pour épater mais incompréhensible pour les jeunes ! ». Pour s'assurer du « franc parler » de leurs interlocuteurs, outre ne jamais inviter des chargés de communication, l'autre cofondateur, François Morin, anime l'émission en voix off, pour « titiller » les intervenants, demander des précisions, les amener à se comparer aux autres écoles et universités concurrentes... Tout cela pour permettre aux jeunes « de trouver des informations concrètes ». Autre objectif, « dépasser à la fois les frontières sociales et géographiques ». Constat étant que les universités et écoles ne peuvent faire tous les salons de France et les étudiants non plus. C'est aussi un moyen de toucher les enfants d'expatriés qui souhaitent revenir faire leurs études dans l'Hexagone. « Tout a commencé le jour où mon cousin – alors à l’étranger – m’a confié la mission de trouver des informations sur des formations post-bac », se rappelle d'ailleurs Julien Adam. « J'ai donc eu la joie de parcourir les salons spécialisés pour les étudiants, revenant chaque fois chargé de documentations en tout genre, sans vraiment avoir de visibilité très précise sur les formations approchées. » Elle l'a testé... « Un outil intéressant à condition d'avoir mûri son projet » Pour Hélène Tassas, une étudiante qui, depuis le lycée, arpente les salons, navigue sur Internet à la recherche de multiples informations, et « harcèle » les anciens sur Viadéo pour peaufiner son parcours qu'elle ne veut pas comme les autres, ce média constitue « une manière originale de s'informer ». Elle a testé campus-channel.com lors de la rencontre organisée avec l'IFM (Institut français de la mode), école où elle veut postuler une fois obtenu son M2 de l'IAE (Institut d'administration des entreprises) de Sceaux. Pratique mais à condition, nuance-t-elle, « de ne pas se contenter de se mettre en pyjama face à Internet et de deux doubles-clics ». Pour elle, en effet, portes ouvertes et salons sont incontournables pour trouver aussi de l'information. Et le portail est « un outil intéressant à condition d'avoir déjà mûri son projet, d'avoir eu un minimum de réflexion sur ce qu'on a déjà fait, ce que l'on veut faire... ». Parce que vous n'avez qu'une heure à partager avec des dizaines d'autres internautes pour poser vos questions... Autant se préparer pour éviter les questions « bateau » pour lesquelles les réponses sont déjà dans les plaquettes ou sur les sites. EPICURE Œdipe N°17 - Mars-Avril 2011 Faire tomber « les fantasmes » Enfin, il est vrai que la formule permet de poser des questions très diverses et donc d'aller un peu plus « au fond des choses ». Un atout selon Julien Adam, pour « se construire vraiment un parcours ». « Ce face-à-face, qui permet de poser n'importe quelle question – la formation est-elle chère, avez-vous des bourses, avec un BTS estce que je peux rentrer en admission sur titres... ? – est un moyen d'éviter qu'un jeune ne s'exclue parce qu'il pense qu'il n'a pas le niveau ou que l'ENA est réservé aux Parisiens du 7 e arrondissement ! », poursuit-il. « Il y a plein de fantasmes et en fait il n'y a que les "fils de" qui savent ». Selon lui, 80 à 100 jeunes se connectent en moyenne à chaque émission et ils sont « seulement 2% » à décrocher en cours de vidéo. Une cinquantaine d'émissions sont d'ores et déjà programmées, avec des institutions telles qu'HEC Montréal, l'EIVP, Telecom Paris, l'ENS Cachan, l'ENA, HEC, Paris Dauphine, Polytechnique, l'École nationale supérieure Louis Lumière, ESCP Europe, l'ES- SEC, le CELSA, l'INSA Lyon, le King's College London ou encore l'école hôtelière Vatel. Camille Pons 27