ENCONTRE LES ARCS 10# INFOSNEWS/PARADISKI L'ARTISTE Catherine Koulinski Le bonheur dans le hasard Catherine aime jouer avec le feu. Coup de pot, cela donne des créations originales comme par hasard ou par magie. Pleines de surprises, ses réalisations craquèlent de poésie... D'où vient cette passion pour la poterie ? J'ai toujours aimé travailler de mes mains, faire de la peinture, la couture... mais le déclic pour la poterie est arrivé quand un de mes anciens collègues documentaliste, qui avait travaillé 3 ans dans une MJC, m'a annoncé qu'il vendait toutes ses poteries avant de partir sur Paris. Je suis venue faire un tour chez lui et je suis tombée en admiration devant des pots magnifiques ! J'habitais à Sophia Antipolis à l'époque et je suis partie à Grenoble après. Là, avec une voisine, j'ai commencé le modelage, le tournage, la sculpture... J'ai rencontré mon mari qui est Borain, on est venu s'installer ici et en fait, je me suis rendue compte que ce que je voulais vraiment faire de ma vie, c'est de la poterie... On a alors construit une maison aux Chapelles avec un coin atelier. Et vous avez laissé libre cours au hasard... De fil en aiguille, j'ai travaillé le grès, la faïence et le raku. Pour ce dernier, on travaille en extérieur, car on monte très vite en température. On fait une première cuisson, le biscuit, qu'on habille avec de l'émail. Quand je retire mes pièces, il y a un premier choc thermique, ça chante, ça craquèle... on les met dans du foin ou de la sciure, cela s'enflamme, et c'est la fumée qui va s'infiltrer partout où il n'y a pas d'émail. Raku ça veut dire « bonheur dans le hasard », chaque pièce est unique car on ne sait pas ce qui va sortir. Et ça, c'est un vrai plaisir, c'est magique cette surprise ! Avez-vous une technique favorite ? Il y a différentes techniques en raku : par exemple, on peut entourer le pot de peaux de bananes, de plumes, de sel, de copeaux... on emballe le tout dans du papier d'aluminium et ça laisse des traces incroyables. On peut aussi polir le pot, lui ajouter de la peinture puis de l'émail, et on lui jette de l'eau quand la pièce est encore très chaude : tout l'émail s'en va comme le pot est tellement poli, cela donne une espèce de douceur avec un superbe aspect mâtiné. Je dois avouer que ça a été ma préférée dernièrement ! Enfin, il y a aussi la possibilité de mettre des cheveux ou du crin de cheval sur la pièce encore chaude, cela brûle instantanément et laisse des motifs fabuleux et aléatoires. |