, 42 Reflets de la Physique n°59 I Enseignement 2. L’effet Marguerite. Cette année fêtait la XXV e édition de la finale du concours des Olympiades de Physique France. Cette manifestation a été accueillie par l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA) de Toulouse, avec la participation du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de l’Université de Toulouse, les 2 et 3 février 2018, à l’invitation de la section de Toulouse de la Société Française de Physique et de la section académique de Toulouse de l’Union des Professeurs de Physique et de Chimie. Elle s’est ainsi inscrite dans le cadre de « Toulouse, capitale européenne de la Science 2018 ». Parrainée par Serge Reynaud, directeur de recherches au CNRS (Laboratoire Kastler Brossel, Paris), cette finale nationale a rassemblé les vingt-six équipes sélectionnées en France et dans les établissements français de l’étranger. En effet, pour la première fois, des équipes francophones de lycées étrangers (Vietnam) ont pu participer à la finale, grâce à l’implication de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). Parmi les projets retenus pour la finale nationale, nous présentons ici deux exemples couronnés d’un premier prix, pour le magnifique travail expérimental effectué par les équipes. Ces deux projets sont représentatifs de la démarche scientifique de haute qualité que l’on retrouve chez toutes les équipes présentes aux Olympiades nationales de Physique, montrant des élèves passionnés, curieux et inventifs. On rappelle que le jury favorise l’originalité et la rigueur de la démarche de recherche, le soin accordé aux réalisations expérimentales et à leur exploitation, la qualité de la présentation et des démonstrations effectuées, et l’implication de l’ensemble de l’équipe. 1. L’équipe de « l’opération Marguerite » en plein travail. Olympiades de Physique France : XXV e concours national Opération Marguerite Ce projet a été présenté par Laurie Azoulay, Stéphane Branly, Juliette Chavalle et Adrien Leroy (fig. 1), élèves du lycée Branly à Boulogne-sur-Mer, encadrés par leurs enseignants Olivier Buridant et Didier Soret, bien connus pour leur participation sans faille aux Olympiades de Physique France depuis des années. Après avoir reproduit les expériences de Benjamin Franklin (elles consistent à déposer un très petit volume d’huile sur une grande quantité d’eau et à observer l’étalement de l’huile) et de Marie Curie (on verse une goutte d’huile sur un mélange homogène d’eau et d’éthanol : elle flotte au milieu du mélange), l’équipe s’est interrogée sur l’origine des figures géométriques obtenues avec une goutte contenant de l’isopropanol et de l’eau déposée sur de l’huile, en fonction de différents paramètres. À partir d’une certaine concentration, il est possible de voir apparaître de très jolis motifs formés par « 1001 » gouttelettes : c’est l’effet Marangoni (voir l’article p.32). Les élèves ont étudié les conditions de formation et d’évolution de cette myriade de perles colorées en fonction du type de composants utilisés, du temps, de la concentration massique en isopropanol, de la vitesse d’évaporation de l’alcool, de la température, et de la tension superficielle qui semble avoir un rôle prépondérant. Ils ont enfin tenté de généraliser le phénomène observé en utilisant de l’élixir de Chartreuse, de l’alcool de menthe ou de l’eau de Cologne. Un suivi photographique de la trajectoire des gouttes, par combinaison d’images, fait apparaître des motifs évoquant des fleurs : anémones ou marguerites, selon l’imagination de chacun. L’eau de Cologne fut un beau prétexte pour s’intéresser à la physique des gouttes. Constituée d’éthanol à près de 80%, elle contient des esters dont les tensions superficielles permettent d’obtenir, sublimé, l’effet Marguerite (fig. 2). |