Œdipe n°12 déc 09/jan-fév 2010
Œdipe n°12 déc 09/jan-fév 2010
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°12 de déc 09/jan-fév 2010

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Éditions Épicure

  • Format : (170 x 250) mm

  • Nombre de pages : 32

  • Taille du fichier PDF : 6,2 Mo

  • Dans ce numéro : comment soigner son image en ligne.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 24 - 25  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
24 25
24 parole d’expert ‘ Entretien d’embauche Des astuces contre les questions discriminantes Fabienne Margotteau est directrice du cabinet Auréane Conseil, membre de l’Association À Compétence Égale. Elle donne quelques conseils pour se préparer aux questions discriminantes les plus fréquentes en entretien. La discrimination est-elle un phénomène important ? Paradoxalement, même si les plaintes augmentent peutêtre par le fait de la création de la Halde * , je pense que les entreprises ont fait du chemin et ouvert la porte à la diversité, soit par peur soit par prise de conscience. La plupart des candidats n’ont pas non plus toujours conscience qu’ils peuvent être sujets à discrimination. Du coup, ça n’est pas utile de se mettre ça dans la tête. Mieux vaut se centrer sur un message positif : quels que soient le sexe, l’âge, l’origine, on a des compétences à vendre et c’est ça qui va vraiment faire la différence. Quels sont les principaux motifs de discrimination en embauche ? Même s’il y a 16 critères au plan légal, les causes les plus fréquentes qui conduisent certains recruteurs à écarter un candidat sont l’âge – celui qui manque d’expérience ou le senior –, le sexe et l’origine supposée ou réelle : des études ont prouvé que quelqu’un qui porte un nom tel que Robert est plus souvent contacté qu’un autre baptisé Mohamed. Comment fait-on face à quelqu’un qui demande une personne expérimentée ? Il faut poser les questions pour savoir sur quels aspects le recruteur attend que l’on soit expérimenté et démontrer que l’on a les caractéristiques même si on ne rentre pas dans la grille de départ : ce que l’on a appris, sait faire et de quelles façons cela peut servir à l’employeur. À l’entretien, ce sont les qualités personnelles qui feront la différence avec un autre candidat. En revanche, se vendre n’est pas se survendre : on ne peut pas répondre à tous les critères. « Si vous avez des fortes envies d’enfant, n’en parlez pas » Comment contourne-t-on des tentatives de discrimination qui portent sur l’origine ? Le patronyme arrive souvent N°12 - Décembre 2009/Janvier 2010 en tête des motifs de discrimination. Un nom anglophone passe mieux qu’un nom africain. L’anonymat ou la modification du patronyme sur le CV sont des solutions. Après, il faut pouvoir se justifier à l’entretien, simplement : « Je suis très content d’être là, je ne mets pas mon nom sur mon CV mais cela ne change rien, j’ai les compétences et c’est ce qui compte pour vous ». Et surtout « cela n’est pas pour vous tromper personnellement mais pour accéder plus facilement à un entretien ». Car c’est la tromperie qui peut gêner le recruteur. Ces explications, quelqu’un d’intelligent peut les comprendre. Et concernant les questions « sexistes » ? Cela concerne peu les jeunes. Mais dès que la femme atteint la trentaine, des questions sont souvent posées alors qu’elles sont absolument interdites. Mieux vaut ne pas voler dans les plumes du recruteur même si c’est extrêmement déplacé mais chercher à savoir, encore, ce qu’il y a comme représenta-
tion. Pour la grossesse, c’est l’absence et la perturbation que cela peut occasionner. On peut sécuriser le recruteur : démontrer qu’il y a des moyens de remplacement et d’organisation du service. Mais il faut une certaine maturité pour en parler aisément. La meilleure attitude si vous avez des fortes envies d’enfant, c’est de ne pas en parler. On peut vous interroger, c’est interdit aussi, sur la garde d’enfants. Il faut dire qu’il n’y a aucun problème et surtout ne pas s’étendre en précisant si c’est une nounou ou une crèche, les horaires, etc. Pour des questions qui glissent sur la famille, les parents, les frères..., ne pas s’étendre non plus, sinon demander en quoi l’information l’intéresse. Car derrière l’origine sociale, il y a beaucoup de représentations qui rôdent : on est fils à papa quand on est issu d’un milieu aisé, on a du mordant si on a eu une vie difficile... « Si cela va trop loin, il faut savoir fermer la porte » Doit-on dans tous les cas ne pas « voler dans les plumes » ? Si cela va trop loin, il faut savoir fermer la porte. Quel est l’intérêt de toute façon d’aller travailler dans une entreprise qui ne partage pas les mêmes valeurs ? N°12 - Décembre 2009/Janvier 2010 Il y a aussi des discriminations portant sur les diplômes... La « dérive des grandes écoles » en est une. Il faut se dire que derrière il y a une représentation et encore demander au recruteur quelles caractéristiques personnelles et compétences professionnelles il recherche : souvent des candidats évolutifs, motivés, rapidement opérationnels. Il faut démontrer qu’ils peuvent être issus d’autres formations. Comment persuader le recruteur qui a ces préjugés ? Il faut toujours se recentrer par rapport à ses attentes profondes. Parce que ce qui est dit est souvent une façade, il faut voir ce qu’il y a derrière. C’est indispensable de se préparer à ces éventuelles discriminations ? L’idéal est de partir dans de bonnes conditions et se dire que ce qui est un atout, ce sont ses compétences. Se polariser sur ses « défauts » est une attitude qui va générer plus de freins que de possibilités. Des gens de couleur m’ont dit ne pas avoir subi de discrimination, pas plus que dans la vie quotidienne, parce qu’ils ne focalisaient pas là-dessus et du coup ne transmettaient pas leur peur. Propos recueillis par Camille Pons * Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité. Des cabinets unis contre la discrimination Depuis 2006, l’association À Compétence Égale œuvre contre la discrimination à l’embauche et tente d’assurer la promotion de l’égalité des chances et la diversité dans le conseil en recrutement. Elle rassemble 40 cabinets de recrutement, soit 800 consultants, dont Advancers Executive, Altaïde, Auréane Conseil, Humanessence, Mac Allister, Manpower Professional, Mediane Conseil, MT Partners, RH Performances, Uptoo... www.acompetenceegale.com 25



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :