20 Parcours de la catégorie C à A, sont incontournables. Au premier niveau, on peut viser agent spécialisé (ASPTS, niveau minimum CAP) qui sera majoritairement affecté en service d'identité judiciaire pour gérer les scènes d'infraction (fixer le lieu avec des plans et des photos, rechercher des traces et indices, faire des prélèvements buccaux...) mais aussi en laboratoire. Catégories au-dessus : technicien (catégorie B avec un bac +2 voire licence) et ingénieur scientifique (catégorie A avec au minimum un M2). Pour ce dernier, le concours est « sur titres et travaux ». Vous devez donc consulter les fiches de postes ouverts par le ministère de l'Intérieur, déposer un dossier et, si vous êtes retenu, exposer devant un jury. Les ingénieurs sont majoritairement en labos, les techniciens se partagent entre labos et services d'identité judiciaire. Votre cursus avant concours est déterminant, parce qu'« en France, ensuite, on ne forme pas au domaine scientifique mais seulement à l'activité de policier », précise Mercedes Guillerd, ingénieure principale, « experte » depuis 25 ans en physico-chimie à l'INPS*. Vous postulez donc sur les différentes sections en fonction de votre parcours universitaire. Outre les cursus biologie, physique, et chimie, les profils informatique et électronique sont aussi attendus pour travailler à l'INPS ou dans les services régionaux de l'informatique et des traces technologiques, où ils dissèquent ordinateurs, mobiles et autres gadgets électroniques en vue de chercher indices et preuves. Sachez que si certaines filières ouvrent à multiplicité de domaines, d'autres ne servent que dans un seul. La physique, la chimie ou encore la toxicologie mènent aussi bien aux sections analytiques de stupé- La recherche en appui du terrain La recherche est un débouché intéressant pour qui s'intéresse à la complexité des comportements humains et veut apporter sa pierre à l'édifice dans la lutte contre le crime, ainsi que pour alimenter le débat sur la façon dont les sociétés doivent « approcher » leurs criminels. Ici, les chercheurs travaillent sous l'angle de la sociologie (pourquoi les comportements criminels se développent davantage à tel ou tel moment), de l’ethnologie (pourquoi telle société présente plus de comportements délinquants), mais aussi sous l'angle historique, juridique, anthropologique, psychiatrique... Une étude du sociologue Nicolas Bourgoin sur la criminalité de 1825 à 2006, montre que, contrairement aux idées reçues, les crimes de sang diminuent. « Il n'y a pas de chromosome du crime », affirme par ailleurs Jean-Michel Bessette. « On ne naît pas dangereux mais on peut éventuellement le devenir. » Les recherches montrent aussi que « l'homme est produit par la société, les principaux vecteurs étant la mémoire sociale et l'histoire ». Dangereux donc, selon lui, « la tendance à re-psychologiser le crime comme s'il était issu d'un parcours personnel ». D'autres travaux trouvent des applications plus directes. À l'université de Franche-Comté, une thèse menée sur les aménagements de peines s'inscrit ainsi dans une étude commandée par la Direction de l'administration pénitentiaire. Les observations de plusieurs chercheurs sur la façon dont celles-ci « se "dealent" entre conseillers d'insertion, juges d'application des peines et avocats », permettront « de mieux connaître les profils, ce qui marche ou ne marche pas », et de servir de base à des propositions en vue d'« améliorer l'articulation entre les différentes parties », explique Jean-Michel Bessette. EPICURE Œdipe N°17 - Mars-Avril 2011 copyright Ludovic Godard Université de Franche-Comté À l’université de Besançon, Jean-Michel Bessette encadre un des rares M2 de criminologie |