2017 SHUTTERSTOCK - MASATOSHI OKAUCHI/REX/SHUTTERSTOCK d’art indépendants en Afrique, les États généraux du livre en langue française, un dispositif de soutien à la mobilité artistique en Europe, la préparation de la Biennale de la danse en Afrique en 2020, etc. Imposer la France sur l’échiquier international passe également par des synergies entre secteur public et privé. Une mutation nécessaire pour mener à bien les projets. L’Institut français, par exemple, travaille conjointement avec le Syndicat national du livre à l’occasion du Salon du livre. Pour financer le pavillon français installé entre novembre et mai à la Biennale de Venise, l’État s’associe à un mécène pour supporter les coûts. Unifrance, quant à lui, s’appuie régulièrement sur l’expertise de Gaumont/Pathé. LA CULTURE COMME INDICE D’INFLUENCE D’UN PAYS Mais tout ne repose pas sur le travail des institutions. Parallèlement, agents, galeristes et producteurs s’activent. « Depuis quelques années, les grandes galeries parisiennes exportent leurs espaces sur de nouveaux territoires  : Tokyo, Hong Kong, New York, Londres. Cette stratégie participe à renouveler l’image de la France à l’international », remarque Laurence Dreyfus, curateur et commissaire d’exposition, qui organise notamment les événements Chambres à part dans des lieux prestigieux de la capitale. La promotion de la création française à l’étranger ne permet pas seulement de faire découvrir des artistes émergents ou reconnus dans leur discipline. Ces efforts contribuent à faire valoir le poids de l’Hexagone dans le monde, en adoptant le soft power, l’art d’influencer sans imposer. « Pour moi, c’est la capacité à susciter partout dans le monde l’envie de France, l’envie d’apprendre le français, de lire des livres ou de voir des films français », souligne Laurence Auer. Et, en la matière, la France possède une source intarissable de talents. u o La galerie Perrotin lors de la foire internationale Frieze London en 2017 (ici des œuvres du graffeur Kaws). Galerie Perrotin at the 2017 Frieze London International Fair (pictured, works by graffiti artist Kaws). UN BON PLAN POUR L’EUROPE EUROPEAN CULTURE Le Vieux Continent possède un héritage culturel unique. Mais il a fallu attendre 1977 pour observer un semblant de politique commune à travers le plan d’action culturelle de la Commission européenne. Une véritable action a démarré en 2014 avec le programme Europe Créative (budget de 1,46 milliard pour la période 2014-2020). Ce plan permet de soutenir les emplois et d’améliorer la croissance du cinéma, des secteurs de la culture, de la création en finançant, par exemple, des projets comme Transbook. Celui-ci vise à accompagner la transition numérique du livre pour enfants dans toute l’Europe, à stimuler la chaîne du livre et l’échange de bonnes pratiques. Le plan a été reconduit en mai 2018 jusqu’en 2027 avec un budget de 1,85 milliard d’euros, soit une hausse de 27%. Modernité oblige, le nouveau texte prévoit, en plus des actions existantes, un engagement plus fort dans la transformation numérique, l’internationalisation de la diffusion des œuvres européennes et la mobilité. The Old Continent has a unique cultural heritage, but the European Commission’s launch of its cultural action plan in 1977 was its first common-policy framework. The program Creative Europe (with a 1.46 billion euro budget for the period 2014-2020) rolls out an ambitious new plan to create jobs and enhance growth in the movies and other cultural industries. The program funds creative projects like Transbook, which oversees the digital transition of children’s books across Europe to stimulate the publishing industry. Creative Europe has been extended until 2027—with a budget of 1.85 billion euros, representing a 27% increase—with a stronger commitment to digital transformation and the international diffusion of European art. MARS/AVRIL 77 - PARIS WORLDWIDE MARCH/APRIL 2019.