Merbe/iSTOCK wa -‘e ; al 14 planète santé – octobre 2015 Soigner le cancer de la prostate par une approche thérapeutique différenciée S’il y a bien un cancer qui fait peur aux hommes car il touche leur virilité, c’est celui de la prostate. Et le nombre de nouveaux cas ne cesse d’augmenter, principalement en raison du dépistage par le PSA. Le traitement de la maladie localisée se résumait jusqu’à récemment à l’ablation chirurgicale totale de la glande ou à son irradiation complète (radiothérapie). Avec comme risque la perte de la fonction érectile et l’incontinence. Aujourd’hui, un arsenal thérapeutique renouvelé offre des possibilités de traitements différenciés selon le stade de la maladie. Tour d’horizon des nouveautés disponibles au Centre interdisciplinaire du cancer de la prostate des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), qui sera officiellement inauguré le 24 novembre prochain (lire encadré) et qui vient de recevoir une certification d’excellence de la Société allemande d’oncologie. TEXTE michael balavoine DOSSIER 1. Des ultrasons pour traiter un cancer localisé Si le cancer est découvert assez tôt et qu’il est toujours localisé à l’intérieur de la prostate, un traitement par ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU) peut être proposé au patient. Grâce aux progrès effectués dans le diagnostic (IRM et biopsies prostatiques de meilleure qualité qu’auparavant), les médecins sont maintenant capables de modéliser la prostate en trois dimensions. Ils repèrent ainsi exactement les lésions tumorales afin de cibler ces seules régions lors du traitement et épargner la prostate saine. « Une sonde insérée par le rectum délivre les ultrasons sans aucune incision, explique le Dr Daniel Benamran, urologue aux HUG. Cela permet d’éviter les cicatrices et les irradiations. Mais surtout, cette technique minimalement invasive très précise permet de préserver à la fois les bandelettes, qui sont nécessaires à l’érection, et le sphincter, qui assure la continence. |