famille. Attention toutefois, ces sites, gratuits pour les recherches basiques, nécessitent de prendre un abonnement pour aller au-delà des premiers résultats. DES RACINES SANS FRONTIÈRES En attendant le jour où toutes les bases de données pourront être centralisées dans un fichier unique, les requêtes ne sont pas encore si simples. « Chaque donnée doit être vérifiée. Il faut trouver l’acte original pour éviter les fausses informations qui peuvent générer des erreurs en chaîne. Il y a aussi la question des enfants naturels ou celle des homonymes », pointe Guillaume de Morant. Sans parler des fratries dispersées sur toute la planète, dont les noms ont parfois été adaptés à la prononciation locale. « Guerres, découvertes et conquête du Nouveau Monde, routes commerciales, etc. Nous avons tous des ancêtres étrangers ! », résume Pierre-Valéry Archassal. Les principales bases de données nationales sont d’ailleurs déclinées en plusieurs langues, avec l’apparition de géants mondiaux, à l’image d’Ancestry. La société américaine aura mis trois décennies pour indexer 20 milliards de documents provenant de 80 pays, dont les plus anciens remontent au XIII e siècle, et 100 millions d’arbres généalogiques répertoriant 11 milliards de noms. Surfant sur UN BUSINESS EN PLEIN BOOM A BOOMING BUSINESS 2 e La généalogie est la deuxième passion des Américains après le jardinage. Genealogy is America’s second most-popular hobby after gardening. Source : sondage paru dans USA Today l’intérêt des populations pour la généalogie, la société israélienne MyHeritage, ou 23andMe, une start-up dans laquelle Google a investi, marchent sur ses pas. Sans parler de FamilySearch, le site créé par les mormons. Mus par le désir de baptiser rétrospectivement leurs ancêtres, ceux-ci ont engagé il y a cent ans un travail de collecte considérable. Leur avancée sur ces sujets avait conduit l’État français à leur demander, dans les années 1970, de microfilmer les actes d’état civil français, qui sont, encore aujourd’hui, abrités à Salt Lake City ! LE CODE-BARRES DE L’HUMAIN C’est d’ailleurs dans la capitale de l’Utah qu’est organisé, chaque année en février, le salon Rootstech – alliance des mots « racines » La généalogie commence à peser financièrement, à en juger par la prolifération des sites proposant d’aiguiller les internautes dans leurs recherches. Ou celle des éditeurs de logiciels. Heredis annonce par exemple une augmentation de 10% de son chiffre d’affaires par an. Un autre signe de cette effervescence : le développement de maisons d’édition spécialisées – telles Archives et Cultures en France – ou de sociétés proposant de rédiger votre biographie familiale ou de vous aider à monter des films. Et le phénomène n’en est encore qu’à ses balbutiements, compte tenu de l’explosion attendue des tests A.D.N., facturés, selon les pays et les prestataires, entre 60 et 100 euros. ▲ NOVEMBRE/DÉCEMBRE 76 - PARIS WORLDWIDE NOVEMBER/DECEMBER 2018 ROOTS WITHOUT BORDERS Queries can be a complicated affair when centralized databases exist. « Data must be systematically verified and one must find the original act to avoid erroneous information that can generate a chain of errors. There is also the issue of children born out of wedlock and people who have the same name, » said Guillaume de Morant. Not to mention siblings scattered throughout the world, with names sometimes adapted to the local language. « Wars, discoveries, the conquest of the New World, trade routes, and so on... we all have ‘foreign’ancestors ! » said Archassal. With the advent of the global giants, databases are now available in several languages : Ancestry.com took three decades to index 20 billion documents from 80 countries, the oldest dating back to the 13th century, and build 100 million family trees featuring 11 billion names. Companies like MyHeritage and 23andMe, the latter a startup in which Google has invested, are following in Ancestry’s footsteps. Driven by the desire to retroactively baptize their ancestors, American Mormons launched the FamilySearch website, which compiles an impressive century-old registry. The extent of their work is such that the French government Genealogy is a booming business, with a proliferation of sites offering to guide Internet users in their research ; software publisher Heredis has announced a 10% annual increase in sales. Other signs of this effervescence : the development of specialized publishing houses – like Archives et Cultures in France – and companies offering to write your family biography. And the phenomenon is still in its infancy, with an expected explosion in the use of DNA tests, which generally cost between 60 and 100 euros. ▲ CREATED BY ANDREW NOLTE FROM THE NOUN PROJECT |