Numéro Spécial n°5 déc 14/jan-fév 2015
Numéro Spécial n°5 déc 14/jan-fév 2015
  • Prix facial : 5,90 €

  • Parution : n°5 de déc 14/jan-fév 2015

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Lafont Presse

  • Format : (230 x 300) mm

  • Nombre de pages : 84

  • Taille du fichier PDF : 57,4 Mo

  • Dans ce numéro : Johnny et Laeticia... la vie de famille.

  • Prix de vente (PDF) : 1 €

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Mais ce n’est pas une revanche. J’attends juste que les personnes sarcastiques, qui sourient dès que je fais quelque chose, fassent aussi bien. depuis longtemps qui m’entourent aujourd’hui. J’ai le souvenir d’un appartement, avenue du Président-Wilson, à Paris, où j’ai grandi, avec un couloir immense et le bruit de tes pas quand tu rentrais vers 4 heures du matin... Fatigué, et j’entendais des hurlements, passons sur les détails... A cette époque, j’ai l’impression que c’était super mouvementé. J’ai un souvenir de frénésie « J’attends juste que les personnes sarcastiques, qui sourient dès que je fais quelque chose, fassent aussi bien. » Je trouve marrant que ce soit dans un film chinois, pas français. J’ai été filmé par quelqu’un qui ne connaît pas Johnny Hallyday. En Chine, je suis vaguement connu pour ce que j’ai fait au cinéma. Pour Johnnie To, j’étais plus un comédien qu’un chanteur. Avec les autres interprètes, qui étaient chinois, j’avais des rapports d’acteur à acteur, je n’étais pas pour eux un « mythe vivant », on était tous égaux. Avant de partir en Chine, tu as eu un petit accident. Une hernie discale. Mais je t’ai quand même vu sortir du bloc opératoire et dans ta chambre avec des bonbonnes d’oxygène partout, en train de fumer un paquet de clopes. Tu as toujours eu un côté très rebelle. Peut-on encore l’être aujourd’hui ? Etre rebelle, ce n’est pas aller dans un hôtel et tout casser, comme le faisaient les groupes de rock autrefois. Je crois qu’être rebelle, c’est se sentir libre et faire ce qu’on a envie de faire quand on a envie de le faire. C’est ne pas se sentir emprisonné par une société bienveillante. J’ai vu défiler, depuis que je suis né, des milliards d’amis à la maison. Quelle est la personne de notre entourage qui t’a le plus marqué ? Je sais que Carlos jouait un rôle important. Oui, j’allais dire Carlos. Et puis Gilles Paquet, et Ticky Holgado, qui ne sont plus là non plus aujourd’hui. C’est terrible parce qu’il y a beaucoup de gens avec qui j’ai commencé et qui ne sont plus là aujourd’hui. Avec Eddy Mitchell, on se connaît depuis l’enfance, c’est un vrai pote, c’est même plus qu’un pote, c’est un ami. J’ai fait beaucoup de vide autour de moi, et il n’y a plus que les gens que je respecte et que j’aime démentielle. Qu’est-ce qui se passait que je n’ai pas compris, parce que j’étais trop jeune, et que je peux comprendre aujourd’hui ? C’était une autre époque. J’avais 26 ou 27 ans, je t’avais eu à 23. C’est vrai qu’il y avait beaucoup de passage, beaucoup de musiciens qui campaient à la maison : Jimi Hendrix, Bob Dylan, Jerry Donahue, je ne sais pas si tu t’en rappelles... Si ! J’ai joué de la batterie pour Jimi parce que tu venais me réveiller à 4 heures du matin, ce qui rendait ma mère hystérique. Tu disais : « Montre à mes potes comment tu sais jouer de la batterie. » J’avais 6 ans. Et moi, en plus, j’étais très content. Et tu jouais bien. Tu joues encore mieux aujourd’hui, mais tu jouais déjà bien. A cette époque-là, je vivais beaucoup plus en communauté qu’aujourd’hui avec les musiciens. Mais c’est vrai que ce n’était pas génial pour une vie de famille, je te le concède. Je trouvais ça très rigolo... Ta maman trouvait ça moins drôle. C’était sans doute plus difficile pour elle. D’une certaine façon, c’était l’époque qui voulait ça. Tout le monde s’amusait beaucoup plus. A force de passer du temps avec toi, je me rends compte que je te ressemble de bien des façons. Mais toi, tu vois en quoi tu me ressembles ? Nos goûts culinaires sont très proches. Je mange extra épicé, tu adores le piment. Et puis le cinéma, la moto... Oui mais, plus profondément, dans l’instinct, dans la façon de voir les choses, de faire semblant, de ne pas se dévoiler... Tu es comme ça, non ? Toi aussi, je te signale, tu n’aimes pas dévoiler tes sentiments. Moi, c’est par pudeur. Et toi, c’est pour quoi ? Par pudeur aussi... Finalement, on est pareils ! 72 Célébrité magazine ★ Juillet/Août/Septembre 2013 44
Moi, ça me gêne. D’abord, j’ai du mal à parler de moi, de mes sentiments. C’est vrai qu’on est un peu pareils. Je ferais n’importe quoi aujourd’hui pour mes enfants, que ce soit pour toi, pour Laura, pour Jade ou pour Joy, la petite dernière. J’identifie beaucoup la relation que j’ai avec mon fils de 5 ans et la relation qu’on a tous les deux. On aime tous nos enfants. J’adore mes filles, et tu es mon seul fils. Une fille, c’est charmeur avec son père, quand elle fait une bêtise, elle te jure qu’elle ne recommencera plus, on faiblit et on se dit : « Ça va pour cette fois. » Je connais par cœur. Mes deux filles me font complètement craquer et savent appuyer sur le bon bouton. Un fils, c’est autre chose, on est plus dur avec lui. Il y a des moments de conflit et d’autres de tendresse. Un fils, c’est comme soi-même en plus fragile. Aujourd’hui, je te regarde, tu fais de la course de voitures et de motos, bientôt du cinéma, tu as trois enfants merveilleux... Tu as déjà réussi une grande partie de ta vie. Ça a été très important pour moi de réussir ma vie personnelle avant d’être prêt à construire le reste. Moi, j’ai plutôt construit ma vie professionnelle avant ma vie personnelle. C’était peut-être une question d’époque, mais toute mon existence, ça a été mon grand regret. En tout cas, mon fils, je t’aime et je suis fier de toi. Tu sais que nous, tes enfants, on sera toujours là pour toi, quoi qu’il arrive. Il n’y a rien de plus important dans la vie. Juillet/Août/Septembre 2013 ★ Célébrité magazine 45 73



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