Œdipe n°16 déc 10/jan-fév 2011
Œdipe n°16 déc 10/jan-fév 2011
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°16 de déc 10/jan-fév 2011

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Éditions Épicure

  • Format : (170 x 250) mm

  • Nombre de pages : 32

  • Taille du fichier PDF : 6 Mo

  • Dans ce numéro : diplômés de master, l'insertion en chiffres.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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16 rencontre Jean-Robert Pitte D é l é g u é int ermini s t é ri el à l'inf ormat i on et à l'ori ent at i on Nommé en juin dernier, ce professeur de géographie, ex-président de la Sorbonne, a pour principales missions de créer un service de premier conseil à l'orientation, vocal ou via Internet, et de travailler au regroupement des multiples organismes qui œuvrent dans ce domaine. Il porte un regard particulièrement critique sur l'orientation et veut en finir avec les « redondances » et ceux qui ne font pas du « bon travail ». Qu'est-ce qui vous a motivé à accepter cette mission ? L'insertion est un sujet qui m'intéresse beaucoup. J'estime que si aujourd'hui les taux de chômage des jeunes sont si élevés, c'est parce que l'orientation est mal faite ou pas faite du tout. Les établissements d'enseignement supérieur sont dans la transmission de connaissances et la création, via la recherche, et ne s'inscrivent pas dans une démarche d'insertion, surtout dans les domaines des Lettres et Sciences humaines et sociales, ce qui est moins vrai en gestion, en droit privé, en SVT... Or, c'est le plus gros secteur du monde universitaire puisqu'il absorbe 40% des effectifs ! Je pense aussi que le supérieur paye un peu la réticence du secondaire à s'occuper de l'insertion professionnelle. « On a le système éducatif quasiment le plus cher du monde » Peut-on faire de l'orientation avec seulement 3 500 Conseillers d'orientation psychologues ? Leur mission est en train d'être redéfinie. On a le système éducatif quasiment le plus cher du monde mais avec des résultats moyens. Il faut donc réfléchir sur la qualité et non la quantité. Il y a des secteurs où il n'y a pas de COP et où ça marche bien. N°16 - Décembre 2010/Janvier 2011 Par exemple, dans l'enseignement privé. Mais on dit que cela s'adresse à des milieux favorisés, donc que l'orientation se fait avec les parents. Si dans certains secteurs défavorisés, il faudrait peut-être davantage de COP, je pense aussi que les COP ont à progresser dans leur façon d'accompagner les élèves ! Vous devez mettre de l'ordre dans les multiples lieux d'orientation. Concrètement, comment ça va se passer ? On est dans une perspective de regroupement, et non de fusion, des organismes qui font de l'orientation. Il y en a beaucoup, quelque 8 000 en France, lieux d'accueils physique ou
d'information vocale ou via Internet. Certains font du bon travail, d'autre du moins bon et il y a beaucoup de redondances ! Ces derniers pourront soit se regrouper en un lieu unique, ensemble sous le même toit comme les Cités de Métiers, soit passer des conventions pour travailler ensemble, en réseau, afin qu'au final tout le monde puisse voir traiter son cas. Par exemple, aujourd'hui le Pôle Emploi ne sait pas traiter le cas des étudiants. Ces conventions permettront de connaître au moins ce que font les autres et de pouvoir réorienter quelqu'un qui passe la porte. L'idée est que les gens ne soient pas perdus dans ce maquis. Aurez-vous les moyens d'inciter à ces regroupements ? Ces regroupements feront l'objet de labellisations POM (Pôles orientation métiers), dès le printemps prochain. Les CIO n'auront pas le choix car ils relèvent du ministère. Quant à ceux qui ne feront pas cet effort, ils ne seront pas labellisés, ils auront donc tout intérêt à se regrouper. On passera de 8 000 à combien de « points » d'accueil avec ces regroupements ? Les labellisations seront de l'ordre de quelques centaines car les regroupements devront correspondre à des bassins d'emploi. Par exemple, une ville moyenne de 20 000 habitants n'a pas besoin de deux lieux d'accueil. Qui ne fait pas de la bonne orientation ? J'en ai déjà trop dit. Ce qui est sûr, c'est que des organismes font la même chose que d'autres et pour l'usager c'est un vrai labyrinthe. Pas besoin de reprendre les documents des uns et des autres, d'autant qu'avec les moyens informatiques dont nous disposons, l'usager peut les trouver. C'est de l'argent perdu, mieux vaut se spécialiser ! Les organismes doivent se dire « nous ne savons pas tout faire », travaillons en réseau et au lieu de dire aux gens « allez voir ailleurs », il faut les aider à trouver la bonne structure, voire à prendre un rendez-vous ! Vous allez aussi mettre en place un service « dématérialisé » de l'orientation, un guichet unique national et gratuit... Ce sera un accueil unique soit par téléphone, soit par Internet, mail ou chat. Il sera en charge d'un premier traitement de la demande : envoyer les personnes au bon endroit pour un suivi personnalisé, ou leur demander de détailler un projet. N°16 - Décembre 2010/Janvier 2011 Ce service sera opérationnel au printemps prochain. « Les universités bénéficieront de moyens aussi en fonction de l'insertion » Aurez-vous les moyens de convaincre les universités de s'inscrire dans une perspective d'insertion ? Cela ne sert à rien de se former pour être au chômage ensuite. Il faut donc former de manière relativement souple et convaincre qu'il faut se former tout au long de la vie. On aura besoin d'apprendre à nouveau et il existe des systèmes de formation continue et des fonds pour y accéder. Quant à inciter les universités, Valérie Pécresse l'a dit à maintes reprises, les universités bénéficieront de moyens aussi en fonction de l'insertion, et non des taux de réussite car c'est toujours facile de donner des diplômes à tout le monde. On le fait déjà pour le bac ! Propos recueillis par Camille Pons 17



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