PAR/BY HÉLÈNE BINET Porte-parole de La Ruche qui dit oui ! Spokesperson for La Ruche qui dit oui ! Quand la ville se végétalise et que les Parisiens se font Parisculteurs, c’est la planète qui revit. When Paris becomes greener and starts growing its own food the planet itself is reborn. Paris est un ventre, Paris fait la mode, Paris brille, Paris pleure, Paris ne cesse jamais de vivre. « Ajoutez deux lettres à Paris : c’est le paradis », écrivait Jules Renard. Dans cet éden du XXI e siècle, un nouveau parfum souffle sur la ville. Vous sentez ces effluves de basilic, de fraises, de miel ou de forêt ? Depuis 2017, la ville se pare de végétal et d’agricole, fait se rencontrer la culture et l’agriculture. Prenez une place pour l’Opéra Bastille et découvrez des lianes de houblon qui poussent sur ses murs pour approvisionner les nombreuses microbrasseries de la capitale. Promenez-vous « UN NOUVEAU PARFUM SOUFFLE SUR LA VILLE » « FRESH NEW SCENTS ARE WAFTING THROUGHOUT THE CITY » dans les jardins du Luxembourg et assistez aux formations du premier rucher-école. Offrez-vous un café à la terrasse du Pershing Hall et plongez dans un tableau végétal où s’épanouissent près de 300 espèces du monde entier. Portés par un courant initié par la mairie qui s’est engagée à végétaliser 100 hectares d’ici 2020, les Parisiens se font désormais Parisculteurs et cultivent sur les toits, les murs, les sous-sols et les pieds d’immeuble. Sur la terrasse d’un hangar de la RATP, la société Aeromate fait pousser plus de 4 000 plantes aromatiques en culture hydroponique. Porte de la Chapelle, Cycloponics cultive des champignons au troisième soussol d’un parking souterrain. Un peu plus loin, La Laiterie de Paris produit en direct des fromages fermiers avec du lait frais livré plusieurs fois par semaine. Ici et là, les entreprises et les partenaires publics se mobilisent pour rendre Paris plus verte et plus comestible. « Habiter et cultiver sont issus d’un même verbe latin : colere », explique Augustin Rosenstiehl, architecte et commissaire de l’exposition Capital agricole du Pavillon de l’Arsenal. Ainsi, Paris renoue avec sa tradition agricole du début du XX e siècle et entraîne dans son sillon des boutiques, des marchés, des Ruches*, des restaurants qui permettent de manger sain, local, souvent bio, toujours bon. Un conseil, ne vous approchez pas trop de ce bouillon de nouvelles cultures, vous pourriez attraper le virus qui fait prendre racine et ne plus jamais repartir. u * laruchequiditoui.fr/fr JANVIER/FÉVRIER 14 - PARIS WORLDWIDE JANUARY/FEBRUARY 2019 Paris sets trends, Paris shines, Paris cries, but Paris never stops living. « Just add three letters to Paris and you have paradise, » mused writer Jules Renard. Fresh new scents are wafting through this 21st-century Eden : the aromas of basil, strawberries, honey, trees. Since 2017, the city has embraced plants and cultivation – culture meets agriculture ! Did you know that Opéra Bastille grows hops that supply the capital’s microbreweries ? Stroll the Luxembourg gardens and stop in for a workshop at the apiary school. Treat yourself to a coffee on Pershing Hall hotel’s outdoor terrace and find yourself among 300 plant species from around the world. Driven by City Hall initiatives to plant more than 100 hectares (250 acres) in the capital by 2020, Parisians have turned to farming on rooftops, walls, even basements ! Aeromate harvests over 4,000 aromatic plants through hydroponic farming on the terrace of an RATP [Paris metro authority] hangar. Cycloponics grows mushrooms in an underground car park at Porte de la Chapelle. A little farther down, La Laiterie de Paris produces farmcheese with fresh milk. Businesses and the public sector are mobilizing to make Paris greener. « Living and cultivating come from the same Latin verb, colere, » explains Augustin Rosenstiehl, an architect and curator of the exhibition « Capital Agricole » at the Pavillon de l’Arsenal. Paris revives old farming traditions in new shops, markets, grassroots organizations like La Ruche*, and restaurants focused on locally grown food. Pay attention however- one taste, and you may want to stay. u *laruchequiditoui.fr/fr ILUSTRATIONS : STÉPHANE MANEL |