16 rencontre Arnaud Bonhomme, patron de PME « Il f aut met t r e l e s é tude s en p er s p e c t ive ave c un s e c t eur d'ac t ivi t é » Les PME se plaignent depuis des années de ne pas être assez visibles auprès des jeunes diplômés. Comment l'expliquez-vous ? Contrairement aux grands groupes qui sont présents dans les écoles, dans les salons, se font connaître via des anciens d'écoles ou d'universités et dont la notoriété de la marque est suffisante pour attirer les jeunes diplômés, les PME sont invisibles car mal connues. Il faut se faire repérer, ce qui n'est pas simple car nous avons d'autres choses à faire : trouver des clients, monter des projets, etc. En outre, nous tenons difficilement la comparaison sur le plan des rémunérations, des avantages sociaux... Un article récent du Parisien 1 affirmait ainsi que les salaires cadres des grandes entreprises étaient 25% plus élevés que dans les petites structures, ce qui est conséquent ! Arnaud Bonhomme est président d'une petite société, Abria, spécialisée dans le conseil et le design de services : elle propose des services innovants à d’autres sociétés. Pour lui, même si les PME ne sont pas assez visibles des jeunes diplômés, les formations supérieures restent de leur côté trop cloisonnées pour répondre aux besoins d'innovation des entreprises. « Dans les PME, les jeunes ont des opportunités, et plus vite que dans un grand groupe » Qu'est-ce qui peut attirer les jeunes vers les petites entreprises ? Les PME ont d'autres arguments à faire valoir. La pérennité de l'emploi auxquels croient les jeunes diplômés en rejoignant une grande entreprise - parce qu'elle est assurée, elle, d'une certaine pérennité - est toute relative. Cela tourne en effet pas mal. Par ailleurs, dans une PME on apprend à être plus autonome, plus indépendant, plus « démerdard » en fait. C'est une bonne école. Enfin, si une PME se développe, les jeunes ont des opportunités, et plus vite que dans un grand groupe. J'ai embauché une ingénieure de l'École des Mines qui a déjà N°15 - Octobre-Novembre 2010 davantage de responsabilités que ses anciens camarades. Elle travaille aussi sur des projets innovants alors que les autres doivent suivre un parcours assez classique, en allant d'abord sur le terrain, ce qui peut générer des frustrations. Les formations en France vous semblent-elles correspondre aux besoins des entreprises ? Je peux surtout parler au regard de ma société, calquée sur un modèle d’outre-Atlantique et qui réunit des gens de formations très différentes : d'écoles d'ingénieurs, de commerce, de design formés aussi aux sciences humaines. Si dans d'autres pays, en Suède, en Italie, à Singapour notamment, on ouvre les étudiants des filières d'ingénieurs, de commerce, etc. à d'autres disciplines telles les sciences cognitives ou |