44 fiche maladie planète santé – mai 2015 - des conseils diététiques pour réduire et/ou stabiliser le poids ; - une psychothérapie, par exemple thérapie cognitivo-comportementale pour comprendre et traiter les troubles du comportement alimentaire ; - un programme d’exercices physiques et de physiothérapie ; - un traitement médicamenteux. Médicaments Aujourd’hui, seul l’orlistat (Xenical) est autorisé comme traitement de l’obésité, en Europe du moins. Il est utilisé en association à un traitement conservateur, en particulier une prise en charge diététique visant à réduire l’apport en graisses, lorsque le taux de graisse corporelle du patient est important (IMC > 30 kg/m²). Son principe actif réduit l’absorption des lipides au niveau de l’intestin. Les effets indésirables – selles huileuses et flatulences – surviennent surtout en cas d’alimentation trop grasse, ce qui peut inciter le patient à manger moins gras, mais ils sont aussi responsables de nombreuses interruptions de traitement. De nombreux autres médicaments (avec plus ou moins de succès) sont utilisés aux USA notamment pour traiter l’obésité. Traitement chirurgical Les diverses techniques de chirurgie bariatrique ont pour résultat de réduire la quantité de nourriture que l’on peut ingérer et/ou l’absorption des aliments, et agissent de ce fait sur le métabolisme. Le choix de l’intervention adéquate dépend, entre autres, de l’IMC du patient, de son âge, de la répartition de la masse graisseuse, de la présence de maladies associées, de sa maturité psychoaffective ainsi que de ses attentes et de ses préférences. L’efficacité de la chirurgie bariatrique est reconnue en ce qui concerne la perte de poids, la diminution ou la disparition des comorbidités et une augmentation de l’espérance de vie. Le patient peut bénéficier d’une telle intervention, remboursée par l’assurance-maladie de base, en cas d’obésité de classe II ou III selon l’OMS (IMC > 35 kg/m 2), et après l’échec d’un traitement médical pendant au moins deux ans. La bonne préparation du patient et sa motivation sont en effet essentielles pour la réussite à long terme de l’intervention. Trois techniques sont aujourd’hui majoritairement employées : → Le court-circuit gastrique ou by-pass gastrique : C’est actuellement la méthode de référence. Elle consiste à réduire la capacité de l’estomac et à le relier au jéjunum (une partie de l’intestin grêle) pour limiter l’absorption des nutriments par l’intestin grêle. Le court-circuit permet une plus grande perte de poids, durable, et un meilleur contrôle des maladies liées à l’obésité que la gastrectomie en manchon. → La gastrectomie en manchon ou sleevegastrectomy : relativement simple, cette chirurgie restrictive irréversible est toujours plus répandue, notamment dans les pays où se pratique un grand nombre d’interventions gastriques. Elle consiste à ôter la majeure partie de l’estomac pour ne laisser en place qu’un tube étroit (manchon) réduisant la quantité d’aliments qu’on peut avaler. On manque toutefois de recul sur son efficacité, les risques et complications à long terme. Cette technique peut en revanche être indiquée chez des patients à haut risque ou souffrant d’obésité extrême (IMC > 60 kg/m 2), vu qu’elle peut être réalisée plus rapidement qu’un by-pass gastrique. → Le cerclage gastrique ajustable (anneau gastrique) : Un anneau ajustable est posé autour de l’estomac et réduit la quantité d’aliments que l’on peut ingérer sur un laps de temps donné. Cette technique réversible est associée à des complications fréquentes et peut nécessiter une nouvelle intervention chirurgicale. Pour ces raisons, elle n’est plus recommandée. Chirurgie plastique Après une prise en charge conservatrice ou chirurgicale, une intervention est généralement nécessaire pour diminuer l’excès de peau dû à la perte massive de poids. Cela pour des raisons esthétiques, médicales et de bien-être : les profonds plis de peau excédentaire, disgracieux, peuvent aussi provoquer des dermatites à répétition ou rendre certains gestes pénibles (par exemple difficultés à s’habiller avec une sorte de tablier de peau de 20 à 30 cm de longueur au niveau du ventre). En Suisse la chirurgie réparatrice est prise en charge par l’assurance-maladie seulement si l’excès de peau cause des problèmes de santé, comme des abcès ou des infections cutanées (25% des cas). Evolution et complications Sans un suivi médical, et en l’absence de changement des habitudes alimentaires et du mode de vie sur le long terme, la personne obèse risque fortement de développer diverses maladies graves, potentiellement mortelles. Elle peut aussi souffrir de handicaps physiques (mobilité réduite, perte de musculature, etc.). Non soigné, le trouble du comportement alimentaire risque encore d’entraîner ou d’aggraver des problèmes d’ordre psychologique (mauvaise image de soi, dépression, idées suicidaires, etc.) voire des maladies psychiatriques, ainsi que de la toxicomanie ou de l’alcoolisme. Suivi et complications chirurgicales Quelle que soit la chirurgie utilisée, le patient nécessitera un suivi à vie, et cela auprès d’un spécialiste de l’obésité au moins pendant les cinq ans suivant l’intervention. Outre les complications inhérentes à toute intervention chirurgicale, la chirurgie bariatrique peut être associée à de nombreuses complications. De plus, elle entraîne des carences nutritionnelles et vitaminiques à cause de la réduction importante de l’absorption des nutriments. Cela nécessite souvent la prise de compléments alimentaires et de traitements vitaminés à vie. A défaut, le patient |