Entré à la Comédie-Française en 1997, l’acteur et metteur en scène explore depuis toujours des registres très différents, à la faveur de textes classiques ou contemporains, sur la scène de la Maison de Molière, mais aussi dans d’autres théâtres, à la radio ou au cinéma. Actuellement, salle Richelieu, le 505 e sociétaire du Français incarne un prince Orsino mélancolique, hagard et vêtu d’un string couleur chair dans La Nuit des rois ou tout ce que vous voulez, mis en scène par Thomas Ostermeier. Il propose également une mise en scène sombre et lumineuse de Lucrèce Borgia. Pourquoi avoir choisi de mettre en scène Lucrèce Borgia, de Victor Hugo ? Je suis très attentif aux premières répliques, et ce « Nous vivons à une époque où les gens accomplissent tant d’actions horribles qu’on ne parle plus que de celleslà », jeté comme une toile noire sur le public, m’a donné une sorte de vision de cauchemar qui m’a plu. Quel rôle préférez-vous : acteur ou metteur en scène ? J’aime les deux, même si je suis plus acteur que metteur en scène. Enfant, déjà, je lisais une histoire avec le désir qu’elle soit incarnée. Je pourrais m’arrêter de faire de la mise en scène, mais pas d’être acteur. Comment vous êtes-vous préparé au rôle d’Orsino dans La Nuit des rois de William Shakespeare ? Thomas Ostermeier m’a fait redécouvrir ce prince mélancolique. Je me suis alors rendu disponible à sa demande et à sa vision, dans cet état de L’ENTRETIEN Denis Podalydès « Être acteur, c’est la meilleure façon d’être soi » « Being an actor is the best way to be yourself » PAR/BY MALIKA SOUYAH PHOTOGRAPHIES/PHOTOGRAPHS LUDOVIC CARÈME/MODDS ▲ NOVEMBRE/DÉCEMBRE 82 - PARIS WORLDWIDE NOVEMBER/DECEMBER 2018 The actor and director, who entered the Comédie-Française in 1997, has always explored both classical and contemporary texts, whether on stage at the Maison de Molière and other theaters, or on the radio or the silver screen. Podalydès currently plays a forlorn, haggard Duke Orsino dressed in a flesh-colored g-string in Twelfth Night, or What You Will, staged by Thomas Ostermeier. He’s also directing a darkly luminous staging of Lucrezia Borgia. Why did you choose to stage Victor Hugo’s Lucrezia Borgia ? I was struck by the opening lines : "We live in a time when people do so many horrible things that we no longer talk about them." It’s hurled at the public like a dark canvas, which gave me a kind of nightmare vision I liked. Do you prefer acting or directing ? I like both, even though I’m more of an actor than a director. As I child, I already read stories with a desire to see them performed. I could stop directing, but not acting. How did you prepare for role of Duke Orsino in William Shakespeare’s Twelfth Night ? Thomas Ostermeier inspired me to rediscover this melancholic role. I then followed the wishes and vision of a director I completely trusted, ready to do anything he asked. ▲ |