MA PLANÈTE Environnement Q C-7 LLI C Q COP 21 MA RÉGION La citoyenne Noëlle Perna et l’artiste Mado la Niçoise commentent le sommet sur le climat à Paris. Vous en entendrez sûrement parler dans son spectacle. Prochaines dates à Sanary et Nice C omment fairel’interview de Noëlle Perna, sans laisser la parole àMado la Niçoise. Lacitoyenne et l’humoriste ne font qu’une et sont bien souvent d’accord.Sauf que la seconde al’art et la manière defaire passer les messages. Les deux sont fans de Pierre Rabhi, un des pionniers de l’agriculture biologique,écrivain et penseur français d’origine algérienne.Elles rêvent aussi de rencontrer YannArthus- Bertrand et Nicolas Hulot. Nicolas Culot dit Mado, « parce qu’il ose dénoncer les choses. » Noëlle Perna, et Mado La Niçoise, font cause commune pour la planète. La COP21 rend-elle les Français plus attentifs au réchauffement climatique ? Mado : Jen’aipas besoin de la COP21 pour savoir qu’il yaleréchauffement climatique. Je l’avais remarqué depuis longtemps,avant tout le - Dans La vraie vie, Noëlle Perna cir de cule à vélo, ne mange pas viande, veille à ne pas gaspiller L'eau et espère qu'à Paris, Les chefs d'État seront plus forts que Les Lob- (Ph. Franck Fernades) bies. monde. Mon mari, ça fait un moulon de temps qu’il a le glaçon qui fond plus vite dans le pastis ! Vous arrive-t-il d’imaginer les conséquences de la hausse des températures ? Mado : On est en train de perdrelenord avec la banquise qui fond. Un jour,on va se voir flotter au large de Nice, un morceau de banquise avec deux manchots dessus. Climat&météo : le bulletin de la semaine On en aassez comme ça à la mairie hein ! Croyez-vous qu’un accord seratrouvéàParis entre tous les États ? Mado:S’ils ne trouvent pas de solution àlaCOP21, pour fairerespirer la planète, moi je te leur en trouve. Les voitures, on les laisse plus entrer en ville. On récupère les pets de vache,on en fait un gaz et on fait rouler les voitures au gaz bovin. C’est très polluant les pets de vache. Icidans les Alpes-Maritimes, on pourrait aussi rouler au jus de blette. On abeaucoup de culturedeblette dans la région. ‘‘ Dans la vraie vie, Noëlle Perna circule à vélo, ne mange pas de viande, veille ànepas gaspiller l’eau etespère qu’à Paris, les chefs d’État seront plus forts que les lobbies. (Ph. Franck Fernades) On peut avoir une économie qui respecte les valeurs de la vie. » Avez-vous d’autres solutions àproposer au casoùFrançois Hollande lirait cetteinterview ? Mado : Tous les gens qui courent sur les tapis des salles de sport, il faut qu’ils arrêtent de courir pour rien. On les branche à une dynamo, et ils nous fournissent du courant électrique. On mettrait ce slogan : « C’est en courant, qu’on aura plus de courant. » Et àla COP21, je t’en planterai une d’éolienne au milieu du Bourget, avec tout l’air qu’ils brassent les politiques,çafera de l’électricité pour toute la France. Au moins, ils ne seront pas venus pour rien à150. Qu’est-ce que vous aimeriez que le changement climatique balaie dans votre environnement ? Noëlle : La voiture en ville. Je suis une fanduvélo et je prends les transports en commun. Faut se garer autour des villes ; à l’intérieur,onnecircule plus. C’est infernal ce qu’on prend. Les enfants dans les poussettes sont à hauteur des pots d’échappement. Faut pas s’étonner qu’il y a tant de bronchiolites et d’asthme. Ça nous paraît normal de respirer tout ça, mais c’est complètement anormal.On s’est habitué. C’est comme avant, quand on était dans les bars,où tout le monde fumait. J’ai vécu dans un bar,on ne voyait pas où était le problème. Là, ce sera pareil pour la bagnole. Dans cinq ou six ans,on dira:comment on apu supporterdeprendre les pots d’échappement en pleine poire. C’est ça qui me paraît le plus urgent. Ya-t-il d’autres urgences dans nos comportements ? Mado : Le traitement des déchets. C’est vrai qu’il ya la vague zéro déchet en ce moment. Mado,par exemple,elle aquatre poubelles et quand elle sait plus dans quelle poubelle il faut jeter le truc parce qu’il yaducarton, du plastique,dumachin, etc, elle s’est fait une cinquième poubelle,qu’elle aappelée Langue au chat. Noëlle : Le ‘‘ problème c’est qu’on atropde déchets. Et ça c’est Noëlle qui vous le dit. Il faut relancer le vrac,voilà. Lesemballages, ça pollue vachement avec les usines d’incinération. C’est terrible ce que ça dégage. Faut pas qu’on soit des consommateurs mais des « consomActeurs ». Qu’on soit conscient de ce qu’on achète. Là ça va êtreNoël,la gabegie. Acheter tout et n’importe quoi. Manger tout et n’importe quoi. Et si le réchauffement climatique menaçait quelque chose que vous Sur scène Noëlle Pernaest Mado la Niçoise qui n’apas attendu la COP21 pour prendre conscience duréchauffement climatique : cela fait longtemps qu’elle voit les glaçons fondre plus vite dans le pastis du mari (Photo J.-F. Ottonello) Je t’en planterai une d’éolienne au milieu du Bourget, avec tout l’air qu’ils brassent les politiques, ça ferade l’électricitépour toutelaFrance. » ne voudriez pas voir disparaître ? Noëlle:Yauntruc,cela m’arrangerait qu’il disparaisse,par contre. C’est la sculptureavec les neuf barres rouillées de la promenade des Anglais, qui représentent les neuf vallées. Sinon je voudrais que soit préservé tout ce qui est verdure. C’est ça qui nous fait respirer. Pour vous le développement durable c’est quoi ? Noëlle : On peut avoir une économie qui respecte les valeurs de la vie. Ce n’est pas antinomique. Êtes-vous prête à changer certaines habitudes pour la planète ? Noëlle:Je suis tout le temps en recherche de changement. Là en ce moment, je me focalise sur les déchets àessayer d’en avoir moins,par ma manièred’acheter.Sinon je roule à vélo,je ne mange pas de viande.Après je fais vachement gaffe à l’eau, à l’économie d’électricité dans ma piaule. Des détails du quotidien. Quel message feriez-vous passer nice-matin Dimanche 6décembre 2015 aux chefs d’État à Paris ? Noëlle : Je suis un petit peu circonspecte parce que je sais très bien que ce n’est pas eux les décideurs. Ce sont les lobbies. Alors faut bien les prendre par les sentiments : pensez à vos enfants quoi ! Soyez un peu plus forts que les lobbies. C’est tout ce que je peux dire. C’est surtout qu’ils sont pieds et poings liés àces grandes industries qui ne veulent pas faire d’effort.L’industrie pétrolière par exemple, je les vois pas se ranger derrièredes mesures contraignantes. Je sais très bien que le changement ne va pas être facile, ni idyllique. PROPOS RECUEILLIS PARRÉGINE MEUNIERrmeunier@nicematin.fr Les prochains spectacles : ÀSanary,mercredi 9etjeudi 10 décembre, 20h30. À Nice,samedi 9 et dimanche 10 janvieraupalaisdelaMéditerranée,20h30. |