16 rencontre Jean-Robert Pitte D é l é g u é int ermini s t é ri el à l'inf ormat i on et à l'ori ent at i on Nommé en juin dernier, ce professeur de géographie, ex-président de la Sorbonne, a pour principales missions de créer un service de premier conseil à l'orientation, vocal ou via Internet, et de travailler au regroupement des multiples organismes qui œuvrent dans ce domaine. Il porte un regard particulièrement critique sur l'orientation et veut en finir avec les « redondances » et ceux qui ne font pas du « bon travail ». Qu'est-ce qui vous a motivé à accepter cette mission ? L'insertion est un sujet qui m'intéresse beaucoup. J'estime que si aujourd'hui les taux de chômage des jeunes sont si élevés, c'est parce que l'orientation est mal faite ou pas faite du tout. Les établissements d'enseignement supérieur sont dans la transmission de connaissances et la création, via la recherche, et ne s'inscrivent pas dans une démarche d'insertion, surtout dans les domaines des Lettres et Sciences humaines et sociales, ce qui est moins vrai en gestion, en droit privé, en SVT... Or, c'est le plus gros secteur du monde universitaire puisqu'il absorbe 40% des effectifs ! Je pense aussi que le supérieur paye un peu la réticence du secondaire à s'occuper de l'insertion professionnelle. « On a le système éducatif quasiment le plus cher du monde » Peut-on faire de l'orientation avec seulement 3 500 Conseillers d'orientation psychologues ? Leur mission est en train d'être redéfinie. On a le système éducatif quasiment le plus cher du monde mais avec des résultats moyens. Il faut donc réfléchir sur la qualité et non la quantité. Il y a des secteurs où il n'y a pas de COP et où ça marche bien. N°16 - Décembre 2010/Janvier 2011 Par exemple, dans l'enseignement privé. Mais on dit que cela s'adresse à des milieux favorisés, donc que l'orientation se fait avec les parents. Si dans certains secteurs défavorisés, il faudrait peut-être davantage de COP, je pense aussi que les COP ont à progresser dans leur façon d'accompagner les élèves ! Vous devez mettre de l'ordre dans les multiples lieux d'orientation. Concrètement, comment ça va se passer ? On est dans une perspective de regroupement, et non de fusion, des organismes qui font de l'orientation. Il y en a beaucoup, quelque 8 000 en France, lieux d'accueils physique ou |