Jean-Michel Basquiat revient à Paris. Que montrer de lui, que nous n’avons pas vu lors de l’exposition brouillonne au musée Maillol en 2003, et revu dans la rétrospective lumineuse au musée d’art moderne de la Ville de Paris fin 2010 ? Des visages, des figures peut-être. Sur quatre étages, la fondation Louis-Vuitton déroule la galerie de portraits composée par l’étoile filante de New York entre 1980 et son overdose huit ans plus tard. Le parcours, chronologique, débute avec ses trois Heads, peu réunies jusqu’ici. Tout Basquiat est là  : la représentation rare de l’homme noir, martyrisé ; l’énergie du dessin et du collage ; le choc et la densité des couleurs. Suit alors son panthéon personnel avec un policier afro en pleine contradiction, Sugar Ray Robinson, Joe Louis et Cassius Clay, Charlie Parker, Andy Warhol... L’exposition dégage la cohérence d’un peintre à l’image trompeuse. Derrière la spontanéité et la fulgurance, Basquiat, à l’instar des artistes de la Renaissance, n’a cessé d’élever des icônes. Les symboles réfléchis et violents de l’Amérique rongée par le racisme. G u DE L’ART ! FONDATION LOUIS-VUITTON Jean-Michel Basquiat, forte tête Jean-Michel Basquiat  : Headstrong SEPTEMBRE/OCTOBRE 62 - PARIS WORLDWIDE SEPTEMBER/OCTOBER 2018 Jean-Michel Basquiat returns to Paris. What remains to be seen after the in-depth show at the Musée Maillol in 2003 and the luminous retrospective at the Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris in 2010 ? The Fondation Louis-Vuitton rolls out a gallery of portraits painted by New York’s shooting star between 1980 and his death of an overdoseeight years later. The chronology begins with three Heads, which have rarely been shown together. We readily recognise Basquiat here  : his representation of the black man, the energy of his drawings and collages, the shock and density of his color, and his personal pantheon  : the paradoxical African-American policeman, Sugar Ray Robinson, Joe Louis, Cassius Clay, Charlie Parker, Andy Warhol... The exhibition showcases the consistency of the artist behind his ambiguous imagery. Basquiat, in the tradition of the Renaissance artists, incessantly celebrated his icons, reflective symbols of an America ravaged by racism. u Christophe Jacquet JEAN-MICHEL BASQUIAT, du 3 octobre au 14 janvier/October 3-January 14. Fondation Louis-Vuitton, 8, avenue du Mahatma-Gandhi, Paris 16 e (01 40 69 96 00, fondationlouisvuitton.fr). Jean-Michel Basquiat, Anthony Clarke (1985). Anthony Clarke (1985). Jean-Michel Basquiat, Untitled (1981). Untitled (1981). ESTATE OF JEAN-MICHEL BASQUIAT. LICENSED BY ARTESTAR, NEW YORK. - ESTATE OF JEAN-MICHEL BASQUIAT. LICENSED BY ARTESTAR, NEW YORK. PHOTO  : COURTESY OF DOUGLAS M. PARKER STUDIO, LOS ANGELES