« J’adore casser les codes ! », prévient Thierry Féret. Chez Flowered By, sa boutique-atelier, tout est en place pour illustrer cette petite phrase dont il a fait sa philosophie. Oubliées les roses rouges, symbole de la Saint-Valentin ! Près du paon empaillé, quelques bleuets, des anémones, une protéa – une pièce rare venue d’Afrique du Sud – tout comme des fleurs d’ananas avec des roses mais orange et un hortensia bleu en arrière, sont soigneusement associés. Tous ces ingrédients ont été commandés auprès de producteurs et d’intermédiaires présents sur le marché de gros de Rungis avec lesquels il travaille régulièrement. Rien ne doit manquer le jour J, où le fleuriste reconnaît vendre six à sept fois plus qu’un samedi ordinaire. « Chaque bouquet raconte une histoire. Il peut être lié à un souvenir, un jardin, un pays. », explique celui qui incite ses clients à lui donner quelques indices avant de composer ces bouquets éclatants de vie et de couleurs. Depuis quelques années, de nouvelles enseignes s’ouvrent dans la capitale pour promouvoir une autre idée de la profession. Ces néo-fleuristes revendiquent comme leurs aînés leur statut d’artisan mais ils y associent la créativité des artistes. Un mélange des genres où la notion esthétique évolue  : finis les bouquets ronds, l’heure est à l’exubérance. C’est notamment le cas chez Debeaulieu, créateur de compositions que l’on croirait tout droit sorties d’un tableau hollandais du XVII e siècle. Stéphane PARIS SECRET La fine fleur des artisans Mieux que Noël et la fête des Mères réunis, la Saint-Valentin est un grand jour pour les néo-fleuristes, qui s’affranchissent des conventions et surprennent les amoureux avec leurs inspirations audacieuses. THE FINEST OF FLORISTS Valentine’s Day is the ultimate holiday for adventurous florists to break free of convention and surprise lovers with their audacity. PAR/BY LAURENCE ESTIVAL PHOTOGRAPHIES/PHOTOGRAPHS MOLLONA Dans sa boutique parisienne, Aoyama Flower Market, Tomoji Hakuno réinvente l’ikebana, l’art traditionnel japonais de la composition florale. Tomoji Hakuno’s Paris boutique, Aoyama Flower Market, reinvents Ikebana, the Japanese art of flower arrangement. JANVIER/FÉVRIER 113 - PARIS WORLDWIDE JANUARY/FEBRUARY 2019 « I love breaking the rules ! » exalts Thierry Féret. No more red roses at Féret’s boutique-atelier, where a stuffed peacock shares his verdant oasis with cornflowers, anemones, proteas (a rare South African species), pineapple flowers, brilliant orange roses, and an electric blue hydrangea. All of these glorious stems were procured from growers at the Rungis wholesale market, which Féret regularly scours. Everything must be perfect for V-Day, when the florist will sell six to seven times more than on an ordinary Saturday. « Every bouquet tells a story linked to a memory, a garden, a country, » explains Féret, who encourages his customers to provide cues before embarking on dazzling compositions full of color and life. Over the past few years a wave of florists has hit the capital with new ideas about their profession. More than just flower arrangers, they still claim their artisanal ancestry but now insistupon the creative freedom of artists. Aesthetic