bas. Le premier morceau ‘Your Heart’, ‘Trains In The Dark’, ‘Woods’et le dernier ‘Change Of Time’. ‘Woods’est un bon exemple. Quand nous arrivons dans un nouvel endroit, nous aimons capter des échantillons sonores du lieu. Nous sommes allés dans les bois enregistrer des sons de la nature et ces captations sont devenues les ingrédients principaux de la chanson. A chaque résidence que nous faisons, il y a des connections directes avec les sonorités de l’endroit. » Même si votre musique s’apparente plus à de la pop, le procédé rappelle étrangement la musique concrète. Tatu : « C’est très intéressant... » Casper : « Pourquoi ça te fait penser à ça ? » Tatu : « Un gars comme Pierre Schaeffer était un pionnier de la musique concrète. Il a été le premier à enregistrer des sons pour les utiliser dans des boucles, pour en faire |